Les Palestiniens sont "prêts à travailler" avec tout gouvernement israélien qui reconnaîtrait "l’État de Palestine", a déclaré mardi le ministre des affaires étrangères palestinien, Ryiad Al-Malki, en réaction aux élections israéliennes. "La Palestine est prête à travailler avec tout gouvernement israélien qui sera formé à condition qu’il respecte les résolutions de l’Assemblée générale [de l’ONU] qui a donné une réalité à l’État de Palestine, ainsi que les frontières d’avant 1997", a-t-il dit devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies. L’Assemblée générale de l’ONU a accordé, le 29 novembre, aux Palestiniens le statut d’État observateur aux Nations unies.
Le ministre a consacré une large partie de son discours devant le Conseil, au cours d’un débat sur le Proche-Orient, à dénoncer "l’intensification de la campagne (israélienne) illégale d’implantations" en Cisjordanie, estimant qu’elle constituait "le principal obstacle à la réalisation d’une paix" fondée sur la solution à deux États. Évoquant implicitement la demande israélienne de négociations directes avec les Palestiniens sans préalable, il a affirmé que "cesser la construction d’implantations n’est pas une condition préalable, c’est une obligation légale".
"Des négociations ne peuvent pas réussir tant qu’elle sont sabotées par une occupation (israélienne) sans répit qui empêche de réaliser la paix", a-t-il ajouté en réaffirmant que "le peuple palestinien et la direction palestinienne restaient attachés à une solution à deux États".
De son côté, Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) a dit ne pas s’attendre "à l’émergence ou à la résurgence d’une coalition de paix ou d’un camp de la paix". "Nous ne pensons pas que soudain la paix est à l’horizon. Ce sera très difficile, d’autant plus que si Nétanyahou s’allie aux soi-disant partis modérés, cela le rendra plus acceptable au reste du monde et (...) améliorera son image en Occident", a expliqué Mme Achraoui. Rappelant les projets de colonisation israéliens déjà engagés dans les territoires palestiniens, elle a jugé "peu probable qu’il puisse y avoir une coalition qui annule ces plans et ces actions sur le terrain".
Dans une première réaction palestinienne, le négociateur Saëb Erakat a déclaré à l’AFP que "les résultats des élections israéliennes étaient une affaire intérieure israélienne", mais précisé que "quelle que soit la nature de la coalition gouvernementale, elle doit vouloir la paix et suivre la voie d’une solution à deux États pour restaurer la crédibilité du processus de paix".