Cette Journée mondiale est l’occasion de réfléchir sur la situation des réfugiés et aux droits de ces derniers. C’est aussi l’occasion de se souvenir que, pour un réfugié, chaque jour qui passe est une journée d’exil et d’attente pour retrouver ses droits bafoués. C’est également l’occasion d’agir.
La Délégation générale de la Palestine rappelle que le cas des réfugiés palestiniens expulsés puis dépossédés en 1948, a été le premier qu’a dû gérer l’ONU après sa création en 1945. Elle fonde alors l’UNRWA (l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de la Palestine au Proche Orient), le 8 décembre 1949, pour répondre aux besoins essentiels des réfugiés palestiniens en matière de santé, d’éducation, de secours et de services sociaux. Il s’agit du seul organisme permanent des Nations Unies chargé d’un cas spécifique de réfugiés. Ce fait met en lumière un cas non résolu depuis 59 ans où le provisoire s’est institutionnalisé durablement.
Aujourd’hui, les réfugiés palestiniens - plus de 4 millions - vivent dans les 59 camps parsemés entre la Syrie, le Liban, la Jordanie, Gaza et la Cisjordanie. Le cas des réfugiés palestiniens du Liban (près de 450 000 réfugiés) est particulièrement inquiétant face aux enjeux des rivalités internes et externes que connaît ce pays.
En effet, depuis plusieurs semaines, les affrontements à l’intérieur du camps de réfugiés de Nahr el Bared, entre l’armée libanaise et le groupe extrémiste « Fatah el Islam », condamné par tous les mouvements palestiniens, ont jeté hors du camp plus de 30000 palestiniens qui ont tout perdu. Pris entre deux feux, et obligés de fuir ces violences, les Palestiniens de Nahr el Bared sont allés se réfugier et s’entasser dans les autres camps de réfugiés palestiniens du Liban, déjà surpeuplés (Baddawi, Chatila, Burj El-Barajneh ou Ein El Hilweh). Dans le camp de Baddawi, les familles hébergent dans une grande précarité les réfugiés de Nahr el Bared. Il s’agit d’un véritable désastre humain. Les conditions de vie dans lesquelles se trouvent les réfugiés palestiniens au Liban sont déplorables. Les dispensaires sont saturés et la pénurie alimentaire est alarmante.
Une fois de plus, les Palestiniens du Liban sont de nouveau réfugiés et constatent que leur sort importe peu dans le jeu des puissances qui se déchaînent sur le Proche-Orient.
La Délégation générale de la Palestine rappelle que depuis leur expulsion en 1948, les réfugiés palestiniens vivent sans perspective d’avenir et sans possibilité de revenir, dans une attente éternelle pour recouvrer leurs droits. Pourtant à l’époque, pour être admis à l’ONU, Israël avait du se résigner à accepter la résolution 194 qui reconnaît le droit au retour des réfugiés palestiniens. Depuis, Israël s’est toujours opposé à la mise en œuvre de ce droit universel.
La Délégation générale de la Palestine appelle la Communauté internationale à tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité des réfugiés palestiniens, telle que garantie par le droit international des droits de l’homme, le droit international humanitaire et le droit des réfugiés. Elle réclame dans l’urgence, un soutien financier massif pour l’assistance humanitaire des réfugiés palestiniens.
Elle demande aussi une solution juste à la question des réfugiés palestiniens, sur la base de la résolution 194 de l’Assemblée Générale des Nations Unis et conformément à l’initiative de paix arabe. La Délégation rappelle que la question des réfugiés de 1948 et de 1967 reste une priorité et qu’aucun accord de paix avec Israël ne pourra intervenir sans un règlement juste de ce problème.