A Beit Omar, le 10 avril.
Des soldats israéliens ont tué un Palestinien et en ont blessé plusieurs autres, vendredi 10 avril, près d’Hébron, en Cisjordanie occupée, lors d’une manifestation à l’issue des obsèques d’un membre présumé du groupe Djihad islamique, Jaafar Awad. La victime était un parent du militant islamiste enterré. La mort de ce dernier, âgé de 23 ans, libéré d’une prison israélienne il y a trois mois, est dû selon sa famille à une maladie contractée durant son incarcération.
Des allégations que contestent les autorités de l’Etat hébreu, mais qui n’ont pas empêché le cortège funéraire de se muer en mouvement de colère. Lors du défilé de milliers d’habitants de la localité de Beit Omar, certains ont jeté des pierres sur les militaires qui ont répliqué avec des grenades lacrymogènes, des balles caoutchoutées puis de vraies balles.
Le dossier des prisonniers devant la CPI
Le père de Jaafar Awad avait affirmé à l’Agence France-Presse, alors que son fils était encore hospitalisé, qu’il avait passé quinze mois en détention durant lesquels « les médecins de la prison lui ont fait une piqûre qui l’ont rendu malade et l’ont totalement affaibli ».
Selon ses parents, rencontrés au chevet du jeune homme, sous assistance respiratoire et incapable de parler ou de se mouvoir, « il avait perdu 30 kg, souffrait des yeux, des reins et de problèmes respiratoires ». Incarcéré pour « activités terroristes » et « appartenance au Djihad islamique » – des accusations réfutées par le défunt et sa famille –, il avait été condamné à deux reprises à des peines de détention par la justice israélienne.
« Le nom du martyr Jaafar Awad vient s’ajouter à la longue liste des victimes des négligences médicales de l’occupant à l’encontre des prisonniers palestiniens », a de son côté accusé dans un communiqué Issa Qaraqe, chargé de la question des captifs au sein de l’Autorité palestinienne. Israël est « seul responsable de sa mort », a-t-il ajouté, avant de réclamer l’ouverture « immédiate » d’une enquête internationale sur ce cas et ceux des détenus hospitalisés après leur passage derrière les barreaux, « sans pouvoir retourner dans leur foyer ».
M. Qaraqe a plaidé pour que le sujet des prisonniers fasse partie des dossiers présentés par les Palestiniens à la Cour pénale internationale, dont ils sont officiellement membres depuis le 1er avril.
Photos complémentaires communiquées par Beit Omar