Il ne fait aucun doute que si la victime avait été juive et les suspects palestiniens, il y aurait déjà des personnes en état d’arrestation", déclare le directeur exécutif de Yesh Din alors que la police et le frère de la victime présentent des récits contradictoires.
La police israélienne n’a pas ouvert d’enquête sur les circonstances de la mort d’un Palestinien qui a succombé à des blessures par balle le mois dernier, alors que des habitants affirment qu’il a été abattu par des colons israéliens.
Les soupçons concernant la mort d’Ismail Tubasi ont été rapportés pour la première fois dans une enquête conjointe menée par le magazine en ligne Siha Mekomit et la chaîne de télévision Kan 11. Deux semaines se sont écoulées depuis la publication du rapport, mais la police n’a pas commencé à enquêter. En réponse, la police a déclaré qu’aucune plainte n’avait été déposée et qu’elle ne connaissait pas les détails de l’incident.
Jeudi dernier, Khaled, le frère d’Ismail Tubasi, a déposé une plainte au poste de police de Kiryat Gat. Il dit être arrivé à 9 heures du matin et avoir attendu à l’extérieur jusqu’à midi, heure à laquelle lui et un membre de sa famille qui avait été témoin de l’incident ont été autorisés à entrer. Ils ont attendu une heure de plus, puis sont partis. Un chercheur de Yesh Din qui les accompagnait a déclaré à Haaretz qu’un enquêteur qui les a rencontrés leur a parlé de manière désobligeante, ce qui explique leur départ.
Selon Khaled Tubasi, aucun policier ne l’avait contacté avant qu’il ne se rende au commissariat. La famille affirme avoir déposé une plainte auprès de la police palestinienne, mais des sources israéliennes ont déclaré que celle-ci ne leur avait jamais été transmise. Selon les accords d’Oslo, lorsqu’une plainte est déposée par des Palestiniens contre des citoyens israéliens, la police palestinienne est censée la transmettre à ses homologues israéliens. La police israélienne peut lancer un appel à la police palestinienne par l’intermédiaire d’une administration de liaison.
Tubasi, un habitant du village d’al-Rihiya, a été tué par balle le 14 mai. Selon l’enquête menée par Kan 11, deux témoins palestiniens ont déclaré avoir vu des colons portant des armes et une hache, puis avoir entendu des coups de feu. Personne n’a été témoin de la fusillade elle-même. Des témoins ont déclaré que le visage de Tubasi était tailladé. Il était venu dans la zone avec d’autres Palestiniens afin d’éteindre des feux allumés par des colons, selon des témoignages palestiniens.
Lior Amichai, directeur exécutif du groupe de défense des droits de l’homme, Yesh Din, a déclaré à Haaretz que "tout le monde devrait avoir honte de l’attitude à laquelle son frère a été confronté au poste de police. Il ne fait aucun doute que si la victime avait été juive et les suspects palestiniens, des personnes auraient déjà été arrêtées. Dans les cas où la police commence réellement à enquêter sur la violence des colons, 91 % des affaires sont classées. C’est ainsi que fonctionne la police dans un régime d’apartheid".
La police a répondu que "contrairement à ce qui a été prétendu, jeudi dernier, un homme est arrivé au commissariat en se présentant comme le frère de la personne décédée. Il voulait déposer une plainte et a été reçu avec courtoisie par un officier enquêteur. La procédure lui a été expliquée. Il a décidé de partir sans laisser ses coordonnées, après s’être comporté avec impatience, sans adhérer aux demandes de la police. La police souligne que si la famille dispose d’informations pertinentes, celles-ci seront examinées lorsqu’elles seront fournies."
Traduction : AFPS