Compte-rendu de la soirée du mercredi 27 mai à Lyon : "La Mémoire de la Nakba en Israël : le regard de la société israélienne sur la tragédie palestinienne"
70 personnes se sont retrouvées mercredi 27 mai 2015 à Lyon autour de Thomas VESCOVI, jeune chercheur venu spécialement pour nous de Saint Denis (93), réussissant exploit de caler sa conférence dans son emploi du temps d’assistant pédagogique en collège.
Il y avait pourtant "concurrence" ce soir-là : au même moment Jean-Paul Chagnollaud, qui avait guidé le travail de Thomas, et publié son ouvrage, donnait une conférence à l’ENS sur les conflits au Moyen-Orient.
Nous aurions aimé une soirée à deux voix, mais l’information réciproque est venue bien trop tard.
Après un rappel historique sur la Nakba et les grandes étapes de l’occupation, de la colonisation et de la résistance palestinienne, Thomas a montré comment le déni israélien a été progressivement mis en cause par les travaux des nouveaux historiens israéliens, mais remplacé ensuite par une radicalisation de l’opinion publique face aux actes de résistance des Palestiniens, notamment après la deuxième intifada en 2000.
Il a analysé les sources du refoulement :
– le sionisme : « un peuple sans terre qui revient à une terre sans peuple », donc sans réfugiés !!!
– la formation du soldat citoyen avant celle de l’homme honnête, et la ségrégation scolaire dont les manuels opposent une société juive moderne face à des arabes arriérés.
– l’instrumentalisation politique de la mémoire de la Shoah, face à laquelle "tout est insignifiant", y compris la Nakba.
La société israélienne est travaillée par le poids croissant des colons, par le néolibéralisme et le communautarisme ethnique, par le retour du religieux et, de façon parfois contradictoire, par l’individualisme du mode de vie occidental.
La tentative sioniste de faire disparaitre la société palestinienne se heurte toutefois au fait que les jeunes Palestiniens (y compris ceux d’Israël) n’oublient pas, s’organisent pour leur culture nationale y compris en partis politiques (cf. la liste judéo-arabe lors des dernières élections de mars 2015)… et commémorent la Nakba, soutenus par une petite fraction de la société israélienne.