Les neuf habitations construites dans la colonie d’Ofra ont été jugées illégales par la Cour suprême au regard du droit israélien. Celle-ci a jugé que les maisons avaient été bâties sur des terres privées palestiniennes et qu’elles devaient être détruites d’ici au 5 mars.
De telles démolitions sont un sujet hautement sensible pour nombre de colons, qui forment un important lobby politique en Israël.
Des centaines de jeunes Israéliens, prévenus que la police arriverait mardi matin pour appliquer l’ordre d’évacuation, se sont rassemblés à Ofra pour protester, selon des journalistes de l’AFP sur place.
Les policiers les ont délogés un à un des différentes maisons, sans heurts notables. En début d’après-midi, huit des neuf maisons avaient été évacuées, deux manifestants arrêtés et huit policiers légèrement blessés, a indiqué la police.
La majorité des habitants avaient déjà fait leurs valises.
L’actuel gouvernement de Benjamin Netanyahu, considéré comme le plus à droite de l’histoire d’Israël, fait la part belle aux partisans de la colonisation. Or une grande partie de la communauté internationale voit dans la colonisation un obstacle à la paix entre Israéliens et Palestiniens.
L’ONU juge la colonisation illégale au regard du droit international. Israël distingue, lui, entre les colonies qu’il a approuvées et les autres établies en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par l’armée israélienne depuis près d’un demi-siècle.
Le ministère palestinien de l’Information a, lui, dénoncé une opération médiatique.
"C’est une nouvelle mise en scène pour légaliser la colonisation en contradiction du droit international", a-t-il dit dans un communiqué. "Neuf maisons sont détruites en échange de milliers d’autres construites".
Les occupants des neuf maisons avaient demandé qu’elles soient uniquement scellées et non détruites. Ils espéraient bénéficier d’une loi votée au Parlement en février qui permettrait à Israël de légaliser certaines colonies construites sur des terres privées palestiniennes.
Mais les juges ont estimé que cette loi ne pourrait pas s’appliquer de manière rétroactive aux neuf maisons.
Les responsables de la colonie d’Ofra ont cherché à éviter que des affrontements éclatent entre colons et forces de l’ordre, comme cela s’était produit il y a trois semaines lors de l’évacuation de la colonie d’Amona, également construite sur des terres privées palestiniennes.