Photo : Gaza le 12 mai 2023 (Times of Gaza)
Selon le ministère palestinien de la santé, Israël a tué 30 Palestiniens et en a blessé plus de 90 autres lors d’attaques aériennes sur la bande de Gaza depuis mardi.
Parmi les victimes figurent six enfants et trois femmes, ainsi que le chef de l’unité de lancement des roquettes du Jihad islamique palestinien (PIJ) et son adjoint.
Les factions palestiniennes à Gaza ont continué à tirer des roquettes en représailles depuis l’enclave côtière assiégée vers Israël, tuant une personne jeudi.
Malgré les efforts de médiation de l’Égypte, aucune des deux parties ne semble prête à éteindre la pire flambée de violence depuis le mois d’août, qui en est à son troisième jour.
"Nous sommes au plus fort d’une campagne, à la fois offensive et défensive", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une déclaration enregistrée sur vidéo lors d’une visite à une base aérienne.
"Quand quelqu’un tente de s’en prendre à nous, son sang est versé en vain."
La mort d’Ali Ghali et d’Ahmed Abu Daqqa porte à cinq le nombre de hauts responsables du PIJ tués depuis qu’Israël a commencé à attaquer Gaza tôt mardi.
L’Égypte a déclaré qu’elle essayait d’obtenir une trêve, mais jusqu’à présent, ses efforts se sont avérés vains.
Le Caire, qui a accueilli Mohammad al-Hindi, haut responsable du PIJ, pour des entretiens, s’est montré circonspect quant aux perspectives de cessez-le-feu.
"Les efforts de l’Égypte pour calmer la situation et reprendre le processus politique n’ont pas encore porté leurs fruits", a déclaré à la presse le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Shoukry.
Lors de sa rencontre avec ses homologues jordanien, français et allemand à Berlin, M. Shoukry a exhorté "les pays qui soutiennent la paix à intervenir et à mettre fin aux attaques" et a déclaré qu’Israël devait "mettre fin aux mesures unilatérales qui visent à détruire l’avenir de l’État palestinien".
Parmi les conditions d’une trêve, le PIJ souhaite que cessent les assassinats de ses dirigeants par Israël.
"Le Jihad islamique exige que, s’il y a un cessez-le-feu, Israël s’engage à ne plus assassiner ses dirigeants. Israël affirme qu’il ne le fera pas. Au cours des deux derniers jours, cinq de leurs dirigeants ont été assassinés par Israël et ils disent qu’ils ont le droit de le faire", a déclaré le correspondant d’Al Jazeera, Mohammed Jamjoom.
Israël semble espérer que le PIJ, dépourvu de roquettes et de commandants, mettra fin aux hostilités de manière unilatérale.
Attaques aériennes israéliennes sur Gaza
Israël affirme cibler des commandants du Jihad Islamique Palestinien alors qu’il continue à attaquer des immeubles résidentiels à Gaza. Au moins 27 Palestiniens, parmi lesquels 5 enfants et 5 femmes, ont été tués.
Gaza est sous blocus terrestre, maritime et aérien imposé par Israël depuis 2007.
Population : 2,2 million
Superficie : 365 km2
Les premières attaques aériennes israéliennes qui ont déclenché l’échange de tirs mardi ont tué trois combattants de haut rang du PIJ et au moins 10 civils, pour la plupart des femmes et des enfants.
Plus de 90 personnes ont été blessées dans les attaques qui ont détruit cinq bâtiments et endommagé plus de 300 appartements, a déclaré Salama Marouf, président du bureau des médias du groupe Hamas qui gouverne la bande de Gaza.
Israël maintient les points de passage pour la circulation des personnes et des biens fermés depuis mardi, bloquant entièrement les déplacements, même pour les besoins humanitaires urgents, et empêchant les patients d’accéder aux traitements médicaux qui ne sont pas disponibles à Gaza, ont déclaré des groupes de défense des droits de l’homme.
Quelque "292 patients et accompagnateurs ont été empêchés d’accéder à un traitement médical qui n’est pas disponible à Gaza, dont de nombreux cancéreux et d’autres ayant besoin d’un traitement vital fourni par des hôpitaux de Cisjordanie ou d’Israël", a déclaré le groupe israélien de défense des droits, Gisha - Centre juridique pour la liberté de circulation, dans un communiqué.
"La fermeture du passage de Beit Hanoon met d’autres vies en danger en empêchant l’évacuation urgente, qui pourrait être nécessaire, des civils blessés lors de l’assaut".
Gisha, ainsi que les organisations de défense des droits Adalah, Physicians for Human Rights - Israel et Al Mezan, ont envoyé une lettre urgente à plusieurs responsables israéliens pour demander à Israël de cesser toute atteinte aux civils et de permettre immédiatement l’accès de l’aide humanitaire.
Les organisations ont déclaré que "Les défis sécuritaires, y compris les risques encourus pendant les hostilités toujours en cours, n’exemptent pas Israël de ses obligations humanitaires envers les résidents de Gaza" et conclu que "la violation de ces principes soulève de sérieuses inquiétudes quant à des violations flagrantes du droit de la guerre qui pourraient constituer des crimes de guerre".
Traduction : AFPS