Moustafa Barghouthi, membre du Conseil Législatif Palestinien [1], a déclaré que la tenue d’ élections démocratiques le plus vite possible est le seul moyen de sortir de la crise actuelle et de mettre un terme aux violences internes palestiniennes.
Il a insisté sur la nécessité de ramener le calme sur le terrain pour protéger l’Etat de droit et la démocratie en Palestine, et a demandé l’établissement d’un gouvernement temporaire de transition pour organiser ces élections, préserver l’unité de la Cisjordanie et de la bande de Gaza et assurer la sécurité des Palestiniens.
Le docteur Barghouthi a souligné que les palestiniens ne doivent pas oublier que c’est l’occupation qui détruit les terres palestiniennes et compromet l’avenir, et que le but de la lutte palestinienne est d’arrêter l’occupation. « Tous les Palestiniens doivent s’unir pour protéger la géographie et la démocratie de la Palestine, et pour rejeter les plans israéliens empêchant la création d’un état palestinien réellement souverain » a-t-il dit.
Il a aussi prévenu que les combats entre Palestiniens servent les intérêts de l’occupation israélienne, et que les Palestiniens doivent bien comprendre cela et refuser de s’y impliquer.
Enfin le docteur Barghouthi a conclu que l’espoir d’un état palestinien viable sera détruit si la crise actuelle continue.
Déclaration de l’Initiative Nationale Palestinienne, 16 juin 2007 :
La poursuite du blocus sur le gouvernement d’unité nationale, l’arrogance des ingérences et des complots étrangers contre le peuple palestinien et son gouvernement unifié, le piège du sectarisme de clan au détriment de l’intérêt national, tout cela a abouti, comme nous l’avions prédit, à cette situation : le gouvernement d’unité nationale s’est effondré, les affrontements internes se sont embrasés et la division entre Palestiniens s’est aggravée.
Faire main basse sur la loi, transgresser les principes démocratiques, utiliser la force militaires pour régler les différends politiques, le crime, les agressions atroces et inacceptables contre les droits de l’homme et le principe de la primauté de la loi, l’idée que toute faction peut monopoliser le pouvoir ou la direction, ces faits mettent le peuple palestinien devant de multiples dangers, et en premier lieu, celui de voir se réaliser le rêve d’Israël : séparer la Cisjordanie de Gaza ; le projet national palestinien indépendant est en danger, ainsi que la démocratie palestinienne, construite aux prix d’ efforts immenses, malgré la répression et les obstacles dus à l’occupation.
Le danger le plus grave, c’est la liquidation de la cause nationale palestinienne et la dilapidation de ses acquis dans la lutte nationale et la solidarité internationale avec notre peuple.
Les affrontements sanglants et les luttes intérieures, en fin de compte, réalisent les buts du blocus inhumain, intensifient les rivalités claniques et sectaires pour un pouvoir illusoire, dépourvu d’autorité réelle, vivant sous occupation directe en Cisjordanie, sous occupation par le siège et l’emprisonnement dans la bande de Gaza.
La situation de division actuelle détourne le peuple palestinien de la contradiction principale et de la tâche première : la lutte contre l’occupation, pour la liberté, l’indépendance et le retour, et elle affaiblit la nation face à l’occupation.
L’Initiative Nationale Palestinienne a participé au Gouvernement d’union nationale parce que nous croyons en l’unité, parce que l’unité est notre programme et notre objectif, parce que, selon nous, notre peuple ne sera victorieux dans sa lutte nationale qu’en construisant une direction nationale unifiée.
Nous étions prêts, et nous le restons, à être un pont pour l’unité mais nous ne déraperons pas pour être partie prenante dans la situation de division et de polarisation qui sème le trouble dans chaque maison palestinienne et affecte tous ceux qui sont attachés à notre patrie, notre avenir, notre paix et notre liberté.
Nous appelons à mettre fin immédiatement à l’anarchie intérieure, à recourir à la constitution nationale et à la loi qui nous unit, à pratiquer la démocratie dans laquelle nous croyons, à nous cramponner au pacte de concorde national, né de la souffrance, des efforts, et du don des milliers de nos vaillants prisonniers et prisonnières.
Mieux vaut renoncer à une Autorité illusoire que de s’agripper à une Autorité sans pouvoir et sans force. Il n’y a pas d’autre chemin devant nous que la restauration de l’entente nationale, la constitution d’un gouvernement transitoire unifié, le retour à l’arbitrage et à la consultation populaire, la fixation d’une date pour des élections démocratiques anticipées fondées sur un accord national qui accepte toute décision du peuple, quelle qu’elle soit.
Le but principal restera la construction d’une direction nationale unifiée, à travers la reconstruction de l’Organisation de Libération de la Palestine sur des bases démocratiques car un mouvement de libération nationale ne peut vaincre sans une vision unifiée, une stratégie unifiée et une direction unifiée.
Les point suivants répondent à une exigence nationale : empêcher que notre peuple soit assiégé et affamé dans la bande de Gaza, faire cesser les affrontements sanglants, en finir avec les atteintes aux institutions nationales et engager un débat réel et franc en vue de restaurer l’unité nationale que nous avons promise à nos fils et nos filles et sacrifiée sur l’autel des luttes, du fanatisme sectaire, tribal, partisan et individualiste.
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