Photo : Sharm el-Sheikh en 2013 (Wikipedia)
Des représentants d’Israël et de l’Autorité palestinienne (AP) se réunissent en Égypte pour discuter, sous le feu des critiques et des appels au boycott des partis politiques palestiniens.
La réunion d’une journée, à laquelle participent également des responsables égyptiens, américains et jordaniens, a débuté dimanche dans la station balnéaire égyptienne de Sharm el-Sheikh.
Les pourparlers ont lieu avant le Ramadan, qui doit commencer jeudi, dans le cadre d’un effort diplomatique visant à maintenir le "calme" pendant le mois saint musulman, au cours duquel les choses dégénèrent régulièrement entre les forces israéliennes et les Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés.
La situation sur le terrain est tendue depuis plus d’un an, avec des raids fréquents et des assassinats quasi-quotidiens de Palestiniens par l’armée israélienne, qui n’ont fait que s’intensifier sous le nouveau gouvernement israélien d’extrême droite, investi à la fin de l’année dernière.
Selon un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères, les pourparlers visent à "soutenir le dialogue entre les parties palestinienne et israélienne afin de mettre un terme aux actions unilatérales et à l’escalade, de briser le cycle de violence existant et de parvenir à l’apaisement".
Cela pourrait "faciliter la création d’un climat propice à la reprise du processus de paix", ajoute le communiqué.
Samedi, Hussein al-Sheikh, haut responsable de l’Autorité palestinienne, a déclaré que la délégation palestinienne participerait à la conférence afin de "défendre les droits de notre peuple palestinien à la liberté et à l’indépendance" et de "demander la fin de cette agression israélienne continue contre nous et l’arrêt de toutes les mesures et politiques qui violent notre sang, notre terre, nos biens et nos valeurs sacrées".
Selon les médias israéliens, le conseiller à la sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, dirige la délégation israélienne, de même que le chef des services de renseignement (Shin Bet), Ronen Bar, et le général militaire Ghassan Alian.
Tous les grands partis politiques palestiniens, à l’exception du Fatah qui dirige l’Autorité palestinienne, se sont opposés aux pourparlers et ont appelé au boycott. Le Hamas, le groupe armé qui gouverne la bande de Gaza assiégée, a déclaré qu’il "rejetait la conférence de Charm al-Cheikh".
Son porte-parole Mousa Abu Marzouq a déclaré dans un communiqué publié vendredi que "les autorités européennes et américaines font des déclarations sur les crimes de l’occupation [israélienne], mais ne prennent aucune mesure pour faire pression sur l’entité israélienne afin qu’elle mette fin à ses crimes".
Dans une déclaration commune, le Jihad islamique palestinien (PIJ) et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ont déclaré que l’insistance de l’Autorité palestinienne à participer au sommet de Charm al-Cheikh "constitue un coup d’État contre la volonté populaire".
Ils ont déclaré qu’Israël "profite de ces sommets et de ces réunions de sécurité pour lancer de nouvelles agressions contre notre peuple".
Discussions en Jordanie
Les discussions de dimanche font suite à un sommet organisé le mois dernier en Jordanie sous l’égide des États-Unis, auquel participaient des représentants de l’Autorité palestinienne et d’Israël, le premier du genre depuis des années. Cette réunion a également suscité une large opposition et n’a pas permis de limiter l’escalade des mesures d’oppression de l’occupation israélienne à l’encontre des Palestiniens.
Alors que la déclaration finale du sommet d’Aqaba en Jordanie affirmait qu’Israël avait accepté de cesser d’annoncer de nouvelles implantations illégales pendant plusieurs mois, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a nié avoir pris de tels engagements quelques heures à peine après la fin de la réunion.
"Contrairement aux rapports et aux tweets concernant la réunion en Jordanie, il n’y a aucun changement dans la politique israélienne", a déclaré à l’époque le conseiller israélien à la sécurité nationale, Tzachi Hanegbi.
Israël a construit des centaines de colonies illégales et d’avant-postes, où vivent environ 700 000 colons israéliens, en Cisjordanie occupée, dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est, entravant ainsi la possibilité d’un État palestinien indépendant sur ces territoires, qu’Israël a occupés militairement en 1967.
Selon le ministère palestinien de la santé, les forces israéliennes et les colons ont tué 89 Palestiniens cette année, dont 18 enfants et une femme.
Traduction : AFPS