Dimanche, à 10 heures du matin, la police israélienne a attaqué. Les Palestiniens réunis dans la maison des Bushkar étaient nombreux. Ils s’étaient mobilisés pour empêcher les forces israéliennes de démolir la maison.
Ces dernières étaient venues massivement, des centaines de policiers et des unités spéciales. Elles ont encerclé la maison et ont agressé sauvagement les Palestiniens et les Juifs qui les soutenaient. Elles ont essayé de dégager par la force les centaines qui étaient venus pour défendre la maison. Plus de vingt Palestiniens ont été arrêtés, mais ont été libérés dans l’après-midi.
Au cours des affrontements, les députés palestiniens, Azmi Bishara, Issam Makhoul, Wasel Taha ont été blessés, les deux derniers ont dû être hospitalisés. La police a également agressé les députés Muhammad Baraka, Jamal Zahalka et Abdel Malek Dahamshé, qui se trouvaient également avec les résistants.
Azmi Bishara a été sauvagement agressé, il a été jeté à terre, frappé, arrosé avec du gaz lacrymogène, puis il a été frappé avec des matraques sur la poitrine, ce qui a causé son évanouissement. Le député Jamal Zahalka a été jeté à terre.
Concernant la destruction de la maison, Azmi Bishara a déclaré que l’attitude israélienne traduit le comportement israélien enver la propriété arabe des terres et des maisons". Il a ajouté que les "opérations de démolition des maisons arabes en Israël, et notamment à Haïfa et dans les autres villes mixtes portent une grande signification. D’un côté, les autorités israéliennes essaient de s’approprier les terres arabes et de l’autre, elles font venir des colons pour habiter sur les terres arabes, ce qui montre la nature raciste de l’institution qui domine en Israël", "notre participation en tant que députés arabes pour repousser la démolition des maisons fait partie de notre lutte contre la politique israélienne, et nous voulons dire aux gens que notre résistance est la voie de la lutte, par laquelle nous résistons à la politique israélienne".
Un groupe des habitants de Haïfa a annoncé sa détermination à reconstruire la maison de la famille Bushkar affirmant que "la municipalité et la police détruisent la maison, mais nous nous allons la reconstruire". Ils se sont mis à scander : Eux ils détruisent, nous nous construisons."
De son côté, le député Muhammad Barake a demandé la réunion rapide du Comité de suivi, sur les ruines mêmes de la maison détruite. Il a ensuite déclaré que "le maire de Haïfa qui prétend vouloir améliorer la situation des Arabes, a insisté pour exécuter ce crime, dont il devra porter toute la responsabilité. Il a expliqué le geste du maire Yahaf par la politique de racisme, par les visions sionistes visant à déraciner les Palestiniens, les habitants autochtones de ce pays, les déraciner de leurs villes palestiniennes historiques, et surtout en ce jour où notre peuple se rappelle l’agression de juin 1967".
Une délégation composée des députés palestiniens, Azmi Bishara, Issam Makhoul ainsi qu’un membre de la municipalité, Walid Khamis, s’était rendue la veille à la mairie pour dissuader le maire de mettre son plan à exécution, mais ce dernier a confirmé qu’il ferait démolir la maison.
De son côté, le député Jamal Zahalka a indiqué trois aspects qui ont été mis à jour ces derniers jours, au cours de la bataille pour repousser la démolition de la maison de la fmaille Bushkar. Le premier aspect essentiel est que toutes les forces politiques actives au sein des Palestiniens de 48, le Rassemblement, le Front, le mouvement islamique, ont travaillé dans l’unité.
Le second aspect est que "nous avons assayé autant que possible d’empêcher les affrontements avec la police, et avant ceux-ci, nous avons proposé des solutions raisonnables et acceptables à la mairie de Haïfa, qui ne sont pas contradictoires avec le développement de la région, mais qui ne privent pas la famille Bushkar de ses droits, mais la municipalité a refusé ces solutions et a décidé de réprimer les manifestants, à partir de considérations récistes, car elle n’aurait pas agi de cette manière avec les Juifs. De plus, le maire s’est comporté de façon opportuniste et idiote, disant qu’il préférait perdre les voix des Arabes pour gagner ceux de la droite, mais ce qui va arriver, c’est qu’il va perdre les deux, et il va sur une chute terrible pour lui".
Le troisième aspect, pour Jamal Zahalka, est que la police a adopté une méthode de répression considérant qu’elle donnait une leçon inoubliable aux Arabes, pour montrer aux Palestiniens qu’elle est capable de démolir les maisons en plein jour, malgré la présence des manifestants. Il a ajouté : "Mais cette violence et cette répression ne font que nous déterminer à résister et à repousser toutes les démolitions, à nous tenir aux côtés de la famille Bushkar jusqu’à ce qu’elle obtienne tous ses droits".
Zahalka a affirmé que la police a commencé la violence, surtout lorsqu’elle a entendu les mots d’ordre des manifestants appelant à ne pas utiliser la violence. "La police a agressé tous les manifestants, y compris les députés et les membres de la municipalité, son agressivité a été surtout dirigée vers les députés." Il a considéré que "nous avons aujourd’hui prouvé que la démolition des maisons ne peut se faire facilement. Il y a eu une tente de la solidarité pendant une longue période, et aujourd’hui, nous avons affronté, tous ensemble, les forces de la police qui ont investi le lieu. Ce qui montre la détermination de nos masses à affronter la politique de démolition des maisons. C’est la voie de la lutte qui se poursuivra avec la détermination et la volonté de toutes nos forces nationales."
Zahalka a souligné que les autorités israéliennes ne détruisent pas les maisons dans les milieux juifs, lorsqu’il y a un problème du genre vécu par la famille Bushkar, lorsque la région habitée va être transformée en zone indistruelle, les autorités trouvent des solutions. Il y a eu plusieurs cas à Haïfa où les plans d’habitation ont été modifiés, et les Juifs ont reçu des habitations alternatives à leur lieu de résidence. Mais pour les Arabes Palestiniens, il n’y a que les bulldozers pour la démolition."
Le dimanche soir, le haut comité de suivi pour les citoyens arabes s’est réuni sur les ruines de la maison Bushkar, démolie par les builldozers de la mairie de Haïfa. Il a décidé de reconstruire la maison de la famille Bushkar.