L’émotion internationale suscitée par les attentats de Paris réunira deux adversaires qui prendront part à la marche du 11 janvier. La venue du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a en effet été confirmée samedi 10 janvier au soir de source française.
Ils devraient être reçus dimanche matin à l’Elysée avec les autres chefs d’Etat qui ont annoncé leur intention de se rendre à Paris.
Après l’attaque de vendredi contre un supermarché casher, qui a fait quatre victimes, M. Nétanyahou avait qualifié de « bataille commune » la lutte contre une menace terroriste allant de l’Etat islamique au Hamas. Ce qui était au départ un hommage aux 17 victimes de djihadistes revendiqués, à commencer par les irrévérencieux dessinateurs de Charlie Hebdo massacrés mercredi, s’est progressivement mu en sommet à haute résonance diplomatique, avec près de 50 chefs d’Etat ou de gouvernement du monde entier.
PAS D’IMPACT SUR LE CONFLIT
Il est cependant très peu probable que ces retrouvailles françaises améliorent en quoique ce soit les relations entre les deux hommes, actuellement au plus bas. Elles se sont encore détériorées fin décembre à la suite de la décision de l’Autorité palestinienne de solliciter, en vain, un vote du Conseil de sécurité sur une résolution en faveur de la création d’un Etat palestinien.
Cet échec a été suivi d’une demande formelle d’adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale, ce qui permettrait éventuellement d’ouvrir des procédures contre des responsables militaires israéliens. Cette initiative a été considérée comme une déclaration de guerre par Israël qui a, par mesure de rétorsion, décidé de geler le produit des taxes qu’il collecte au profit de l’Autorité palestinienne.
Engagé dans cette campagne d’internationalisation du dossier palestinien, M. Abbas a tout intérêt d’être présent à Paris pour dénoncer le terrorisme, a fortiori après la condamnation des attentats perpétrés en France par ses rivaux palestiniens du Hamas, à Gaza. M. Nétanyahou qui se trouve en campagne électorale dans la perspective des élections législatives anticipées du mois de mars a également compris que sa présence à Paris ne pourrait que conforter sa stature alors qu’il avait envisagé, dans un premier temps, de se faire représenter par son ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman.