Le 11 octobre 2023, le journaliste Mohammad Fayez Abu Matar a été recensé parmi les victimes civiles des bombardements sur la ville de Rafah au sud de Gaza. Ce photo-reporter couvrait les frappes aériennes qui ont ciblé cette ville depuis le samedi 7 octobre.
Mohammed Fayez Abu Matar est le huitième journaliste tué en cinq jours de frappes aériennes. Sept autres ont payé de leur vie le fait de nous avoir transmis les images et les témoignages des crimes commis actuellement par l’armée israélienne à Gaza. Ils s’appelaient Saïd al-Tawil, Mo-hammed Sobh, Hisham al-Nawajha, Ibrahim Lafi, Mohammad Jarghoun, Mohammad al-Salhi, and Asaad Shamlikh.
Dès le samedi 7 octobre, le photojournaliste Mohammad al-Salihi, correspondant pour l’agence de presse al-Sulta al-Rabia, et le photojournaliste d’Ain Media Ibrahim Lafi ont été abattus par l’armée israélienne au cours de la contre-offensive israélienne. Tous deux étaient parfaitement identifiables et portaient leurs gilets de presse. Al Salihi a été touché de plusieurs balles dans la tête, Ibrahim Lafi tenait encore son appareil photo lorsqu’il a été tué.
Le même jour, Mohammad Jarghoun, reporter de Smart Media et Asaad Shamlikh, journaliste indépendant, ont été tués en couvrant les premiers bombardements sur la bande de Gaza.
Le mardi 10 octobre, Saïd al-Tawil et Hisham al-Nawajha, respectivement rédacteur en chef et photojournaliste de la chaîne indépendante Al-Khamissa, mais aussi Mohammed Sobh, photojournaliste pour l’agence de presse Khabar, ont été tués en couvrant les bombardements de la tour Hajji, à l’ouest de la ville de Gaza. Ils ont été touchés par le bombardement d’un autre édifice autour duquel ils s’étaient réfugiés.
De nombreux journalistes ont participé à leurs funérailles.
Palestinian journalists in Gaza take part in the funeral of their fellow Saed Al-Taweel and Mohammed Soboh, who were murdered in an Israeli airstrike targeting a street containing press offices in Gaza City last night. pic.twitter.com/WPlOOe6jQD
— PALESTINE ONLINE 🇵🇸 (@OnlinePalEng) October 10, 2023
En plus des journalistes tombés parmi les victimes civiles. De nombreux locaux et bureaux de médias ont été touchés dans les frappes. Le siège du quotidien Al-Ayam, est parti en fumée dans les frappes qui ont ciblé la tour Palestine. Même sort concernant les bureaux de Ma’an qui étaient eux situés au sein de la tour Watan.
Watch| Israeli Occupation aircraft fired several missiles completely bombing and destroying Watan Tower in Gaza City.#طوفان_الأقصى #FreePalastine pic.twitter.com/VqFlJwlBLs
— Al-Jarmaq News (@Aljarmaqnetnews) October 8, 2023
Les bilans humains et humanitaires de l’offensive israélienne s’alourdissent d’heure en heure. Plus de 1000 gazaoui.es ont déjà été tué.es depuis le samedi 7 octobre, dont plus de 260 enfants et les conditions de survie, déjà terribles avant les frappes se réduisent chaque jour. Au delà des risques encourus par les dizaines de journalistes gazaouis, il convient de souligner l’inestimable contribution de ces personnes dans l’optique de faire connaître les atrocités qui s’y produisent.
Ces journalistes sont d’une certaine façon les yeux du monde et leurs images témoignent des crimes actuellement commis dans cette enclave de 2,3 millions d’habitant.es sous blocus terrestre, militaire et naval depuis 17 ans.
Sources : Reporters Sans Frontières / Al Jarmaq News / Palestine online / WAFA
Photo : montage AFPS