Le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a annoncé samedi 28 juin que la France était prête « à concourir à la sécurité des distributions alimentaires » dans la bande de Gaza, sans toutefois préciser quelle forme prendrait cette assistance [1]. Alors que plus de 549 personnes ont déjà été tuées et plus de 4000 blessées par des tirs israéliens pendant des distributions alimentaires de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) dans la bande de Gaza, et que les autorités israéliennes sont responsables de violations massives des droits humains, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine appelle la France à prendre garde à ne pas offrir ses services à Israël pour sécuriser et renforcer la GHF. La France doit plutôt prendre des mesures visant à accroître la pression à l’encontre du gouvernement israélien.
Le blocus israélien est la première cause de cette famine qui tue notamment des enfants. 57 enfants sont morts en 6 semaines au printemps selon l’OMS, et plus de 5000 ont été traités pour malnutrition aiguë. Les autorités israéliennes confisquent même le lait infantile amené par des médecins qui essaient de venir en aide à Gaza.
La France doit agir avec ses partenaires de l’Union européenne (UE) pour la fin du blocus de la bande de Gaza et l’accès immédiat, massif et sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza. La France doit aussi exiger le rétablissement de l’UNWRA, seule capable d’assurer correctement cette aide alimentaire et sanitaire.
La France doit sanctionner les membres du gouvernement israélien, les responsables politiques et militaires de violations des droits humains dans le Territoire palestinien occupé, ainsi que les responsables des colonies israéliennes. Elle doit notamment rejoindre le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, l’Australie et la Norvège en prenant à son tour des sanctions contre les ministres suprémacistes Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir [2]. Elle doit également respecter son obligation de coopération vis-à-vis de la Cour Pénale Internationale, qui a émis des mandats d’arrêt à l’encontre de Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant, et pleinement soutenir leur application [3].
La France doit en outre soutenir publiquement et sans équivoque la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël lors du prochain Conseil des affaires étrangères de l’UE, qui se tiendra le 15 juillet [4]. Une procédure de révision de celui-ci a été engagée pour non-respect par Israël de la clause conditionnant cet accord aux respects des droits humains et aux valeurs essentielles de l’UE.
Enfin, la France doit refuser de continuer à entretenir toute relation commerciale avec les colonies israéliennes, ce qui constitue une obligation au regard du droit international selon l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice du 19 juillet 2024. Elle doit suivre ses voisins européens dans des actions concrètes, comme neuf Etats membres de l’UE ayant demandé à la Commission européenne de mettre un terme au commerce avec les colonies israéliennes implantées dans les territoires palestiniens occupés [5], ou encore comme l’Irlande, qui a proposé une législation visant également à interdire ce commerce.
Face aux actes génocidaires dans la bande de Gaza ainsi qu’à la colonisation de la Cisjordanie, la France et l’Union européenne doivent appliquer le droit international et prendre des sanctions fermes à l’encontre de l’Etat israélien.