C’est à l’âge de 22 ans que Mordechai Vanunu est embauché comme technicien à la centrale nucléaire de Dimona en Israël. Il y travaillera de 1976 à 1985 avant d’être emprisonné.
En effet, Mordechai Vanunu s’est aperçu que le programme nucléaire d’Israël n’avait rien de pacifiste, mais qu’il avait pour vocation de produire un nombre considérable d’armes nucléaires. [1]
Il décide de quitter Israël pour en informer la presse internationale et le 5 décembre 1986 le Sunday Times dévoile toute l’affaire.
Entre temps Vanunu sera kidnappé en Italie et incarcéré dans les prisons israéliennes.
Il voulait que le monde prenne conscience du danger de l’escalade nucléaire dans le moyen-orient. Il a posé un acte très courageux et digne d’admiration.
Condamné à 18 ans de prison, après un procès à huis clos il a subi sa détention dans des conditions très dures, avec plus de dix ans en isolement total.
Considéré comme un « prisonnier de sécurité », les permissions lui ont été interdites et ses visites, son courrier et ses appels téléphoniques strictement contrôlés.
Mais l’Etat d’Israël a échoué dans sa tentative de le briser mentalement et moralement. Car aussitôt libéré, le 21 avril 2004, à la fin de sa peine, il exhortait l’Etat israélien à abandonner l’arme nucléaire.
Toutefois, il n’est pas réellement libre. Il lui est interdit de quitter Israël, d’approcher frontières, ports et aéroports. Il doit, en outre, prévenir la police de ses déplacements et obtenir une autorisation préalable pour rencontrer des ressortissants étrangers, à l’exception de la presse internationale qui lui est formellement interdite. Il est toujours ennuyé par les autorités Israéliennes.
Il est important que Mordechai Vanunu sache qu’il n’est pas seul, qu’il est soutenu en Israël et à l’Etranger par des militant-e-s des droits Humains, des libertés civiles et anti-nucléaire.
Par cet appel, nous demandons à l’Etat d’Israël de respecter ses engagements internationaux et la déclaration universelle des droits de l’Homme notamment ses articles 13 et 19 qui disposent respectivement que toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat, toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays et que tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.
Mordechai Vanunu doit donc pouvoir retrouver sa liberté de circulation, et comme il le souhaite, quitter Israël pour continuer sa lutte contre la prolifération des armes nucléaires dans le monde.