Un message personnel de Madame Denise Hamouri :
Bonjour à tous,
Ce matin, dimanche, comme il m’est autorisé une fois tous les quinze jours, je suis allée voir mon fils Salah à sa prison de Guilboa.
J’ai parlé avec lui toujours derrière cette vitre si épaisse qui empêche tout contact et qui ne me permet pas de l’embrasser et de le serrer dans mes bras comme j’en ai tellement envie. Un combiné téléphonique est notre seul lien. Nos yeux disent le reste…
J’ai parlé avec Salah, durant l’heure qui nous est autorisée, de votre mobilisation active et de l’ensemble de toutes les initiatives que vous prenez avec le « Comité national de soutien pour sa libération ».
Je lui ai aussi parlé, mais il savait, du refus maintenu du Président français de me recevoir tandis qu’il vient, et je n’ai rien contre bien sûr, de recevoir une seconde fois les parents de Florence Cassez, incarcérée au Mexique, après avoir reçu trois fois le père de Guilad Shalit.
Nous sommes les seuls à n’avoir pas pu voir le Président tandis que Salah entame, depuis le 13 mars, sa 5ème année de prison alors qu’il n’est coupable de rien. De rien du tout.
Je dirais que le tribunal militaire s’est montré, et pour cause, incapable de fournir la moindre preuve matérielle de sa culpabilité mais aussi, et peut être surtout pour moi, je dirais que je connais mon fils et je sais qu’il n’a rien fait.
Salah est parfaitement lucide sur les raisons de cette situation. Ses camarades de prison savent aussi qu’un mouvement de solidarité s’est déclenché en France pour lui et ils se sentent moins seuls du coup. Il reçoit beaucoup de lettres de tous les coins de France et cela lui fait un grand plaisir.
Ce que vous faîtes c’est aussi du baume au cœur pour tous ces jeunes Palestiniens prisonniers dont on casse la vie sans état d’âme.
Salah m’a demandé de vous transmettre ses remerciements pour cette solidarité qui le touche visiblement beaucoup. S’il compte sur une chose, c’est bien sur vous. Il m’a aussi dit de vous dire que loin d’être brisé il était plus déterminé que jamais.
Voilà, je suis renté chez nous à Jérusalem où mon mari, sa sœur set son frère me questionnent abondamment sur notre rencontre de ce jour. Ils l’aiment « leur » Salah comme je l’aime.
Le 25 avril prochain il aura 24 ans.
Votre solidarité active nous permettra-t-elle que nous fêtions ensemble, à Jérusalem, dans sa maison, cet anniversaire ? Je le souhaite de tout cœur, bien évidemment. Et avec Salah, c’est toute notre famille qui vous dit : Merci !
Denise Hamouri.
Jérusalem, dimanche 15 mars