L’Association France Palestine Solidarité salue l’initiative de plus de 200 universitaires de différents pays, dont les États-Unis, Israël, l’Angleterre, la France, qui ont publié ce jeudi 25 mars la « Déclaration de Jérusalem sur l’Antisémitisme » (JDA). Issue de plus de 6 mois de travaux d’universitaires engagés dans les études sur l’histoire de l’Holocauste, les études juives et les études sur le Moyen-Orient, signée par 200 personnalités dont l’audience est incontestable, cette déclaration JDA vient s’opposer aux dérives les plus graves de la définition de l’IHRA. Elle relève notamment que la critique, même radicale, du projet sioniste, est une opinion que l’on partage ou non, mais ce n’est pas en soi de l’antisémitisme. S’inscrivant dans les principes des droits de l’Homme et de la liberté d’expression, elle relève aussi, en cohérence avec l’arrêt de la CEDH que le boycott, le désinvestissement et les sanctions sont des formes courantes et non-violentes de protestation politique, et ne sont pas, en soi, antisémites lorsqu’elles s’appliquent à Israël.
La déclaration JDA relève à juste titre que la définition de l’IHRA « a semé la confusion et suscité la controverse, affaiblissant ainsi la lutte contre l’antisémitisme ». C’est notamment le cas en France où, dans la foulée des déclarations scandaleuses du président de la République dans l’enceinte privée du dîner du CRIF de février 2019, la « résolution Maillard » a profondément divisé l’Assemblée nationale, alors que la mobilisation de notre pays dans la lutte contre le racisme sous toutes ses formes, dont l’antisémitisme, a vocation à faire l’unanimité. Plus récemment, la maire de Paris, à la suite du maire de Nice, s’est déshonorée en cédant aux pressions et en faisant adopter la définition de l’IHRA. A l’inverse, la maire et la majorité municipale de la ville de Strasbourg, dont l’AFPS salue le courage, ont su résister à une tentative de lui faire adopter la définition de l’IHRA.
Engagée dans la défense des droits du peuple palestinien, l’Association France Palestine Solidarité combat le racisme sous toutes ses formes dont l’antisémitisme, et fait preuve d’une extrême vigilance sur ce point. Mais il est temps, il est grand temps, de faire savoir au gouvernement israélien, qui utilise la définition de l’IHRA comme une arme de guerre, qu’il n’a pas à s’ingérer dans ces questions qui nous concernent.
Sans nécessairement souscrire à tous les termes de la déclaration JDA, l’Association France Palestine Solidarité espère que sa publication mettra un terme à ces manipulations et permettra enfin à l’expression publique et démocratique de retrouver toute sa place sur la question de la Palestine, alors que le peuple palestinien vit une situation dramatique face à la colonisation, au blocus, à l’exil et à la négation de ses droits.
Le Bureau national de l’AFPS
Le 25 mars 2021
A lire :
>> La version originale de la déclaration avec la liste des signataires
>> La traduction française de la Déclaration de Jérusalem sur l’antisémitisme
>> La fiche de l’AFPS sur la « définition IHRA » de l’antisémitisme