En ouvrant les débats, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’organisation, n’avait pas mâché ses mots à l’égard de la politique israélienne. "Les Palestiniens continuent de voir des actes unilatéraux inacceptables à Jérusalem-Est et dans le reste de la Cisjordanie (...) qui sont intimement liés aux colonies de peuplement", a-t-il déclaré. "Le moment est venu pour Israël de changer fondamentalement sa politique dans ce domaine, comme il l’a souvent promis mais pas encore fait", a-t-il ajouté. "L’action sur le terrain, ainsi qu’une détermination à négocier sur toutes les questions-clés, y compris Jérusalem, les frontières et les réfugiés, sur la base des engagements existants d’Israël, seront les vrais tests de l’attachement d’Israël à la solution des deux Etats".
M. Ban a également déploré la "continuation du blocus" de la bande de Gaza par Israël, affirmant qu’elle "n’affaiblit pas les adversaires d’Israël à Gaza, mais inflige des dommages inouïs" aux civils. Il a par ailleurs affirmé que les "citoyens israéliens continuent de demander l’assurance qu’un futur Etat palestinien garantira leur droit de vivre en paix et en sécurité." Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui présidait la réunion convoquée à l’initiative de Moscou, a affirmé qu’au stade actuel, "le plus important est la reprise rapide des négociations entre Israël et les Palestiniens, ainsi que la réaffirmation de la base légale du principe des deux Etats".
Cette réunion de haut niveau du Conseil de sécurité visait à tenter de redonner un semblant d’élan au processus de paix au Proche-Orient, enlisé depuis des mois. Le débat rassemblait notamment les chefs de la diplomatie britannique, David Miliband, français, Bernard Kouchner et turc, Ahmet Davutoglu. Les Etats-Unis étaient représentés par leur ambassadrice à l’ONU, Susan Rice, qui a rang ministériel, et non par la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton. Mais ni Israël ni les Palestiniens n’y participaient. "Israël ne croit pas que l’implication du Conseil de sécurité contribue au processus politique au Proche-Orient", a dit son ambassadrice à l’ONU, Gabriela Shalev, dans une déclaration adressée à la presse.