Destinées à résorber les tensions et préparer la suite du dialogue interpalestinien, les réunions de réconciliation entre le Fatah et le Hamas, tenues pour la première fois dimanche dernier, conjointement à Ramallah et à Gaza, ont abouti à un mini-résultat. Les principales questions de mésentente ayant été mises de côté, les deux partis rivaux se sont simplement mis d’accord pour mettre fin aux « arrestations politiques » en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. « Le Fatah et le Hamas se sont entendus pour rejeter les arrestations politiques par principe, car elles sont contre la loi palestinienne, et pour échanger les listes de prisonniers afin d’examiner leurs conditions de détention » en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a ainsi déclaré Azzam Al-Ahmad qui dirigeait la délégation du Fatah à Ramallah. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse commune avec le Hamas. De son côté, Omar Abdelrazzaq, représentant du Hamas lors de cette réunion, a indiqué que les deux mouvements allaient s’en remettre à la Commission indépendante (palestinienne) pour les droits de l’homme, qui sera chargée d’établir qui a été arrêté pour des raisons politiques.
La tension entre le Fatah et le Hamas était récemment montée d’un cran notamment à cause de ce sujet. Quatre policiers de l’Autorité palestinienne et quatre activistes du Hamas ainsi qu’un civil ont été tués depuis le 31 mai dans deux accrochages séparés à Qalqiliya, dans le nord de la Cisjordanie. Et les deux parties s’accusent aussi de campagnes d’arrestations de leurs militants respectifs.
Cependant, outre cette question, rien n’a été conclu. Pourtant, l’objectif était de préparer le climat avant la prochaine session du dialogue interpalestinien, prévue début juillet au Caire, et dont l’ambition est de « lever tous les obstacles avant de parvenir à l’annonce d’un accord final » entre les deux parties, avait auparavant indiqué Ibrahim Abou-Naja, représentant du Fatah à Gaza. Or, comme à la suite de chaque session de dialogue interpalestinien, le plus dur reste à faire. En effet, au cours des dernières sessions tenues sous l’égide de l’Egypte, toutes les questions-clés étaient ajournées, et seules les questions générales ou de principe, ainsi que celles techniques, sont abordées. Du coup, les divergences restent aussi profondes.
Et, quand bien même il y a un accord sur une question donnée, le climat reste tendu. Ainsi, au lendemain de la réunion de Ramallah, le Hamas a annoncé la mort de l’un de ses membres en Cisjordanie dans une prison de l’Autorité palestinienne, à la suite de « tortures sauvages ». Le détenu, membre du conseil d’administration d’une organisation de charité islamique, avait été arrêté par les services de sécurité palestiniens le 10 juin.
Rien de prometteur avec cette annonce. La tension entre les deux rivaux reste entière et l’échéance du 7 juillet prochain, date proposée par Le Caire pour la signature d’un accord pour le dialogue interpalestinien, semble d’ores et déjà compromise.