Photo : Le ministre de la sécurité nationale d’Israël, Itamar Ben-Gvir, a encouragé les Israéliens à poursuivre la colonisation et à investir « chaque sommet » de Cisjordanie occupée.
La semaine dernière, les colons israéliens ont commis plus de 85 attaques contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée. Les services de sécurité israéliens alertent sur le fait que cette violence pourrait conduire à l’anarchie.
Le journal Walla News a cité un représentant de la sécurité israélienne ce lundi, qui déclarait que le « crime nationaliste » perpétré par les colons les rapproche d’une situation « hors de contrôle ».
« Sur le terrain, il y a une impression de perte de contrôle », a déclaré à Walla News un responsable de l’armée.
Depuis mardi dernier, les colons israéliens se déchainent dans les villages palestiniens des abords de Ramallah et Naplouse.
Au moins un Palestinien a été tué au cours d’une attaque et une dizaine de personnes ont été blessées. Dans la majorité des cas, ces agressions consistaient en des incendies criminels contre des exploitations agricoles, des maisons et des voitures.
Des soldats israéliens ont été vus, soit en train de protéger des colons pendant les violences, soit en train de participer aux attaques.
Les agressions se sont encore intensifiées après que deux Palestiniens ont abattu quatre colons israéliens mardi.
Selon Walla News, 85 attaques ont été enregistrées depuis, dont 25 au cours du week-end.
Le chef du Shin Bet, l’agence israélienne de renseignement intérieur, et le chef d’état-major de l’armée, Herzi Halevi, ont décidé d’envoyer en renfort deux bataillons d’infanterie, une patrouille d’unités spéciales et un contingent de police militaire en Cisjordanie occupée.
« La police ne maîtrise pas vraiment la région et l’armée ne parvient pas à en prendre le contrôle », a déclaré une source de sécurité à Walla News.
Malgré une présence militaire suffisamment fournie en Cisjordanie, selon ce journal, la décision de renforcer les effectifs par des bataillons supplémentaires a été prise après qu’une analyse a conclu que la situation pouvait basculer vers une guerre.
« Habituellement, les crimes nationalistes [israéliens] durent un jour ou deux, mais pas plus », ont déclaré les responsables de l’armée. « Lorsque vous mettez le feu à une maison palestinienne où se trouve une femme âgée avec des enfants, vous augmentez les chances qu’un jeune homme de 20 ans sorte et commette une attaque. »
Terrorisme nationaliste
Les responsables américains et européens ont fait pression sur Israël pour qu’il mette au pas les colons, dont certains dirigeants siègent en tant que ministres au sein du gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu.
« On a pas le souvenir d’une période analogue, de condamnations unanimes, aussi bien dans la sphère privée que publique », a déclaré à Walla News un représentant.
« Cela embarrasse l’armée israélienne, le ministère de la défense et le gouvernement israélien. D’un instant à l’autre, on ne peut pas savoir ce qui va se passer, ça rend la situation dangereuse », a ajouté le responsable.
« La violence a atteint des endroits qui n’avaient jamais été touchés jusqu’à maintenant, comme Jéricho et Ephraïm [la colonie]. Des zones où il n’y a jamais eu d’incidents violents ».
Dimanche, des bandes de colons ont brûlé des récoltes dans la ville palestinienne de Turmusaya, au nord de Ramallah, quelques jours seulement après que le village ait été mis à feu et à sang. Au moins 30 maisons et 70 voitures ont été incendiées.
Samedi, des dizaines de colons ont déferlé sur plusieurs villages de Cisjordanie, attaquant des maisons palestiniennes dans des scènes qui ont été décrites comme un « pogrom » organisé.
Les chefs de la police, de l’armée et du Shin Bet ont publié samedi une déclaration dénonçant les attaques comme étant de la « terreur nationaliste ».
Traduit par : AFPS