Des prisonniers palestiniens ayant passé plus de deux ans dans le camp de détention du Néguev, sans qu’aucunes charges n’aient été retenues à leur encontre, ont affirmé que les autorités de la prison leur ont proposé d’être ’déportés volontaires’ ou bien de rester incarcérés.
Le détenu Waleed Hanatsha, 36 ans, a confié à l’agence France Presse que les militaires israéliens lui ont, par le biais de son avocat, officiellement fait l’offre d’une déportation de deux ans, une offre qu’il a toutefois rejetée.
Hanatsha a été arrêté en mars 2002. Il a été interrogé pendant 22 jours avant d’être transféré au camp de détention du Néguev. Les autorités de la prison ont renouvelé sa détention à treize reprises sans retenir aucune charge contre lui.
Une cour d’appel israélienne a ordonné sa libération, mais les autorités de la prison refusent de le relâcher.
Hanatsha indique en outre que trois autres détenus se sont vus offrir la même proposition. Tous l’ont rejetée.
Addameer considère cette offre comme une ’déportation silencieuse’ et lance une campagne locale et internationale en soutien aux détenus administratifs incarcérés depuis plusieurs années.
Plus de 600 prisonniers sont actuellement concernés par ce type détention. Une centaine a été arrêtée la semaine dernière.
26 détenus ont été incarcérés ces quatre derniers jours et près de 135 le sont depuis plus de trois ans.
Abdul-Raziq Farraj, 24 ans, a été arrêté en 2002. Sa détention administrative a été renouvellée plusieurs fois.
« Ils renouvellent toujours ma détention administrative le jour où je suis censé sortir , dit-il. Mon épouse et mon enfant attendent ma sortie mais à chaque fois, celle-ci est reconduite. Je pense que dorénavant ils ne croiront à ma libération que lorsque je serai vraiment à la maison ».
Israël utilise les détentions administratives contre les Palestiniens depuis 1978, sur la base d’une loi d’urgence mise en place par les autorités mandataires britanniques avant la création d’Israël.
Selon la Palestinian Prisoners Society, plus de 8000 prisonniers sont actuellement détenus dans les prisons ou centres de détention israéliens. La plupart d’entre eux ont été arrêtés au début de l’Intifada, en 2000. D’autres sont détenus depuis plus de 20 ans.