Réélu et réinvesti, le président des Etats-Unis n’a pas longtemps hésité. Quatre ans plus tôt, son intérêt pour la question palestinienne s’était manifesté par la nomination immédiate d’un envoyé spécial, George Mitchell, et par le premier coup de fil de sa présidence, passé à Mahmoud Abbas. Cette fois-ci, le président des Etats-Unis a choisi de payer de sa personne en se rendant sur place, sans doute le 20 mars, comme l’a confirmé mardi 5 février son conseiller à la presse Jay Carney :
"MR. CARNEY : When the President spoke with Prime Minister Netanyahu on January 28th, they discussed a visit by the President to Israel in the spring. The start of the President’s second term and the formation of a new Israeli government offer the opportunity to reaffirm the deep and enduring bonds between the United States and Israel, and to discuss the way forward on a broad range of issues of mutual concern, including of course Iran and Syria. Additional details about the trip, including the dates of travel, will be released at a later time."
On notera que l’annonce de cette visite (qui incluera également la Cisjordanie et la Jordanie) ne mentionne pas explicitement le dossier palestinien, ce qui ne veut pas dire que ce dernier ne sera pas central. Tout se passe comme si M. Obama, malgré l’échec cuisant enregistré en 2010 face à Israël sur la question de la colonisation et des relations notoirement compliquées avec le premier ministre Benyamin Nétanyahou (à dire vrai celles avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ne sont guère meilleures), considérait qu’il avait un coup à jouer après des élections israéliennes. Tout est en effet a recontruire après l’échec du dernier processus politique en date, il y a deux ans. De bonne source, les diplomaties britannique et française seraient d’ailleurs sur une ligne similaire et prêtes à une initiative.
Les élections israéliennes n’ont pas tourné comme pronostiqué (en Israël) au profit de la droite dure mais elles ont vu au contraire l’émergence d’une force centriste et accessoirement "dialoguiste" sur la question palestinienne incarnée par Yaïr Lapid. En accomplissant une promesse de son rival républicain Mitt Romney à la présidentielle (effectuer son premier déplacement), M. Obama montre qu’il n’a pas renoncé à obtenir des résultats sur ce dossier. Difficile de croire en effet, a fortiori compte tenu du background solide dont dispose en la manière son nouveau secrétaire d’Etat, John Kerry, que cette visite ne soit qu’un simple geste de courtoisie. Mais en s’engageant, le présqident des Etats-Unis recrée une obligation de résultats.