Le Conseil de sécurité de l’ONU a affirmé hier la nécessité d’efforts redoublés en vue d’une paix durable au Proche-Orient, réitérant son soutien à la vision de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans des frontières sûres et reconnues.
Le Conseil « exprime sa profonde préoccupation devant la situation au Proche-Orient, avec ses sérieuses conséquences pour la paix et la sécurité, et souligne la nécessité d’efforts redoublés en vue d’une paix juste, durable et globale dans la région », dit une déclaration lue par le Premier ministre adjoint et ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem al-Thani.
Le Conseil réitère « qu’il ne peut y avoir de solution militaire aux problèmes de la région et que la négociation est le seul moyen d’aboutir » et appelle de nouveau à « la fin des violences et des actes de terrorisme dans tous leurs aspects ».
Il renouvelle son appel à l’Autorité palestinienne à « accepter les trois principes du quartette » pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne et ONU) : reconnaissance d’Israël, acceptation de tous les accords passés et renonciation à la violence. Cette déclaration a été adoptée à l’unanimité des 15 membres du Conseil à l’issue d’un débat spécial sur la région, organisé par le Qatar, qui préside le Conseil ce mois-ci.
Ouvrant ce débat, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a affirmé la « nécessité urgente d’un nouvel effort pour la paix » entre Israéliens et Palestiniens. « La méfiance entre Israéliens et Palestiniens a atteint de nouveaux sommets (...). Nous avons besoin d’urgence d’un nouvel effort pour la paix », a dit M. Annan. « La route sera longue et un haut niveau de confiance devra être restauré tout au long », a-t-il ajouté.
Le débat était alimenté par le dernier rapport sur la région, publié lundi, de M. Annan, dans lequel il estime que le Proche-Orient devient « plus fragile et dangereux » et qu’un règlement « juste et global du problème israélo-palestinien est la clé de la résolution des autres conflits régionaux ». M. Annan quitte son poste fin décembre, après dix ans à la tête de l’ONU.
Au nom du Qatar, cheikh Hamad al-Thani a critiqué le Conseil pour n’avoir pas donné suffisamment d’importance au problème du Proche-Orient. Le Conseil « doit jouer un rôle actif en vue d’arriver à un règlement global, juste et permanent de la question palestinienne et du conflit arabo-israélien », a-t-il déclaré.
Le représentant permanent de la Palestine, Riyad Mansour, a approuvé l’idée, avancée par plusieurs dirigeants mondiaux, d’une conférence internationale sur le Proche-Orient. « C’est une bonne idée (...), qui mérite des efforts pour en faire une réalité », a-t-il dit.
Alejandro Wolff, ambassadeur par intérim des États-Unis à l’ONU, a rappelé l’engagement de son pays en faveur de la solution à deux États. Mais, a-t-il dit, « les appels à un débat de haut niveau et à un rôle accru du Conseil de sécurité pour encourager les efforts de paix ne peuvent faire oublier que la responsabilité ultime du progrès vers la paix relève des parties au conflit elles-mêmes.