Militants, organisations de la société civile et organisations pour les droits numériques alertent sur le danger croissant pesant sur la liberté d’expression et l’expression politique en ligne.
Le 23 septembre 2020, Zoom, Facebook et YouTube ont censuré un événement virtuel, organisé par l’Université de San Francisco dans le cadre de son programme d’études sur les diasporas et ethnicités arabes et musulmanes, qui avait invité à s’exprimer Leila Khaled, une figure politique Palestinienne réputée.
L’événement aurait été diffusé librement s’il n’avait pas été ciblé par plusieurs organisations anti-palestiniennes et en faveur de l’occupation israélienne, connues pour leurs tentatives de museler la liberté d’expression palestinienne en ligne. Très peu de conférences Zoom ont été coupées et celle-ci était un des premiers exemples connus de fermeture en lien avec la Palestine et les Palestiniens.
Les politiques et pratiques des grandes sociétés technologiques ont un impact grandissant sur les droits humains, plus particulièrement sur la liberté d’expression et d’organisation politique, sous la pression des gouvernements - y compris israélien – et des lobbies. Les militants et chercheurs en droits numériques palestiniens savent depuis longtemps que ces sociétés sur-censurent et souvent suppriment les contenus journalistiques ou liés aux droits humains, et continuent de mener des campagnes pour arrêter la censure des Palestiniens.
Ces derniers mois, l’influence de Zoom a augmenté jusqu’à accueillir 300 millions de personnes par jour, y compris 90 000 écoles dans 20 pays. Tous les mois, presque 3 milliards de personnes utilisent Facebook, WhatsApp ou Instagram, et 2 milliards de personnes visitent YouTube. L’organisation d’un événement d’envergure en ligne sans utiliser les services d’une de ces sociétés est pratiquement impossible. Par conséquent, ces sociétés et plateformes doivent respecter les règles internationales pour les droits humains, conformément à l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et mettre un terme à la discrimination numérique des Palestiniens.
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU dans le document A/HRC/32/L.20 affirme que les droits humains s’appliquent également en ligne et hors ligne. Alors qu’il devient de plus en plus essentiel de pouvoir accéder aux plateformes numériques pour exercer ses droits et libertés fondamentales, les sociétés commerciales et technologiques doivent garantir l’ensemble des droits humains et ne pas succomber aux pressions extérieures visant à censurer les voix politiques légitimes et la liberté d’expression.
Signataires :
- Palestine Digital Rights Coalition
- Palestine NGO Network
- Palestinian Human Rights Organizations Council
- Association France Palestine Solidarité (AFPS)
- Comunidad Palestina de Chile
- Jewish Voice for Peace
- Palestine Solidarity Campaign