Rien que dans la journée de mercredi de 26 l’armée d’occupation israélienne a intensifié son offensive dans le nord de la Bande de Gaza, où les frappes aériennes et les tirs d’artillerie ont tué 27 Palestiniens, dont de nombreux femmes et enfants.
Au moins 76 personnes ont d’autre part été blessées, dont 16 se trouvaient dans un état critique. Un journaliste de la télévision palestinienne a été très grièvement atteint par des éclats d’obus dans le dos.
Profitant de la focalisation de la communauté internationale et des medias sur l’agression qu’il mène injustement contre le Liban, Israël intensifie ses répressions contre la population palestinienne
Notons que depuis le 25 juin 2006, c’est àdire le début de l’opération d’agression intitulée " pluie d’été ", les Palestiniens payent un prix très lourd pour la capture d’un seul soldat israélien :
– 157 tués dont 33 enfants et 8 femmes
– plus de 700 blessés , dont 158 enfants et 21 femmes,
Le nombre d’enfants palestiniens tués par l’armée israélienne s’élevant ainsi à près de 800 depuis le début de l’Intifada selon les organismes internationaux.
Selon plusieurs organisations non gouvernementales, la situation à Gaza conduit à un désastre humanitaire résultant de la destruction totale de l’infrastructure et du blocus des villes et des villages. Les principales infrastructures, les centrales électriques et des ressources hydrauliques, les ponts, les institutions gouvernementales et civiles, ont subi d’énormes dégâts. La situation économique et humanitaire s’est gravement dégradée à cause des sanctions économiques imposées à la suite de la victoire du mouvement Hamas aux élections législatives et de l’enlèvement du soldat israélien.
C’est ainsi que selon Médecins Sans Frontières à Gaza, l’électricité est rétablie, en moyenne, 6 à 8 heures par jour. Les générateurs sont très difficiles à trouver localement. Il n’y a pas eu du tout de courant à Rafah entre le 7 et le 13 juillet.
L’eau est quant à elle fournie 2 à 3 heures par jour, mais - faute d’électricité et de fuel - elle ne peut être ni pompée ni stockée. L’approvisionnement du Nord-Ouest de la bande de Gaza a été longuement interrompu après que les tuyaux aient été détruits lors d’une incursion : à chaque incursion, ce sont de nouveaux réservoirs d’eau qui sont détruits et l’accès aux puits qui est rendu impossible.
Le réservoir contenant les eaux usées (situé au Nord de la bande de Gaza) est plein depuis que sa vidange n’est plus possible (toujours par manque de fuel et d’électricité). De plus, il n’y a plus eu de ramassage d’ordures depuis plusieurs semaines dans quelques zones de la bande.
Par ailleurs, l’escalade militaire israélienne fait appel aux normes d’un droit international humanitaire qui stipule entre autres que : " (...) sont et demeurent prohibés en tout temps et en tout lieu à l’égard des personnes (qui ne participent pas directement ou ne participent plus aux hostilités) les atteintes portées à la vie, à la santé et au bien-être physique ou mental des personnes (...) ; les punitions collectives ; la prise d’otages ; les actes de terrorisme ; les atteintes à la dignité de la personne, notamment les traitements humiliants et dégradants.
A cet égard, la Délégation Générale de Palestine en France qui remercie le gouvernement français pour sa demande de mettre en place de corridors humanitaires afin de permettre aux malades et aux blessés d’êtres soignés et aux structures de santé de recevoir le matériel et les médicaments nécessaires à leur fonctionnement, estime qu’il est nécessaire de rouvrir tous les postes de frontières, notamment celui de Rafah , avec l’Egypte , pour la circulation de la population qui se trouve bloquée de deux côtés palestinien et égyptien depuis plus d’un mois et celui de Karni pour les marchandises .
Aujourd’hui, au moment où l’on parle de l’application de la résolution 1559 du Conseil de Sécurité, il est à rappeler que les 88 décisions de l’ONU sur la Palestine sont toujours importantes et attendent toujours leur application. Elles sont fondées sur les décisions de la communauté internationale, formulées explicitement par les résolutions de la légalité internationale.
Dans ce cadre, il faut souligner l’importance de se conformer au droit international humanitaire, - notamment la quatrième Convention de Genève, qui considère Israël comme une partie membre tenue d’appliquer les articles de cette convention dans les territoires palestiniens occupés en sa qualité de force d’occupation. Enfin, les résolutions des Nations unies doivent être prises en considération dans leur ensemble, notamment en ce qui concerne la ville de Jérusalem, qui subit une violation flagrante, ainsi que le Mur d’Apartheid qui doit être démantelé, comme le stipule la Cour International de Justice à La Haye en Novembre 2004.
La Délégation Générale de Palestine en France demande l’arrêt immédiat de l’agression et estime que le langage de la force et de la destruction que pratique Israël au Liban et en Palestine ne peut que compliquer d’avantage les crises. Seuls les efforts de paix et les négociations pourront aboutir et permettront de sortir des crises.
La Délégation Générale de Palestine en France fait appel à la France et à l’Union Européenne d’agir afin d’arrêter l’agression israélienne et de faire en sorte d’envoyer une force internationale d’interposition de l’ONU chargée de protéger la population palestinienne. Nous souhaitons que la France et l’Europe mettent leur énergie pour faire respecter les résolutions de l’ONU relatives à la question de Palestine, les accords de paix signés entre le gouvernement israélien et l’OLP, ainsi que le plan de la Feuille de Route adopté par le Quartet.
Fait à Paris le 28 juillet 2006
Délégation Générale de Palestine
en France
المفوّضيّة العامّة لفلسطين في فرنسا