( Message de l’AFPS : Les manifestations et les rassemblements se multiplient en France et dans d’autres pays : voir les dates et les lieux : manifs
)
La caste politico-militaire au pouvoir à Tel-Aviv poursuit l’offensive militaire commencée il y a plus de trois semaines au Liban, tout en maintenant les attaques contre la bande de Gaza, sans parler de la violence quotidienne de l’occupation en Cisjordanie.
Olmert vient de faire des gesticulations aussi grotesques que dangereuses en déclarant que le Hezbollah était quasiment à genoux, des "centaines de positions ayant été prises par les soldats israéliens".
En réponse les combattants du Hezbollah, qui se battent sur plusieurs fronts dans "des combats acharnés", ont tiré environ 200 roquettes sur le nord d’Israël. Pas mal pour un mouvement "à genoux", qui depuis le 12 juillet tient en échec l’armée israélienne, habituée aux succès militaires rapides.
Dans le même temps où la sécurité de la population israélienne est amoindrie davantage par la politique d’agression de son gouvernement, la population libanaise se soude derrière le Hezbollah.
En Palestine occupée comme dans de nombreux pays arabes, le mouvement de solidarité avec la résistance libanaise s’amplifie.
L’opposition quasi unanime (hormis les Etats-unis et leurs alliés, tous complices de la guerre) à cette agression n’empêche pourtant pas Israël de poursuivre ses crimes.
Après le massacre des enfants de Cana, c’est aujourd’hui Tyr qui est lourdement bombardée, comme le sud de Beyrouth.
En Palestine, l’armée d’occupation envahit à nouveau Gaza, les chars encerclent Rafah et on compte déjà 8 morts civils et une trentaine de blessés au moins ce matin.
Hier, dans d’autres gesticulations, à la fois inquiétantes par les capacités militaires qu’elles mettent en évidence et pitoyables par le résultat obtenu, Tel -Aviv a ordonné une action spectaculaire à Baalbek, qui visait à démontrer la supériorité militaire d’Israël et à enlever des responsables du Hezbollah.
D’après l’envoyé spécial du quotidien Libération : "l’armée israélienne, qui, depuis le début de la guerre, s’emploie à éliminer les chefs du Hezbollah, a tenté dans la nuit de mardi à mercredi de capturer ou de tuer l’un de ses principaux leaders lors d’une opération commando spectaculaire à Baalbek, le plus important fief du Parti de Dieu, à quelques kilomètres de la frontière syrienne. En dépit d’un démenti israélien, ce raid semblait viser cheikh Mohammed Yazbeck, l’un des dignitaires de sa structure dirigeante, le Conseil de consultation et de décision (dont le nombre de membres est tenu secret), et le représentant personnel au Liban du Guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei. Soit parce qu’il avait été blessé, soit parce qu’il y tenait une réunion, Yazbeck est effectivement venu le jour même à l’hôpital Dar al-Hikmah, géré par le Hezbollah dans les faubourgs sud de la ville.
L’établissement est fermé depuis le début des bombardements israéliens qui ont partiellement détruit cette localité située au coeur de la plaine de la Bekaa, faisant fuir les trois quarts de ses 120 000 habitant
Selon la radio israélienne, l’opération a réuni 200 militaires appartenant aux meilleurs commandos de l’armée. Des hélicoptères ont d’abord déposé des commandos sur des collines dominant la ville qui se sont scindés en deux groupes. L’un a aussitôt convergé vers l’hôpital où, selon Paul Assaker, un photographe libanais collaborateur de Libération, qui a pu hier se rendre sur place, on pouvait noter des traces de tirs sur les bâtiments et de nombreuses douilles au sol.
Après avoir pris l’hôpital, les commandos en ont fouillé chaque pièce. Les combats ont duré de 9 heures du soir à minuit. Israël affirme que ses commandos ont tué au moins dix hommes armés et ont pu pénétrer dans l’hôpital, capturant cinq personnes armées, qui ont été ramenées en Israël. La seconde force opérait à Baalbek même. Se heurtant à la résistance des miliciens, elle a dû recevoir un appui aérien. L’armée israélienne affirme n’avoir perdu aucun homme.
En revanche, le coup de main israélien a coûté cher en vies civiles : 16 personnes, dont 7 enfants, ont été tuées et quelque 20 autres blessées, selon un bilan établi par l’AFP. Une famille de Bédouins, qui vivait sous une tente à proximité de l’hôpital, a été abattue en tentant de s’enfuir".
Quant au Hezbollah, il considère que l’attaque contre Baalbek est une défaite de l’armée israélienne. Le parti de la résistance islamique a déclaré à " Palestine Today : "A 11h 04 mardi soir , un hélicoptère Apache a essayé de lâcher un commando d’élite israélien de l’unité des Golani près de l’hôpital de Baalbek."
Mais les combattants du Hezbollah avaient capturé et fait parler un Israélien qui avait participé à l’élaboration de l’attaque aussi ils avaient pu se préparer l’arrivée du commando.
Selon la même source "les soldats israéliens n’ont pas pu se déplacer dans la zone, et ont dû au bout d’une demi -heure se réfugier dans une maison toute proche. Ils ont kidnappé trois habitants de cette maison et se sont retirés, avec au moins trois blessés. Cette opération a été un succès pour le Hezbollah qui a pu pénétrer les renseignement israéliens."
D’autres sources annoncent que de violents combats ont duré quelques heures avant que le commando ne se retire avec cinq prisonniers qui seraient des militants de base du Hezbollah. Et non les dirigeants visés. C’est la population civile de Baalbek qui a payé le prix de cette attaque. Le Premier ministre libanais annonce ce matin que 900 Libanais ont été assassinés et 3000 blessés par l’agression israélienne.
On apprend cependant que l’"armée la plus morale du monde" (sic !)comporte en effet au moins un être moral : un soldat vient de refuser de tirer sur les civils.
D’après l’agence de presse Ma’an news, citant des sources israéliennes, pour la première fois un officier israélien servant dans l’artilerie a refusé de bombarder des villages libanais.
Le Caporal Umri Zaid, de la ville israélienne de Safad, qui sert dans les troupes qui occupent les Hauteurs du Golan a refusé l’ordre de lancer plus de 150 obus sur le village de Al-Jdairah [1].
Le soldat aurait dit à ses camarades qu’il n’était pas disposé à servir dans une armée qui fait profession de bombarder des civils dans leurs villes et villages.
Il serait rentré chez lui.
De même que les "refuzniks" qui refusent de servir en Palestine occupée ou les pilotes qui ne veulent plus tirer sur des civils palestiniens que leurs hélicoptères survolent, ou encore les jeunes objecteurs de conscience qui paient leur engagement par la prison, ce soldat fait montre de courage et d’honneur.
Tous tranchent dignement sur l’écrasante majorité de la population israélienne qui soutient massivement son gouvernement [2] et ne semble toujours pas comprendre que seule la fin de l’occupation israélienne en Palestine et maintenant l’arrêt de l’offensive contre le Liban lui permettront la sécurité à laquelle elle aspire légitimement.