Ce campement baptisé Bab el Chams (La Porte du Soleil, en arabe) est constitué d’une vingtaine de grandes tentes en structure métallique posées sur une colline ventée, dont les flancs accueillent des villages palestiniens et descendent jusqu’aux rives de la mer Morte.
Ce secteur est appelé E1 par les Israéliens, qui ont annoncé en novembre leur intention d’y implanter des colonies juives après la reconnaissance de facto d’un Etat palestinien aux Nations unies.
"Nous installons ici un village palestinien où des gens resteront en permanence pour défendre cette terre palestinienne", a déclaré Mohamed Khatib, l’un des organisateurs de cette initiative.
"Il ne s’agit pas d’un acte symbolique mais d’une réaction à la construction de colonies israéliennes, et nous adressons ainsi à la communauté internationale le message qu’une action urgente doit être prise contre la construction de colonies par Israël", a-t-il ajouté.
OBSTACLE À LA PAIX
Les autorités israéliennes n’ont pas réagi dans l’immédiat mais elles interviennent généralement rapidement pour démanteler de tels campements.
La communauté internationale considère la colonisation juive de Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, comme un obstacle à la paix avec les Palestiniens.
L’annonce en novembre par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de la construction de logements pour colons à E1 a été particulièrement critiquée à l’étranger.
Ce site d’environ 12 km2 est d’une importance particulière car il se trouve à proximité de Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale d’un futur Etat.
La construction de logements à E1 créerait en outre, d’est en ouest, une bande continue d’implantations juives entre Pisgat Zeev, aux abords de Jérusalem, et Maale Adumim, colonie accueillant environ 30.000 Israéliens, à l’endroit même où la Cisjordanie est déjà la plus "fine".
En raison notamment des pressions américaines, Israël a pendant longtemps gelé tout projet de construction à E1, où ne se trouve actuellement qu’un poste de police.
Avec Jihan Abdalla, Bertrand Boucey pour le service français, édité par Gilles Trequesser