L’action était organisée par des groupes et des ONG refusant d’assister passivement à la destruction de la terre qui représente le gagne-pain et la fierté de leurs familles.
Umm Salamuna n’est pas la seule victime de ces confiscations. Une dizaine de villages du sud de Bethléem perdent leurs terres et souvent leurs oliviers dans ce morcellement du district imposé à ses habitants.
Les manifestants ont prié vendredi sur les terres menacées, dirigés par le Sheikh Yousef Brijeh. Le sheikh a appelé les manifestants à montrer leur détermination dans la résistance et face à "la machine militaire israélienne qui tue, déracine des arbres, détruit des bâtiments et rase les terres sans aucune compassion envers la population. " Il a demandé aux manifestants de rester unis dans cette lutte.
Après les prières, des centaines de manifestants se sont joints à une marche à laquelle ont participé plusieurs leaders politiques dont des membres du Conseil législatif et les représentants des ONG. La foule a traversé les rues du village pour se rendre sur la route reliant la colonie d’Efrat aux terres de l’ouest de Bethlehem et à Takua, au sud. Les manifestants ont brandi le drapeau palestinien et des bannières condamnant les pratiques israéliennes. Ils ont demandé la fin de l’oppression en chantant pour la liberté de la Palestine et de son peuple.
En quelques instants, un large contingent de soldats dont la police et des garde-frontière ont attaqué les manifestants par balles en caoutchouc. Plusieurs des militants ont été blessés, mais l’action n’a pas été interrompue. Plusieurs intervenants se sont adressés à la foule et ont appelé à rester sur les lieux.
Mohammad Brijeh du Comité populaire contre le mur dans les villages du sud a accueilli les manifestants et demandé à ce que personne ne se décourage face à la violence. Il a remercié en particulier les internationaux qui "sont venus de loin pour manifester leur solidarité aux Palestiniens" alors que "le mouvement contre l’oppression ne cesse d’augmenter".
Secrétaire de l’Initiative nationale palestinienne et membre du Conseil législatif, le Dr. Mustafa Barghouthi a souligné l’importance de la présence des volontaires internationaux. Ces militants embarrassent le gouvernement israélien et, selon Barghouti, forceront un jour ou l’autre les Israéliens à se conformer aux lois internationales.
Président des Comités populaires au gouvernorat de Hébron, Azmi Shioji s’est adressé à la foule. "L’ennemi israélien, par ses actes arbitraires et racistes, prouve sans aucun doute qu’il ne veut pas de la paix mais briser les efforts palestiniens pour trouver la paix et la justice." Le président a demandé à ce que tous les peuples arabes se joignent au "mouvement contre ces agressions barbares".
Sami Awad, directeur de Holy Land Trust, une ONG pour la non-violence basée à Bethlehem, a souligné qu’il est impératif non seulement de continuer de résister au mur, mais également de "remédier à l’injustice sans craindre les violentes répercussions israéliennes qui se produisent quotidiennement sous le regard du monde."
Le discours de Khalid Al Azzeh, chef du Comité de défense contre la confiscation de la terre, a parlé des pratiques israéliennes à Bethléem. Il a répété aux militants que quoi que fassent les Israéliens, personne ne doit oublier que la lutte vise l’auto-détermnination et Jérusalem comme capitale de l’état palestinien.
Mahmoud Rashid, président du Conseil du village d’Umm Salamuna, a parlé du tracé du mur. Il a souligné que 1500 dunams de terres entre les villages d’Umm Salamuna et Wadi Rahal seront isolés. Le passage d’un endroit à l’autre ne sera possible qu’à travers des portes dans le mur contrôlées par l’armée.
Le village de Bilin manifestait vendredi également contre le mur, les colonies et le vol des terres.
Vingt et un blessés, dont deux enfants à Bil’in [1]
Hier, une manifestation palestinienne pacifique hebdomadaire a eu lieu contre le mur de séparation et les pratiques politiques israélienne de réquisition des terres des citoyens palestiniens, après la continuation de construction du mur illégal de séparation sur les terres des citoyens palestiniens malgré la décision de la Cour international Justice de la Haye.
Selon des sources locales, les forces israéliennes d’occupation ont ouvert le feu contre les participants en utilisant de balles en caoutchouc pour disperser la foule et réprimer cette manifestation, causant des heurts entre les forces israéliennes et les participants.
Selon des sources médicales palestiniennes, dix neuf manifestants dont deux enfantsnt été blessés par les tirs des soldats israéliens. Les blessés sont des participants palestiniens, des pacifistes internationaux et israéliens".