Sept pacifistes juifs d’Europe, d’Amérique et d’Israël ont appareillé dimanche de Famagouste, dans le nord de Chypre, à bord d’un petit voilier battant pavillon britannique, Irene, à destination de la bande de Gaza. Ils sont censés approcher des côtes de Gaza ce mardi matin. Les membres de l’équipage n’ont pas l’intention de recourir à la violence en cas d’intervention israélienne. "Nous avons une stratégie de non-violence", a déclaré dimanche Yonatan Shapira, un ancien officier israélien, par téléphone satellitaire. Mais le défi aux autorités israéliennes est clairement assumé : "C’est un devoir sacré pour moi en tant que survivant (de la Shoah) de protester contre la persécution, l’oppression et l’enfermement de tant de gens, dont plus de 800.000 enfants à Gaza", a expliqué l’un des passagers, Reuven Moshkovitz, un Israélien de 82 ans.
Israël est pour sa part bien déterminé, malgré le possible coût politique d’une telle décision, à empêcher ces pacifistes juifs de briser symboliquement le blocus maritime de la bande de Gaza, tout comme ont été refoulés les autres navires qui tentaient de faire de même. Après la vague de réprobations internationales soulevée par l’assaut, Israël a allégé le blocus qu’il impose à Gaza depuis juin 2006, renforcé à la suite de la prise de contrôle du Hamas en juin 2007. L’Etat hébreu maintient toutefois un strict blocus maritime pour empêcher l’importation de matériel de guerre dans le territoire.
Des jouets, des livres et des médicaments
"Notre intention est d’établir un contact radio avec eux et de vérifier où ils veulent aller. S’ils disent : Gaza, nous leur expliquerons que c’est interdit", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères Yigal Palmor. "S’ils insistent pour entrer dans la zone interdite des 20 milles nautiques (au large de Gaza), ils seront stoppés et conduits au port (israélien) d’Ashdod". En revanche, le bateau sera autorisé à se rendre dans le port égyptien d’Al-Arish ou bien à Ashdod, a précisé le porte-parole.
L’opération "Irene", dont le budget dépasse les 20.000 livres (soit 23.500 euros), a été financée par des dons récoltés notamment par différentes branches de l’organisation "Juifs européens pour une paix juste". A bord est embarquée une petite cargaison de jouets, livres, matériel de pêche ou encore médicaments, "une aide symbolique" pour la population de Gaza. [2]