Durant une attaque qui aura duré deux jours, de la nuit du 16-17 à celle du 18 janvier 2024, l’armée israélienne a tué huit palestiniens, en a blessé des dizaines par balles et laissé un bilan humanitaire catastrophique dans le camp de réfugié.es Nour Shams à Tulkarem.
Les personnes tuées s’appelaient Ahmed Tariq Noman Faraj (18 ans) Walid Ibrahim Mohammad Ghanem (17 ans), Ahmed Moeen Theeb Mahdawi (36 ans), Ahmed Mousa Mutlaq Badawi (36 ans), Ashraf Yasin Yasin (22 ans), Mohammad Faisal Dawwas Abu Awwad, (28 ans), Mohammed Mute’ Mahmoud Salit (22 ans), Abdul Rahman Othman.
Aux premières heures du mercredi 17 janvier 2024, l’armée israélienne a mené une incursion contre la ville de Tulkarem et son principal camp de réfugié.es. Des dizaines de véhicules blindés, de troupes et de bulldozers sont donc entrés dans le camp, par l’ouest, le nord et le sud de la ville.
Le camp de Nour Shams s’est donc retrouvé assiégé pendant que des snipers ont pris possession des toits et d’appartements des habitant.es. Les blindés israéliens ont aussi imposé des blocus sur les hôpitaux Al-Isra et l’hôpital gouvernemental Thabet.
A la fin de la première matinée de l’offensive, au moins quatre palestiniens ont été abattus par une frappe aérienne. Un missile tiré par un drone a fait exploser une maison dans le quartier Al-Tamman du camp. Quatre personnes ont été tuées et au moins autant sont grièvement blessées.
An Israeli airstrike on Tulkarem, West Bank |
At least 4 Palestinians killed and others injured. pic.twitter.com/kSwl3Tjh9z
— Younis Tirawi | يونس (@ytirawi) January 17, 2024
Quelques heures plus tard, Ashraf Yasin Yasin (22 ans) a été assassiné dans sa voiture. Touché par plusieurs balles à la main et à l’épaule, le deuxième occupant de la voiture a lui aussi été blessé par balles. Les secours n’ont pas pu accéder au véhicule, bloqués par les troupes israéliennes, et n’ont pas pu sauver la vie d’Ashraf Yasin.
Dès les premières heures de la matinée du 18 janvier, après l’arrivée d’importants renforts, des snipers israéliens ont abattu Mohammad Abu Awwad (28 ans) devant sa maison dans le camp de réfugié.es Nour Shams.
Avant d’abandonner son corps, les soldats israéliens ont torturé le jeune palestinien. Les troupes israéliennes ont noué ses pieds à des câbles électriques et on traîne son corps, tiré par un véhicule.
Tulkarem |
Israeli soldiers tied the feet of a killed Palestinian and dragged his body in the refugee camp, two eyewitnesses at the scene tell me. pic.twitter.com/OG7LKOpPJH
— Younis Tirawi | يونس (@ytirawi) January 18, 2024
Dans la nuit de ce même 18 janvier, les habitant.es du quartier de Cheikh, dans le camps de réfugié.es Nour Shams, ont découvert le corps d’Abdul Rahman Othman, criblé de balles de sniper. Les troupes israéliennes l’avaient abattu juste avant de se retirer du camp. L’armée a toutefois pris la peine d’empêcher les secours de rentrer dans le quartier afin de s’assurer que le jeune Othman soit bien décédé quand il serait découvert. Le jeune Mohammed Mute’ Mahmoud Salit (22 ans) a connu le même sort.
Dans le cadre de cette attaque, les troupes israéliennes ont mené une vague d’arrestations massives dans la ville et les camps de réfugié.es de Tulkarem.
West Bank | Mass detentions being conducted during the ongoing raid by the IOF in Tulkarem pic.twitter.com/dQmecbxJEo
— TIMES OF GAZA (@Timesofgaza) January 18, 2024
Les soldats israéliens ont aussi agressé de manière systématique les journalistes venus couvrir leurs exactions. Plusieurs journalistes se sont faits saisir leurs caméras, micros et téléphones portables. Le journaliste Ihab al-Dammeiry a été roué de coups et d’autres soldats ont tiré sur la voiture de la télévision « Falastin ».
En plus du fait d’avoir mis le siège sur deux hôpitaux, agressé des personnels soignants et empêché ces derniers d’accéder aux victimes, l’armée israélienne a arrêté cinq ambulanciers qui protestaient contre le fait de ne pas pouvoir secourir les blessé.es par balles.
Il convient de préciser que dans le cadre de son attaque de 48h contre la ville de Tulkarem et ses camps de réfugié.es, les bulldozers militaires ont procédé à la destruction méthodique des infrastructures de survie du camp (réseaux d’eau et d’électricité), le fait d’avoir éventré plusieurs routes et la démolition d’habitations et de commerces à l’intérieur du camp de réfugié.es mais aussi dans la ville.
Israël poursuit la destruction du camp de réfugiés de Tulkarem à Nour Shams en Cisjordanie occupée#Palestine #Liberté #FreePalesrine #Gaza #CeaseFire_NOW pic.twitter.com/mPZhsdNC4h
— Palestine Internationale Broadcast (@Pbi_Fr) January 18, 2024
Sources : WAFA /Eye on Palestine / Quds News Network / Younis Tirawi / Palestine Internationale Broadcast / Times of Gaza
Photo : Younis Tirawi
Des soldats israéliens posent fièrement à côté des palestiniens qu’ils viennent de capturer dans le camp Nour Shams