Gevaot, c’est le nom de cette colonie qui a reçu le feu vert pour la construction de ses 523 premiers logements. Les responsables israéliens de la région se félicitent ; ils le clament haut et fort : ils espèrent voir un jour une ville nouvelle de 6 000 habitants sortir de terre dans ce secteur.
Cette perspective a de quoi alimenter les critiques internationales, nombreuses depuis le début de la semaine et les quelques 5 000 projets de logements qui ont été annoncés, débloqués ou approuvés à Jérusalem-Est comme en Cisjordanie.
Cette cascade d’annonces intervient après le vote du mois dernier, qui a fait de la Palestine un Etat non-membre de l’ONU. Ces annonces ont aussi lieu sur fond de campagne électorale en Israël. Benyamin Netanyahu semble décidé à donner des gages à la frange la plus à droite de l’électorat.
A l’inverse, les porte-parole du gouvernement s’efforcent de relativiser l’ampleur de cette poussée de la colonisation, expliquant que seules 3 000 unités ont vraiment été validées depuis le 30 novembre 2012, tous secteurs géographiques confondus. Et que les autres annonces ne correspondent qu’à des décisions administratives qui doivent encore recevoir un feu vert politique.
L’Union européenne dénonce une entrave au processus de paix
La chef de la diplomatie européenne se dit extrêmement troublée par l’annonce de nouvelles constructions autour de Jérusalem. Pour Catherine Ashton, ce projet menace les perspectives d’une solution au conflit israélo-palestinien.
La haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères assure que les Vingt-Sept sont unis dans leur opposition à toute expansion des colonies juives. D’une même voix, les ministres européens des Affaires étrangères ont d’ailleurs condamné au début du mois une première annonce faite par l’Etat hébreu de construire de nouveaux logements à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
Cette même annonce avait aussi entraîné la convocation de l’ambassadeur d’Israël auprès des institutions, un fait peu habituel de la diplomatie européenne.
La question du Proche-Orient est souvent un sujet de discorde entre les Vingt-Sept. Pour preuve, les Européens n’étaient pas parvenus à adopter une position commune lors du vote aux Nations unies sur l’accession de la Palestine en tant qu’Etat observateur à l’ONU.
Toutefois, l’évolution actuelle de la situation a relancé les consultations entre les capitales et rapproché un peu les positions.