Maître Michaël Sfard représente cinq Palestiniens des villages de Burka et Dir Dibwan. Il a déposé la plainte dimanche (2 novembre) auprès du Tribunal d’instance de Jérusalem.
Migron a été établi en 1999 sur le faux prétexte de construire une antenne près de l’implantation d’Ofra. En 2001, pendant la seconde Intifada, ses fondateurs y ont installé leurs mobiles homes puis ont construit des structures permanentes en 2003. Aujourd’hui, il s’y trouve plus de 60 mobiles homes et deux structures permanentes, d’après Sfard. Quarante-trois familles y vivent.
Le gouvernement serait impliqué de près dans le développement de Migron. Le ministère de la Construction et du Logement aurait alloué 4 325 millions de shekels à son infrastructure.
D’après Sfard, en réponse à une plainte déposée par les propriétaires palestiniens le 30 janvier 2006, le gouvernement a confirmé que la terre sur laquelle Migron repose est palestinienne, que l’avant-poste est illégal, qu’un un ordre de démolition de toutes les constructions et une interdiction de bâtir sur ce terrain ont été publié.
En réalité, au lieu d’évacuer l’avant-poste, le gouvernement a tenté cet été, avec l’autorisation de la Haute Cour de justice, de parvenir à des accords avec le Conseil des communautés juives de Judée-Samarie et de Gaza pour relocaliser Migron sur un site voisin. Le Conseil a jusqu’au 6 novembre pour choisir son nouvel emplacement et trouver un logement à ses habitants.
Les familles pourront rester jusqu’à la construction de leurs nouvelles maisons sur ce site alternatif. Ce n’est qu’à ce moment que l’avant-poste sera évacué.
Mais les familles n’ont pas l’intention de partir. Elles considèrent que leur présence à Migron et les investissements faits par le gouvernement sont les preuves qu’il prévoyait d’autoriser l’existence de cet avant-poste. Elles affirment aussi avoir acheté une partie du terrain, question également débattue au tribunal.