Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères et Européennes,
Le 29 novembre dernier, 65 ans jour pour jour après le plan de partition de la Palestine en 1947 qui prévoyait la création de 2 États sur la terre palestinienne, l’Assemblée générale de l’ONU votait, à une très forte majorité, l’admission au sein de l’Organisation de la Palestine comme « État non membre ». La France, et nous n’avons pas ménagé nos efforts en ce sens, votait « pour » cette admission. Nous avons salué ce vote positif et nous avons bien noté que vous avez été le premier à annoncer cette décision à l’Assemblée nationale.
Cette décision de l’Assemblée générale, a provoqué les réactions très négatives que vous savez de la part des dirigeants israéliens. Et rien ne cesse en matière de colonisation et d’occupation. Tout au contraire. En début de semaine par exemple, ils légalisaient une colonie dite « sauvage » tandis qu’en zone dite « C » ils multiplient les destructions de toute nature, tout spécialement dans la vallée du Jourdain. Ces décisions des autorités israéliennes, soutenues par les forces encore plus extrêmes en Israël, ont été unanimement condamnées.
Ce vote – et nous n’avions pas la naïveté de penser ou de croire qu’il réglerait tout sur le terrain – suppose aujourd’hui de donner corps à une existence réelle d’un État palestinien de pleine souveraineté contre les volontés adverses qui mettent en péril la solution dite de deux États. Il faut en finir avec l’occupation. Cela met en cause directement les intérêts européens dans la région ainsi que la stabilité internationale bien fragile dans cet espace géographique.
C’est une loi absolue de l’histoire humaine : quand un problème se pose et qu’il n’est pas réglé à temps, alors il ne fait qu’empirer et rendre beaucoup plus difficile sont règlement. Il convient donc d’agir vite et de donner une suite à ce vote de la France à l’ONU.
Des suites politiques pertinentes capables de faire évoluer positivement la situation sur place, j’en ai proposé plusieurs au Chef de l’État, au nom de notre association.
Il en est une qui devrait retenir toute notre attention car elle suppose une « simple » décision politique souveraine de la France, à savoir que notre pays reconnaisse l’État de Palestine de manière bilatérale et qu’il ouvre avec cet État palestinien reconnu un partenariat stratégique.
Cet acte ne serait pas que symbolique mais, bien évidemment et surtout, un acte politique fort qui ferait bouger encore un peu les lignes politiques sur le terrain.
Je vous demande donc, instamment, Monsieur le Ministre, de faire valoir ce point de vue et de prendre cette décision, l’argument de la campagne électorale en Israël ne devant pas conduire à l’inaction, tout au contraire.
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de mon respect et de mes salutations.
Jean-Claude Lefort
Député honoraire
Président de l’Association
France Palestine Solidarité