A Gaza, l’enthousiasme a laissé place à l’impatience, voire au scepticisme. Ce vendredi, le Hamas doit officiellement remettre à l’Autorité palestinienne les clefs de l’administration de la bande, après des années de crise entre les deux formations politiques rivales, Hamas et Fatah. Une réconciliation qui doit se concrétiser également par le changement de dirigeants dans la bande de Gaza, selon l’accord de réconciliation signé au Caire il y a un mois et demi.
Pour les habitants de Gaza, cette réconciliation est fondamentale. Sauf que depuis l’accord les choses n’ont pas tellement changé.
"Je m’en fiche que ce soit le Hamas ou le Fatah qui tienne la frontière. Je veux juste pouvoir passer. Pour mes enfants."
Depuis 2014, la frontière avec L’Egypte n’ouvre quasiment plus : 31 jours pour cette année 2017. Des listes d’attente ont été établies et la vie des Gazaouis dépend donc d’un numéro. Aïcha Shalamar a le N° 30 290 écrit sur un document du ministère palestinien de l’Intérieur. Elle attend de passer la frontière depuis trois mois : "Ce papier, ça prouve que j’ai un numéro, que je suis sur la liste d’attente. Si je le montre à la frontière, ils verront que je me suis inscrite pour passer, que j’ai un numéro."
Aïcha Shalamar a tout de même bien noté que quelque chose avait changé à la frontière depuis la réconciliation : c’est maintenant l’Autorité palestinienne qui gère les points de passage. La frontière avec l’Égypte a ouvert trois jours la semaine dernière. Mais cela n’est pas considéré comme un signe encourageant, car cela reste un goulot d’étranglement.
La semaine dernière, les factions palestiniennes ont ouvert un deuxième tour de négociations. Elles ont annoncé des élections générales d’ici un an, mais les points de désaccords sont profonds. Ils touchent notamment à la gestion sécuritaire, ce qui nourrit aussi le scepticisme à Gaza. L’enclave est soumise au blocus israélien. Elle souffre profondément de ces divisions palestiniennes.
>>Lire aussi : Rafah, purgatoire de la bande de Gaza (Chloé Rouveyrolles, L’Orient le Jour)