Ils entendent témoigner sans relâche de « l’horreur d’une guerre brutale ». Francis Wurtz, député européen (PCF), Fernand Thuil, président de l’Association de jumelage avec les camps de réfugiés palestinien (AJFP), Marc Everbecq, maire (PCF) de Bagnolet, ville jumelée avec le camp de Chatila, et Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, ont rendu compte hier en des termes très durs, au Centre d’accueil de la presse étrangère, à Paris, des vingt-quatre heures qu’ils ont passées en fin de semaine dernière dans la bande de Gaza.
« Rien n’a été épargné. Face à l’ampleur des destructions et du massacre, le faux prétexte de la guerre contre le Hamas invoqué par Israël ne tient pas », a affirmé Fernand Thuil, en demandant que soit mis un terme à « l’impunité sans borne dont jouit Israël ».
Très éprouvés par ce qu’ils ont vu et entendu, les membres de cette délégation ont décrit l’état de dénuement et de détresse de la population de Gaza, le blocage de l’aide humanitaire, qui ne passe qu’au compte-gouttes, et le sentiment d’isolement de ce territoire sur lequel s’est abattu pendant trois semaines le déluge des bombes israéliennes.
Avec beaucoup d’émotion et de colère, ils ont rapporté des témoignages de Palestiniens faisant état d’exécutions sommaires, dont certaines auraient visé des enfants, sous les yeux de leurs parents. Des faits qui seraient loin d’être isolés, a avancé Marc Everbecq : « Le ciel nous est tombé sur la tête. Nous avons entendu des choses terrifiantes. Les témoignages sont nombreux, concordants, vérifiables, accablants. C’est de la folie », a-t-il lâché. « Nous avons vu les traces d’un acharnement sur les populations civiles », a renchéri Francis Wurtz.
Tous ont également insisté sur l’usage d’armes non conventionnelles dans un territoire à la densité de population très forte. Fernand Thuil a brandi des échantillons de phosphore, et le maire de Bagnolet s’est fait l’écho des soupçons de médecins quant à l’usage d’armes non encore identifiées. Autant d’éléments qui, ont-ils insisté, commandent la création d’une commission d’enquête internationale indépendante pour « recueillir les témoignages, vérifier et établir les faits ». Eux n’hésitent pas à dénoncer « d’atroces crimes de guerre » justifiant des poursuites et des sanctions contre les coupables. « Lorsque la vérité éclate, elle fait mal. Le black-out organisé par les autorités israéliennes va se retourner contre elles », a prédit Francis Wurtz. Avant de réclamer « une force internationale de protection pour assurer la sécurité des Palestiniens », ainsi que le gel de l’accord d’association UE-Israël tant que l’État hébreu « refusera de se plier, comme n’importe quel autre état, au droit international ».