À Propos
Présidentielle : exigences
Un taux de pauvreté encore en hausse
et un PNB en chute libre, au point que
près de la moitié de la population, dans
la bande de Gaza, ne peut se nourrir sans
recours à des aides diverses... Une
situation connue ; l’occupation, le blocus
qui se poursuit, les bombardements
qui ont détruit des infrastructures essentielles,
comme le détournement par
Israël des taxes dues à l’Autorité nationale
palestinienne ont scellé pauvreté
et chômage. Toutes les études le confirment :
les sanctions économiques infligées
par les États-Unis et l’Union européenne
aux institutions palestiniennes
depuis les élections législatives et la
nomination d’un Premier ministre du
Hamas voici un an interdisent toute
tentative de sortir de l’asphyxie économique
et sociale et menacent les institutions
palestiniennes d’implosion.
Au Royaume-Uni, la Chambre des
Communes alerte [1] Dans un rapport
rendu public en janvier, elle rappelle
les conséquences de près d’un an
d’absence de salaires de 160 000 salariés
du secteur public. Les taux de malnutrition
rivalisent avec ceux de certains
pays sub-sahariens, outre les
difficultés croissantes d’accès à l’hôpital
et même, à Gaza, les carences d’accès
à l’eau potable. Les rapports, palestiniens
et internationaux, se succèdent qui
confirment l’inflation de colonisation
et l’enfermement imposé aux Palestiniens
par tout un réseau dense et complexe
de barrages qui, résume la journaliste
israélienne Amira Hass, « ont
réduit l’espace physique dont disposent
les Palestiniens, divisé la Cisjordanie
en enclaves cernées d’une continuité
de colonies et augmenté les distances
entre une zone et une autre, entre le village
et la ville. » [2]...
Plus de treize ans après la signature
de l’accord d’Oslo, tout espoir politique
d’aboutir à la Paix se heurte au
refus des dirigeants israéliens de renoncer
à l’annexion et de négocier enfin.
Mais tout cela se passe en Palestine.
Loin, en tout cas, de la campagne présidentielle
française et des préoccupations
affichées par les candidats les
plus médiatisés. Comme si, pour postuler
à la présidence de la République,
il fallait se garder d’exprimer un point
de vue sur la politique étrangère de la
France. Comme si, pour certains, l’affirmation
d’une identité française non
définie mais prétendument menacée
par l’immigration devait devenir
l’urgence suprême. Comme si la France,
en particulier au Conseil de sécurité
des Nations unies dont elle est membre
ou au sein de l’Union européenne,
n’avait aucune responsabilité sur la
scène internationale, singulièrement
pour défendre le droit. Comme si la politique
de la force, l’impunité des puissances
bellicistes et coloniales, les
tentatives de mise en concurrence des
peuples, ne mobilisaient pas les colères,
les résistances, les solidarités des citoyen
(ne) s. Et leurs exigences.
La relégation des questions internationales
en queue de programme de
candidats se présentant comme éligibles
inquiète, lorsqu’il s’agit au
contraire de redéfinir les politiques
souhaitables et possibles dans un monde
globalisé et unipolaire. C’est particulièrement
le cas à l’égard de ce si proche
Moyen-Orient que George W. Bush
prétendait redessiner et que les Cassandre
de la « guerre des civilisations »
transforment en épicentre de leurs prophéties.
L’hypothèse d’une nouvelle
guerre pourtant n’est pas écartée, loin
s’en faut, qui devrait amener tous les
candidats à réagir.
Certains préfèreraient-ils faire un pari
périlleux et anti-républicain, celui de
flatter des votes tentés par des illusions
communautaristes, comme si l’appartenance à telle ou telle communauté
définissait tous les contours d’une identité
individuelle figée, alors qu’elle est
heureusement toujours multiple et complexe ;
et comme si celle-ci imposait une
orientation politique ? Une telle attitude
électoraliste pourrait bien, en fait,
avoir des fondements idéologiques plus
affirmés.
La politique traditionnelle de la France
au Proche-Orient, depuis la présidence
du général De Gaulle, se base, au moins
dans ses principes officiels, sur la défense
du droit international. En jeu : la coexistence
entre deux États indépendants et
vivant en sécurité, Israël et Palestine,
une négociation sur tous les dossiers
du conflit, fondée sur ce droit international,
permettant leur reconnaissance
mutuelle. En jeu également, et de façon
de plus en plus pressante, le choix entre
la guerre et la paix dans la région et dès
lors bien au-delà. Il est notable, remarque
Pascal Boniface [3], que ce soient les
candidats - notamment « à la gauche de
la gauche » - que les sondages créditent
de peu de chances de succès, qui défendent
cette politique. Mais comment
interpréter qu’un candidat se vante que
son « premier voyage en tant que président
de l’UMP était en Israël pour
rencontrer Sharon » [4], ou dénonce
depuis Washington « l’arrogance » de
la France lorsque Paris s’opposait à la
guerre américaine contre l’Irak au printemps
2003 ? Sinon par ce qu’il entendrait
promouvoir une réorientation « néoconservatrice
» de la diplomatie française ?
Après l’accord inter-palestinien de
La Mecque confirmant notamment la
voie de la négociation avec Israël pour
parvenir à l’édification d’un État palestinien
dans les frontières de 1967, et
après la proposition de paix arabe réaffirmée
à Riyad et soutenue par le gouvernement
palestinien d’union nationale,
la France doit intervenir pour la
levée des sanctions iniques imposées
au peuple palestinien et à ses institutions
et pour mettre un terme à la politique
de « deux poids deux mesures »
au Proche-Orient. Il n’est que trop
temps d’imposer une conférence internationale
de paix fondée sur le droit.
N’en déplaise aux Tartuffe, la Palestine
est un enjeu de la présidentielle.
Et de la politique étrangère de la France.
Parce que s’y jouent le présent et l’avenir
d’un peuple, mais aussi ceux de
toute la région.
Les réponses des candidates et candidats
au questionnaire de la plateforme,
que nous publions dans ce supplément
à Pour la Palestine, sont donc à verser
au dossier d’information nécessaire
sur la politique étrangère qu’ils ou elles
entendent mener durant les cinq ans à
venir. Ce n’est donc pas anecdotique.
Que la France accepte la folie et l’injustice
de la guerre voire qu’elle s’y engage
ou bien qu’au contraire elle défende
résolument la paix et le droit, qu’elle
adopte une vision bushienne du monde
ou qu’au contraire elle se mobilise pour
que l’Europe y face efficacement contrepoids,
qu’elle promeuve ou non la fin
de l’occupation de la Palestine les solidarités
que l’exigence de justice et de
droit impose : l’alternative représente
un enjeu concret et essentiel.
Au-delà de la campagne, la défense
du droit pour faire émerger enfin la
paix restera pour nous une exigence.
Isabelle Avran
L’enjeu d’un questionnaire
Le droit contre l’occupation
En interpellant d’une
seule voix le monde
politique, à partir d’un
questionnaire précis et
global élaboré par ses
différentes composantes,
la Plateforme des ONG
françaises pour la
Palestine a réussi, à
l’occasion des élections,
à produire un programme
d’action pour la Palestine.
Choisir ce terrain a signifié rappeler
les principes - le droit - et, à partir de
là, fixer les objectifs prioritaires : un
Etat palestinien souverain dans les frontières de 1967, le retrait inconditionnel
des territoires occupés, une
juste solution fondée sur le droit international
pour les réfugiés. Enfin, évaluer
qui et comment on peut convaincre
et mobiliser pour la tenue d’une conférence
internationale pour la Palestine
décidée à appliquer les résolutions de
l’ONU. L’élection présidentielle est
d’abord, ou devrait être, un choix de
politique internationale. Au premier
rang de celle-ci se situe la question
palestinienne. Cette campagne se
déroule dans un climat de tension particulièrement
lourd au Moyen-Orient
qui nécessite une initiative politique
de l’Europe et donc de la France.
Mais la caractéristique nouvelle de ce
questionnaire ne se situe pas principalement
dans l’expression de ses
propres positions auprès de ses interlocuteurs
politiques à qui on demanderait
de les partager ; il s’agit non seulement
de définir le « dire », mais aussi
de définir le « faire », en d’autres termes
suggérer les actions à mener face à une
politique internationale qui n’a pas
voulu imposer le droit contre l’occupation,
par exemple par des pressions
politiques, diplomatiques et économiques
sur le pouvoir israélien. Il faut
donc demander aux futurs élus un engagement
qui aille au-delà de la campagne
électorale ; établir avec eux les
formes d’implication du mouvement
dans les décisions institutionnelles
finales. Cela suppose un échange régulier
d’informations et une mobilisation
citoyenne durable pour la mise en
oeuvre des engagements pris.
C’est le sens de la démarche de la Plateforme
avec les réponses qu’elle a pu
recevoir, des débats qu’elle a pu entamer
avec les équipes de campagne des
différents candidats - les candidats
d’extrême droite n’ont pas été interrogés.
Force est de constater que la campagne
présidentielle aura été marquée par une
particulière discrétion sur la politique
internationale et notamment sur la politique
moyen-orientale de la France.
Or, celle-ci est déjà appelée à se positionner
par la nouvelle donne qui se
dessine dans toute la région, une donne
complexe et lourde de dangers.
Les élections législatives, qui vont être
le deuxième temps fort de l’interpellation
politique, doivent être l’occasion
d’un redoublement de la mobilisation
de l’ensemble des groupes locaux
des associations membres et sympathisantes
de la Plateforme.
Bernard Ravenel
Présidentielle 2007
LE DROIT POUR LA PAIX
Pour une paix juste entre
Palestiniens et Israéliens
par la reconnaissance
d’un État palestinien
dans le respect du droit
international.
La Plateforme des ONG françaises
pour la Palestine constituée en 1993
regroupe une quarantaine d’associations
de cultures très variées. Elle s’est
donnée pour objectif de sensibiliser
l’opinion publique française aux droits
du peuple palestinien. La Plateforme
estime nécessaire de soutenir et de prolonger
en France l’action de mouvements
de la société civile palestinienne
et de la société civile israélienne en
faveur des droits des Palestiniens, de
la justice et la paix ainsi que le dialogue
entre eux.
La Plateforme se bat pour un accord de
paix fondé sur le plein respect du droit
international (résolutions des Nations
unies, IVe Convention de Genève) permettant
la constitution à côté de l’État
d’Israël d’un État palestinien libre et
souverain avec Jérusalem comme capitale
de chaque État. Face à l’engrenage
mortel dans lequel semble engagé
le conflit, la Plateforme condamne
toute action, qu’il s’agisse de bombardements
ou d’attentats visant délibérément
les populations civiles. Elle
estime qu’il n’y aura pas de paix entre
les deux peuples sans solution politique.
Les pays membres permanents
du Conseil de sécurité des Nations
unies et les membres de l’Union européenne
ont un rôle essentiel à jouer
dans le déroulement d’un tel processus.
Nous attendons, en particulier de la
France et de l’Union européenne, un
engagement ferme et résolu pour favoriser
la résolution du conflit et imposer
la fin de l’occupation de la Palestine.
C’est dans cet esprit que nous proposons
aux candidates et candidats à
l’élection présidentielle de répondre à
ce questionnaire.
Questionnaire
Des questions qui demandent des réponses
Associations membres de la Plateforme et partenaires ont interrogé candidats et
candidates autour de huit questions clés.
➊La France étant membre permanent
du Conseil de sécurité
des Nations unies, quelles mesures
comptez-vous prendre pour permettre :
• La création d’un État palestinien,
conformément à la résolution 1397
(2002) du Conseil de sécurité des Nations
unies ?
• L’application des résolutions 242
(1967) et 338 (1973) demandant le retrait
d’Israël des territoires occupés en 1967 ?
• Le respect du statut internationalement
reconnu de Jérusalem-Est comme
« territoire palestinien occupé » (résolutions
465 de 1980) ?
• L’application de la résolution 194 de
l’Assemblée générale (1948) qui reconnaît
le droit au retour des réfugiés palestiniens,
dont les modalités d’exercice
seront à définir dans le cadre de futures
négociations ?
➋Alors que la France a des obligations
en tant que partie à la
IVe Convention de Genève :
• Quelles mesures comptez-vous prendre
pour contraindre l’État israélien à se
conformer à l’avis de la Cour internationale
de justice (CIJ) du 9 juillet 2004,
qui rappelle que tous les États signataires
de la IVe Convention de Genève
« ont l’obligation de faire respecter par
Israël le droit international humanitaire
incorporé dans cette convention »
(cet avis ayant été confirmé par la résolution
de l’Assemblée générale des
Nations unies du 20 juillet 2004) ?
• Quelles mesures comptez-vous prendre
pour contraindre l’État israélien à se
conformer à la IVe Convention de
Genève qui interdit : les colonies de
peuplement dans les territoires occupés,
les transferts forcés de population,
la destruction des maisons, les bouclages
ou toutes autres mesures de nature
à entraver la liberté de circulation des
travailleurs ?
• Exigerez-vous la libération des prisonniers
politiques, qu’ils soient en
détention administrative ou prisonniers
d’opinion, et notamment des quelque
400 enfants détenus ?
➌Alors que l’État français a
l’obligation de faire respecter le
droit international par ses ressortissants,
y compris les entreprises :
• Quelles mesures comptez-vous prendre
afin d’empêcher la participation de deux
entreprises françaises (Alstom et Veolia)
à la construction et à l’exploitation d’une
ligne de tramway desservant les colonies
installées à Jérusalem-Est et ses
alentours, qui renforce sur le terrain les
mesures illégales d’annexion et de colonisation
prises depuis 1967 ?
➍La France a été, en 1999, l’un
des deux derniers pays à ratifier
l’accord d’association entre l’Union
européenne et Israël. L’article 2 de
cet accord stipule en effet que « les
relations entre les deux parties, de
même que toutes les dispositions du
présent accord, se fondent sur le respect
des droits de l’Homme et des principes
démocratiques » :
• Êtes-vous favorable à la suspension de
l’accord d’association, tant que l’État
d’Israël continue de violer les droits de
l’Homme et le droit international ?
➎Après les élections législatives
palestiniennes de janvier 2006,
tenues de manière démocratique, les
États-Unis et l’Union européenne ont
imposé des sanctions économiques
contre le peuple palestinien et ses institutions.
Ces mesures s’ajoutent à
celles déjà prises par Israël et conduisent
à la paralysie de l’Autorité palestinienne.
Pour remédier à cette situation :
• Dans quelle mesure comptez-vous
intervenir au sein de l’Union européenne
pour que celle-ci reprenne son aide à
l’Autorité palestinienne et lui permette,
ainsi, d’assurer à nouveau le paiement
des salaires des fonctionnaires et les
services de base à la population ?
• Quelles initiatives envisagez-vous
pour contraindre l’État d’Israël à restituer
l’ensemble des taxes dues à l’Autorité
palestinienne, dans le cadre des
accords d’Oslo ?
• Quelles initiatives envisagez-vous
pour obtenir la libération des députés et
ministres arrêtés et détenus en Israël
dans des conditions contraires au droit
international humanitaire ?
➏Dans une logique d’escalade de
la violence et de poursuite de la
colonisation, la situation se dégrade
chaque jour dans les territoires palestiniens
occupés : la population subit
incursions et bombardements de
l’armée israélienne s’ajoutant aux
nombreuses restrictions à la liberté
de circulation des personnes et des
biens par la puissance occupante :
• Quelles mesures comptez-vous prendre
pour promouvoir l’envoi d’une force
multinationale de protection et d’interposition,
sous mandat clair de l’ONU,
déployée le long de la « frontière » de
1967, destinée à protéger les populations
civiles, et dans la perspective d’une
reprise des négociations.
➐L’Union européenne, premier
bailleur de fonds de l’Autorité
palestinienne et premier partenaire
économique de l’État d’Israël, a un
rôle politique majeur à jouer au
Proche-Orient. Dans cette perspective :
• Quelles initiatives envisagez-vous
pour que la France engage l’Union européenne
à organiser la tenue d’une conférence
internationale pour une paix israélopalestinienne,
sous l’égide de l’ONU,
et en vue d’un règlement global de la
situation au Proche-Orient ?
➑Alors que l’évolution de la situation
dans la région ouvre la voie
à une extension et à une aggravation
de la guerre qui pourrait prendre une
dimension nucléaire :
• Êtes-vous favorable à la mise en
place d’une zone dénucléarisée au
Proche et Moyen-Orient (incluant
l’Iran et Israël) ?
• Êtes-vous favorable à l’inspection de
l’arsenal nucléaire israélien par l’Agence
internationale de l’énergie atomique
(AIEA) et à l’adhésion d’Israël au Traité
de non-prolifération (TNP) ?
Réponses des candidat(e)s
Sept candidats et candidates ont répondu au questionnaire. Nous publions ici leurs
réponses. Nous avons choisi le mode alphabétique.
FRANÇOIS BAYROU
➊La France a un lien fort avec le
peuple palestinien. Si la décision
qui s’est forgée dans le peuple juif de
retrouver une terre est une décision
dont l’humanité est solidaire, nous
n’ignorons rien des difficultés que
cette décision a fait naître. La communauté
internationale dans son
ensemble doit se mobiliser pour trouver
un équilibre qui intègre à côté de
l’État israélien un véritable État palestinien.
L’Union européenne et notamment
la France ont déjà oeuvré en vue
de la consolidation des structures du
futur État palestinien, à travers notamment
leur soutien à l’Autorité palestinienne.
Je suis convaincu que c’est en
faisant entendre leur voix avec force à
l’échelle internationale qu’elles pourront
véritablement encourager un
règlement politique et la création d’un
État palestinien à coté de l’État israélien,
tous deux dans des frontières
sûres et reconnues.
(Le respect de la légalité internationale
et en particulier des résolutions
des Nations unies par l’ensemble des
parties concernées me paraît effectivement
une condition de l’établissement
d’une paix durable dans la région.
Nous devons donc tout mettre en oeuvre
pour qu’il en soit ainsi. Mais en même
temps il faut que l’ensemble des parties
en présence retrouve confiance
dans ses interlocuteurs. Il est donc
indispensable que les armes se taisent,
que cessent les actes terroristes afin
que les uns et les autres se retrouvent
autour la table de négociations.
Le respect du statut internationalement
reconnu de Jérusalem-Est comme « territoire
palestinien occupé ») est une
question importante, dont je sais qu’elle
est à l’origine de beaucoup d’inquiétudes
du côté palestinien comme du
côté israélien. C’est, je le pense, une
raison de plus pour espérer que le processus
de paix débouche rapidement,
car c’est uniquement dans un cadre
négocié et conformément à la légalité
internationale que pourra être réglée
en pratique la question de Jérusalem-
Est. La France, avec ses partenaires
de l’Union européenne, doit encourager
de toutes ses forces les initiatives
qui pourront nous amener vers cet
objectif.
(L’application de la résolution 194 de
l’Assemblée générale) est un autre
sujet important. Un « droit au retour »
a effectivement été reconnu par les
Nations unies dans la résolution de
1948. En tout état de cause, la question
du sort des réfugiés qui ont manifesté
le souhait de rentrer me paraît devoir
être traitée dans le cadre d’un dialogue
raisonné avec les autorités israéliennes,
afin d’éviter toute radicalisation d’un
côté ou de l’autre. Il est clair qu’un
règlement global devra intégrer cette
question douloureuse entre toutes.
S’agissant de la difficile question des
camps, tout doit être fait, et je pense évidemment
à la mission de l’Union européenne
et de la France, pour que ces
populations accèdent à des conditions
de vie décentes.
➋La IVe Convention de Genève est
effectivement un instrument précieux
pour assurer la protection des
populations civiles. Je reprends à mon
compte la position de l’Union européenne
sur ce sujet, qui est sans ambiguïté :
les dispositions de la IVe Convention
s’appliquent aux territoires
occupés et doivent par conséquent y
être respectées. Là encore, l’Europe,
guidée par la France, doit parvenir à
faire entendre sa voix. C’est par une
action concertée et déterminée que
pourra être obtenue, dans le respect de
la sécurité de tous, une amélioration de
la situation humanitaire sur le terrain.
La question des prisonniers palestiniens
fait partie des questions majeures
qui sont toujours en suspens. Il me
paraît essentiel qu’il soit procédé à ces
libérations de manière à permettre aux
discussions de paix de se poursuivre de
manière constructive et de progresser
sur la voie du rétablissement de la
confiance. Mais dans le même temps
il faut que les Palestiniens s’engagent
à donner des nouvelles de l’otage francoisraélien
retenu depuis l’été dernier et
dont on est sans nouvelle.
➌La participation d’entreprises
françaises à la construction du
tramway de Jérusalem s’inscrit dans le
cadre d’un marché international qui
obéit à une logique commerciale. Pour
le reste il est souhaitable de ne pas
ajouter de polémique sur des sujets
aussi sensibles. La construction d’un
tramway n’est pas une réalisation à
caractère stratégique mais un moyen
de transport s’adressant à la population
civile souvent de condition modeste.
Quelle que soit l’issue du conflit - que
pour ma part je souhaite heureuse -, ce
type d’équipement restera à la disposition
des populations.
➍Je ne pense pas que (la suspension
de l’accord d’association)
soit une bonne idée, car rompre le dialogue,
de quelque nature qu’il soit,
avec l’une ou l’autre des parties, c’est
faire le jeu des extrémistes des deux
bords, c’est faire triompher les partisans de la rupture et du repli sur soi. Il
faut au contraire profiter de chaque
enceinte, de chaque opportunité
d’échange, pour tenter de faire progresser
la voie du respect mutuel et de
la réconciliation et tracer ainsi les chemins
qui mèneront à la paix.
➎L’Europe, comme la communauté
internationale, doit évidemment
être attentive à ce que le dialogue
établi avec toutes les autorités
palestiniennes se fasse dans un
contexte de reconnaissance des États
voisins et notamment d’Israël, de respect
des accords passés et de condamnation
de la violence. Elle doit également
sans cesse avoir à l’esprit cette
exigence fondamentale qui est le bienêtre
du peuple palestinien.
À cet égard, je salue par avance toute
évolution au sein des instances palestiniennes
qui, sur la base des élections
de janvier 2006, permettra d’avancer
dans la voie de la réconciliation et de
l’union et encouragera une reprise
rapide de l’aide directe.
Les accords d’Oslo doivent effectivement
être respectés, par les deux parties.
J’espère que les évolutions actuellement
en cours au sein des instances
dirigeantes de l’Autorité palestinienne
encourageront un déblocage de la situation.
Nous sommes très attentifs au sort de
tous les détenus palestiniens : la légitimité
de leur arrestation, les conditions
de leur détention notamment doivent
être conformes aux principes qui
s’imposent à tout Etat de droit. Les
représentants politiques que vous évoquez
doivent évidemment faire l’objet
d’une attention toute particulière de
notre part, car c’est pour partie entre
leurs mains que résident les voies d’un
règlement négocié. Mais je veux aussi
lier cette situation à celle de l’otage
franco-israélien dont la situation reste
très préoccupante à ce jour.
➏Je suis le premier à appeler à la
mise en place, chaque fois que
nécessaire, de forces internationales
dotées de compétences à la hauteur de
leur légitimité, c’est-à-dire très fortes,
chaque fois qu’elles s’appuient sur un
mandat de l’ONU clair. Mais je crois
aussi que l’action de ces forces ne peut
réellement être efficace et surtout
durable que si elle fait suite à un
accord politique sur le terrain, aussi
minime soit-il, qui pose les bases d’un
environnement pacifié. Il faut donc à
mon sens d’abord encourager ce
consensus minimum pour déployer
ensuite avec succès une force de protection.
➐La France doit manifester en
toute occasion l’indépendance
qui est la sienne et, du fait de ses liens
avec les pays de la région et de ses responsabilités
particulières comme
membre permanent du Conseil de
sécurité des Nations unies, jouer le
rôle de modérateur. Elle doit aussi
s’appuyer sur son poids au sein de
l’Union européenne pour faire en sorte
que sur ces problématiques essentielles
l’Europe parle d’une seule voix,
celle de la paix et du respect permanent
de la légalité internationale. La
tenue d’une conférence internationale
sous l’égide des Nations unies, à l’initiative
de l’Union européenne et
notamment de la France, est effectivement
une bonne idée. Pour l’imposer,
nous devrons savoir tenir tête à certains
de nos partenaires internationaux
et les convaincre de la légitimité et de
l’efficacité de notre démarche. C’est
dans cette ligne de courage que je souhaite
inscrire notre action extérieure.
Mais je veux appeler de mes voeux le
fait que l’Union Européenne puisse
jouer un rôle majeur au Proche-Orient,
car son expérience peut rendre service
à l’élaboration d’un système permettant
la vie en commun de peuples qui
aujourd’hui se combattent. Rappelezvous,
il y a plus de soixante ans,
l’Europe était en guerre, la France et
l’Allemagne se combattaient.
Aujourd’hui, grâce à la construction
européenne, qui est un système original
permettant de vivre ensemble,
l’Europe est synonyme de paix, la
France et l’Allemagne sont devenus
les meilleurs alliés. C’est pourquoi je
souhaite très sincèrement que cette
expérience soit mise au service de la
paix au Proche-Orient, car il y a certainement
dans cette démarche un début
de réponse. C’est la France, grande
puissance européenne mais aussi grande
puissance méditerranéenne, qui doit
être le fer de lance de cette proposition.
Je veux aussi rappeler que si les Israéliens
et les Palestiniens sont divisés
sur beaucoup de sujets, il faut aussi
souligner qu’ils ont en commun un
certain nombre d’autres questions.
Insistons sur les sujets qui rassemblent
et apprenons-leur à travailler ensemble
pour mieux se connaître, s’apprécier et
développer des projets en commun.
C’est ce qui leur est proposé dans la nouvelle
Assemblée parlementaire de la
Méditerranée qui a été créée par l’un
de mes amis député UDF, Rudy Salles,
et qui rassemble les parlementaires de
tous les peuples de la Méditerranée.
Dans cette enceinte seront examinées
toutes les questions sur lesquelles il
est possible de faire travailler des parlementaires
qui appartiennent à des
pays qui souvent se combattent. Ces
traits d’union me semblent indispensables
pour préparer l’avenir qui sera
fondé sur la confiance et le dialogue
retrouvé.
➑Je pense que tous les pays du
Proche et Moyen-Orient bénéficieraient
évidemment de l’établissement
d’une zone dénucléarisée. En
même temps, je conçois qu’il soit difficile
pour un État qui s’est doté de la
force nucléaire, quel qu’il soit, d’y
renoncer. En tout état de cause, il me
paraît essentiel, dans cette région
comme partout ailleurs, de tout mettre
en oeuvre, sur la base du droit international,
pour éviter la prolifération en
matière d’armement nucléaire qui
représente l’une des principales
menaces auxquelles la communauté
des nations est aujourd’hui confrontée.
La création de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et les
missions qu’elle conduit, de même que
la quasi-généralisation du traité de nonprolifération
(TNP), sont évidemment
une bonne chose. J’observe cependant
que les interventions de l’AIEA ne
règlent pas tout, non plus que l’adhésion
au traité de non-prolifération, qui
a connu des crises récentes avec des pays
pourtant signataires du traité. Voilà
pourquoi sur ces questions je suis
convaincu que notre priorité doit être
non pas de stigmatiser à toute force tel
ou tel, mais de renforcer le régime de
non-prolifération, non seulement en
permettant aux outils existants de fonctionner
conformément à leur objet mais
également en renforçant le traitement
multilatéral, en impliquant mieux le
Conseil de sécurité des Nations unies.
OLIVIER BESANCENOT
➊Il n’y aura pas de paix durable
entre Palestiniens et Israéliens
sans justice. La reconnaissance des
droits nationaux du peuple palestinien
passe évidemment par la satisfaction
des revendications de ses organisations
nationales : l’évacuation des territoires
occupés en 1967, la destruction
des colonies et du mur qui annexe
une très grande partie de la Cisjordanie
et de Jérusalem, l’instauration d’un
État palestinien sur l’intégralité de la
Cisjordanie et de la bande de Gaza
avec Jérusalem-Est pour capitale, le
droit au retour des réfugiés.
L’arrêt de la politique de force ouverte
et de colonisation pratiquée par le
gouvernement israélien ne peut être
imposé dans le seul cadre d’institutions
internationales qui, à l’instar du Conseil
de sécurité, dépendent étroitement des
principales puissances de la planète,
à commencer par les États-Unis. Si
un gouvernement réellement de gauche
aurait tout naturellement pour devoir
d’user de tous les moyens à sa disposition
pour défendre une politique
fondée sur le droit, son action, ses initiatives
et ses prises de position
devraient avant tout se fixer l’objectif
d’encourager l’intervention des
peuples et la pression des opinions,
seules à même de transformer durablement
le rapport de force international.
Le mouvement contre la guerre
en Irak, en 2003, a démontré, par sa
puissance et son caractère planétaire,
que les peuples ont les moyens de
peser sur la politique des gouvernants
et de mettre un terme à la stratégie de
« guerre sans limites » qui se révèle
le corollaire de la mondialisation libérale.
C’est le développement d’une
telle mobilisation et son extension
que favoriserait un gouvernement soucieux,
en France, du droit des peuples
à disposer de leur destin.
➋Seules des sanctions politiques,
économiques et diplomatiques
peuvent contraindre le gouvernement
d’Israël à renoncer à la construction du
mur, à détruire les parties déjà
construites de ce dernier, à évacuer les
territoires occupés, à renoncer à la
politique d’apartheid et de négation
des droits fondamentaux du peuple
palestinien. Nous préconisons, en ce
sens et en premier lieu, la suspension
de l’accord d’association entre
l’Union européenne et Israël, ainsi que
l’arrêt immédiat de toute forme de
coopération militaire avec l’État
d’Israël tant que seront bafoués les
droits de l’Homme et les droits nationaux
du peuple palestinien.
Naturellement, ayant participé à toutes
les mobilisations sur ce terrain, notamment
à l’occasion de leur dernière grève
de la faim, la LCR se bat pour la libération
de tous les prisonniers palestiniens,
qu’elle considère comme des
prisonniers politiques et des prisonniers
de guerre détenus le plus souvent
au mépris des dispositions de la
Convention de Genève.
➌Nous participons à la campagne
du Collectif national pour une
paix juste et durable entre Palestiniens
et Israéliens contre la construction du
tramway colonial de Jérusalem. Avec
les autres composantes du collectif, en
lien avec les organisations syndicales
des entreprises concernées, nous avons
exigé du gouvernement français qu’il
intervienne, comme il en a les moyens
(ainsi que cela a été amplement
démontré), auprès des firmes françaises
auxquelles ce marché a été attribué,
afin que soit mis un terme à cette
collaboration inacceptable avec
l’entreprise israélienne de colonisation
et d’annexion des territoires palestiniens
conquis en 1967.
➍Les députés européens de la
LCR avaient joué un rôle actif
dans le vote du Parlement européen
sur cette question. Nous avons, depuis
lors, constamment dénoncé le refus de
la Commission européenne, du Conseil
européen et de chacun des gouvernements
de l’Union européenne - à commencer
par le gouvernement français -
d’appliquer cette recommandation des
parlementaires européens. Cela nous
conforte d’ailleurs dans l’appréciation
que nous portons sur l’Union européenne
actuelle : loin de construire un
espace de coopération autant que de
citoyenneté entre les peuples du
continent, loin de représenter un
levier pour promouvoir la paix, la justice
et le droit à l’échelle internationale,
elle se fait le relais de l’ordre
marchand et impérialiste qui prévaut
sous l’égide des États-Unis. Un gouvernement
réellement de gauche exigerait
immédiatement des autres gouvernements
européens la suspension
de l’accord d’association, en conformité
avec le vote de l’Assemblée
européenne.
➎Les mesures prises à la suite
d’élections au caractère démocratique
reconnu sont intolérables en
ce qu’elles contribuent à l’asphyxie de
la société palestinienne, à un surcroît
de souffrance pour la population des
territoires palestiniens, à l’isolement
international d’un peuple déjà spolié
de ses droits. Quelle que soit l’appréciation
que l’on porte sur le projet de
société défendu par le Hamas, il
n’existe pas la moindre légitimité,
pour l’administration américaine
comme pour les dirigeants de l’Union européenne, à s’ériger en censeurs du
vote des Palestiniens, alors qu’ils se
sont constamment rendus complices
d’une politique israélienne ayant auparavant
systématiquement consisté à
détruire l’Autorité palestinienne et à
contester la représentativité de tous ses
gouvernements élus.
Les aides européennes à l’Autorité
palestinienne doivent donc être intégralement
rétablies, une pression doit
être exercée sur l’État d’Israël pour
imposer la restitution des taxes revenant
au gouvernement palestinien, et
la « communauté internationale » doit
intervenir pour la libération des élus
et ministres palestiniens arrêtés en toute
illégalité, au regard même du droit
international, par les autorités israéliennes.
➏C’est aux Palestiniens, et à eux
seuls, de déterminer s’ils souhaitent
ou non une intervention internationale
et la nature de celle-ci.
L’exemple de la Finul au Liban
prouve à quel point le recours à des
troupes étrangères peut s’avérer en
contradiction avec l’intérêt national
des peuples, si le cadre de l’intervention
internationale, autant que les
États appelés à jouer un rôle sur le terrain,
ne s’inscrivent pas dans une
logique de justice et d’autodétermination.
En tout état de cause, si un règlement
politique de la guerre de Palestine
doit se trouver garanti par une
force internationale de paix, il ne peut
être question d’interposition - ce qui
supposerait que l’on soit en présence
de deux parties portant à égalité la
responsabilité du conflit -, mais de
protection d’un peuple qui subit
depuis des décennies agressions et
oppression. Et pour qu’une mission
de protection ait un sens, elle devrait
reposer sur l’application des résolutions
des Nations unies, être placée
sous le contrôle de l’Assemblée générale
des Nations unies - et non d’un
Conseil de sécurité au sein duquel
Washington dispose d’une suprématie
indéniable - et, surtout, être composée
de troupes provenant de pays
n’ayant aucun intérêt dans le conflit.
➐Seule une conférence internationale
ayant pour objectif l’application
des résolutions onusiennes
bafouées par Israël et ignorées des
États-Unis aurait aujourd’hui un sens.
Ces résolutions concernent les territoires
palestiniens occupés en 1967, le
statut de Jérusalem, le droit au retour
des réfugiés de 1948 et 1967, la question
du Golan et, s’agissant du Liban,
dont la situation est étroitement liée à
celle de la Palestine, le règlement définitif
du problème des fermes de Chebaa
et des collines de Kfarchouba ainsi que
la libération des prisonniers. Si l’Union
européenne doit agir, c’est en ce sens, et
c’est à l’Assemblée générale des
Nations unies que devrait revenir la
charge d’organiser une telle conférence
et de garantir ses conclusions.
➑Nous sommes partisans d’un
processus mondial de dénucléarisation.
Les orientations du pouvoir
actuellement en place à Téhéran, la
répression conduite contre les forces
démocratiques à l’intérieur du pays,
les diatribes belliqueuses et antisémites
du président iranien ont incontestablement
de quoi inquiéter. Cela
dit, on ne peut aujourd’hui préconiser
le désarmement d’un État, ou s’opposer
à ce qu’un État accède au statut de
puissance nucléaire, sans poser
d’emblée la question des arsenaux
nucléaires des grandes puissances, lesquels
possèdent la faculté d’anéantir
plusieurs fois la planète. On ne saurait
traiter de la prolifération nucléaire
dans les pays du Sud en ignorant la
politique de surarmement dans
laquelle les États-Unis ont entraîné
l’ensemble des puissances développées
du Nord, hier en vertu de l’affrontement
Est/Ouest, aujourd’hui au nom
du « choc des civilisations » et de
l’affrontement entre « le Bien et le
Mal ».
La création de zones dénucléarisées, au
Proche ou au Moyen-Orient (mais aussi
en Europe), doit donc être conçue
comme une disposition transitoire dans
le cadre d’un processus global de dénucléarisation.
En tout état de cause,
s’agissant du Proche et du Moyen-
Orient, on ne saurait poser le problème
du nucléaire iranien sans imposer à
Israël de renoncer à son propre armement
atomique, cet État développant une
politique agressive qui constitue une
menace permanente pour la paix, la
sécurité des peuples et la stabilité de
l’ensemble de la région.
JOSÉ BOVÉ
➊L’État israélien maintient sous
occupation le peuple palestinien
alors que l’Assemblée générale des
Nations unies a reconnu, dans la résolution
2535, que le peuple palestinien était
un sujet de droit international, ce qui est
primordial car, dès lors, il aurait dû
bénéficier du droit à l’autodétermination- résolution 2649 du 30 novembre
1970- et des droits à la souveraineté et à
l’indépendance nationale - résolution
3236 du 2 novembre 1974.
Rappelons que cette dernière résolution
fait obligation à tous les États et
organisations internationales d’aider
le peuple palestinien dans sa lutte
pour recouvrer ses droits, conformément
à la Charte. Rappelons aussi
que l’alinéa 3 de l’Article 1 des deux
Pactes internationaux précise que les
États parties au présent Pacte, y compris
ceux qui ont la responsabilité
d’administrer des territoires non autonomes
et des territoires sous tutelle,
sont tenus de faciliter la réalisation du
droit des peuples à disposer d’euxmêmes,
et de respecter ce droit, conformément
aux dispositions de la Charte
des Nations unies. Pour mémoire,
rappelons que l’État d’Israël a ratifié
les deux Pactes internationaux en
1991.
D’un côté, des États qui ont obligation
d’aider un peuple à recouvrer ses
droits, de l’autre un État qui doit faciliter
la réalisation du droit des peuples
à disposer d’eux-mêmes.
La France doit être du côté des États
qui oeuvrent activement pour que le
peuple palestinien recouvre ses droits.Nous nous engageons, pour garantir
la création d’un État palestinien indépendant
et viable dans les frontières
de 1967 avec Jérusalem-Est comme
capitale, à demander la réunion immédiate
d’une Conférence internationale
sous l’égide de l’ONU ayant pour base
l’application de l’ensemble des résolutions
des Nations unies, y compris
celles concernant la question des réfugiés
et de leur droit au retour, à ce que
la France utilise son influence auprès
de la commission européenne pour que
cette conférence internationale se tienne
dans les meilleurs délais.
La France doit avoir une position claire
d’une part, en ce qui concerne le statut
de Jérusalem-Est, territoire sous
occupation étrangère et, d’autre part,
en congruence avec les résolutions de
l’ONU sur ce point.
➋Les États ont l’obligation de faire
respecter, mais nous ajoutons
qu’ils doivent aussi respecter, le droit
international humanitaire. Dès lors,
nous prendrons toutes les mesures prévues
afin que l’État de droit soit réellement
respecté. Ainsi, l’État français doit
tout faire pour ramener l’État israélien
au respect de la Convention, sachant
que si l’on veut que le système de protection
prévu par la Convention soit
efficace, il faut que les parties contractantes
fassent tout ce qui est en leur pouvoir
pour que les principes humanitaires,
à la base de la Convention, soient
universellement appliqués. Ce principe
n’est pas une clause de style, à la lecture
attentive de la Convention, il revêt un
caractère impératif.
La France doit donc respecter et faire
respecter cette Convention. Sa responsabilité
est autant engagée si elle ne
respecte pas la Convention que si elle
ne la fait pas respecter.
Dans la mesure où les violations de la
IVe Convention de Genève constituent
des crimes de guerre, la France doit
assurer et assumer que la justice soit rendue
par l’intermédiaire de tribunaux
nationaux compétents et par celui de
la cour pénale internationale.
La France doit se positionner clairement
sur le fait que les violations graves
du droit humanitaire international ne
peuvent rester couvertes par l’impunité
: leurs acteurs doivent être traduits
devant des tribunaux et leurs crimes
sévèrement punis pour que de tels actes
soient réprimés avec la fermeté qui
s’impose et que les responsables sachent
que, là où ils violeraient les règles de
protection des droits humains et celles
du droit international, ils devront
répondre de leurs actes, quel que soit
leurs rang et place dans l’appareil étatique.
Demander à ce que la Suisse, dépositaire
des Conventions de Genève, en
particulier de la IVe convention, interpelle
les Hautes parties contractantes
afin qu’elles respectent leurs engagements
en rappelant à l’État d’Israël ses
obligations en matière de droit humanitaire
international. Cette demande
vise aussi à ce que la Suisse remplisse
son mandat de suivi pour la mise en
oeuvre de la résolution AG ES-10/15
endossant l’avis de la CIJ, à laquelle
a souscrit l’ensemble des pays européens.
La question des prisonniers politiques
est l’un des aspects politiques essentiels
car il est le résultat de la lutte
pour la libération nationale et l’indépendance.
Cette question ne peut se
poser indépendamment de celle de la
lutte contre l’occupation et du même
coup du droit à la résistance. Nous
sommes pour la libération immédiate
de l’ensemble des prisonniers politiques
et d’opinion car leur détention
constitue une violation des droits civils
et politiques garantis par le pacte international
des droits civils et politiques
dont l’État d’Israël est signataire ; tout
comme nous sommes pour la libération
des enfants dont la détention est
en complète violation de la Convention
internationale des droits de l’enfant
et en contradiction avec le droit israélien
appliqué aux mineurs israéliens,
alors que les jeunes enfants palestiniens
sont détenus dans les mêmes
prisons.
➌Les entreprises françaises sont
responsables pour la signature
de ce contrat, en effet, elles savent pertinemment
que l’État d’Israël est responsable
de nombreuses violations des
droits humains et à ce titre, elles
auraient dû en refuser la signature, ou
en tout état de cause, introduire des
clauses en ce qui concerne les droits
inaliénables du peuple palestinien (pas
de tracé au-delà de la ligne de 1967,
respect du statut de Jérusalem-Est) et
refuser que le tracé donne lieu à des
déplacements et des expropriations.
L’État français doit être tenu pour responsable
de cet état de fait. Il n’aurait
pas dû faciliter cette signature par
l’intermédiaire d’un de ses représentants.
Sa responsabilité au regard du
droit international est engagée. Dès
lors, il doit être demandé à ce que l’État
français exige de ces entreprises la rupture
ou une renégociation du contrat
et engage une procédure sur le plan
international pour que le tracé
n’emprunte pas les territoires palestiniens
occupés, sans le consentement
de leurs autorités légitimes.
Il doit aussi mettre fin à la situation
illicite et oeuvrer pour que l’État israélien
répare les dommages occasionnés.
En ce qui concerne le premier
point, l’obligation d’un État responsable
de mettre fin à un fait internationalement
illicite est bien ancrée en
droit international général et dans la
jurisprudence internationale. Il en va
de même pour l’obligation de réparation.
Selon le droit international, l’auteur
de la violation d’une règle internationale
doit en répondre à l’égard d’un
autre sujet auquel il a causé un préjudice
à travers l’atteinte à ses droits.
De fait, il est temps de demander des
comptes à l’État français pour la gestion
de cette question.
➍Bien sûr, nous sommes pour le
respect de l’article 2 de l’accord d’association ce qui entraîne, de facto,
la suspension des accords d’association
aussi bien économiques que militaires.
Nous sommes pour une coopération
équitable et solidaire favorisant
une paix juste, durable et démocratique.
La politique étrangère européenne doit
être remise à plat et les accords d’association
revus au regard de cet article 2.
Pour ce faire, un sommet des chefs
d’États européens doit être convoqué
immédiatement avec pour ligne directrice
l’application du droit international
et particulièrement le respect des
droits humains.
➎OEuvrer pour que soit convoquée
une réunion de la commission
européenne afin que les sanctions
prises à l’égard du peuple palestinien
et de ses institutions soient levées.
L’Union européenne doit reprendre
son rôle de premier contributeur économique
du peuple palestinien même
si la première condition d’un développement
durable en Palestine reste
l’arrêt de l’occupation. En attendant,
les Palestiniens ont besoin de toute
l’aide internationale pour sortir du
« dé-développement » auquel l’occupation
les réduit.
La France doit exiger que l’UE se
recentre sur le respect des droits humains
et des droits fondamentaux, dont le
droit à la vie pour l’ensemble du peuple
palestinien ; dès lors, les ministres européens
ne peuvent plus cautionner une
mesure qui entraîne famine, crise sanitaire
et désordres sociaux.
D’autant que l’Union européenne a
reconnu que les élections ayant porté
le Hamas au gouvernement ont été organisées
et se sont déroulées dans le respect
de la démocratie et du droit. Que
certains pays membres s’alarment des
positions politiques du Hamas est une
chose. La France doit assurer que les
opinions politiques ne peuvent surpasser
le droit et refuser que soit imposée,
au peuple occupé, l’obligation de
faire la preuve préalable de sa capacité à l’autodétermination et à l’indépendance
en donnant des gages à la puissance
occupante pour poursuivre sa
stratégie unilatérale d’annexion et de violation
du droit international. Il est temps
de redonner une existence à la paix.
La France doit montrer, par des décisions
fermes, qu’elle est attachée à la
justice et à l’équité et non pas participer
à la mise en place d’une politique
du « deux poids, deux mesures » de
l’Union européenne et des États-Unis.
Le « Protocole sur les relations économiques
» - basé sur la libre circulation
des biens et des personnes -
entre Israël et l’OLP est signé à Paris
le 29 avril 1994 et précise, dans son préambule,
que « les deux parties coopéreront
dans ce champ dans le but d’établir
une base économique solide pour
ces relations, lesquelles seront gouvernées
dans les différentes sphères
par le principe de mutuel respect des
intérêts économiques de chacun, de
réciprocité, d’équité et de justice. »
Au regard de cet accord, la France doit
assumer ses responsabilités et en tant
que contributeur européen à l’aide
directe versée demander aux autorités
compétentes de tout mettre en oeuvre
pour que l’État israélien respecte les
engagements pris lors des accords
d’Oslo.
Refuser l’entrée dans l’Union européenne
aux produits israéliens provenant
des colonies de peuplement, pour
marquer ainsi le caractère illégal de
ces implantations. Refuser à l’État
d’Israël toute aide financière européenne
aussi longtemps que sa politique
ne s’alignera pas sur les prescriptions
complètes du droit
international.
La libération des députés palestiniens
renvoie à celle des détenus politiques,
leur arrestation et leur transfert en Israël
constituent autant de violations de la
Convention de Genève. En effet, en
les transférant des territoires occupés
en Israël, l’État israélien commet une
faute grave au regard de l’article 49 de la IVe Convention de Genève : « les
transferts forcés en masse ou individuels,
ainsi que les déportations de personnes
protégées hors du territoire occupé
dans le territoire de la Puissance occupante
ou dans celui de tout autre Etat,
occupé ou non, sont interdits, quel
qu’en soit le motif. » Ce qui a été plusieurs
fois rappelé par le Conseil de
sécurité, entre autres avec la résolution
694 qui rappelle que l’action des
autorités israéliennes de déporter des
Palestiniens est en violation avec la
IVe Convention de Genève de 1949,
applicable sur l’ensemble des territoires
palestiniens occupés par Israël
depuis 1967, y compris Jérusalem.
L’État d’Israël est signataire de la IVe
Convention de Genève, même s’il n’en
a pas ratifié les protocoles additionnels
de 1977. Par ailleurs, les députés,
membres démocratiquement élus du
Conseil national législatif, bénéficient
de l’immunité parlementaire, dès lors
leur maintien en détention dans les prisons
israéliennes constitue une infraction
grave au sens de l’article 147 de
cette même Convention. L’arrestation
et la détention des députés et des
ministres sont irrégulières et illégitimes
; tout comme celle du député
Marwan Barghouti.
➏et ➐ Reconnaître officiellement
l’État de Palestine, puisque de
nombreux gouvernements ont fait
savoir qu’ils étaient en faveur de la
création de cet État. Annoncer cette
reconnaissance et obtenir de nombreux
pays de l’Union européenne
qu’ils le fassent, de façon ensuite à
contraindre l’UE de le faire.
Rappeler à l’Union Européenne que
l’ensemble des pays qui la composent
sont dans l’obligation de respecter les
engagements pris à New York lors de
l’Assemblée générale des Nations unies- 2004 - en vue de mettre en oeuvre
l’avis de la Cour internationale concernant
la construction illégale du mur et
leur obligation de faire respecter
l’ensemble des résolutions de l’Assemblée
générale et du Conseil de sécurité
des Nations unies.
➑Il est évident que la seule position
politique raisonnable est,
pour le Proche et le Moyen-Orient,
mais aussi pour la paix et la sécurité
internationales, la mise en place d’une
zone dénucléarisée. Seule, en effet, la
création d’une zone dénucléarisée au
Moyen-Orient, demandée à plusieurs
reprises par l’ONU, peut désamorcer
le danger, y compris celui de l’Iran.
Étant donné que l’État d’Israël entend
maintenir son monopole nucléaire dans
la région, aidé en cela par une active
campagne diplomatique des États-Unis
pour généraliser et renforcer les sanctions
contre l’Iran et entraîner le plus
grand nombre de pays dans le soutien,
direct ou indirect, à l’aventure militaire,
nous pensons légitime et surtout
indispensable qu’une inspection menée
par l’AIEA soit programmée très rapidement,
pour éviter que cette position
prise par l’État d’Israël, n’aboutisse à
une accélération irréversible. La guerre
préparée par les États-Unis et l’État
d’Israël est probablement, nucléaire. Par
ailleurs, rappelons que dans la profession
de foi, notre candidat s’est positionné
pour le démantèlement de la
bombe atomique. La question que nous
posons est comment arrêter ainsi la
prolifération nucléaire et comment éviter
que ce qui se prépare ne se réalise.
MARIE-GEORGE BUFFET
➊L’exigence de l’édification d’un
État palestinien indépendant
découle d’abord du droit à l’autodétermination
du peuple palestinien. Il
s’agit de réaliser les droits nationaux
de ce peuple qui subit, depuis tant
d’années, une injustice fondamentale
aux conséquences dramatiques. La
portée du conflit israélo-palestinien
fait de celui-ci un élément de cristallisation
et d’exacerbation de tensions
internationales très vives. À défaut
d’une réelle volonté d’apporter enfin
une solution juste et durable à ce
conflit, les déstabilisations et les violences
que nous constatons
aujourd’hui au Moyen-Orient et
ailleurs pourraient encore s’exacerber
gravement. Il faut redonner un véritable
espoir à celui qui en a tant perdu :
le peuple palestinien. Celui-ci a besoin
de la plus large solidarité.
L’ensemble des résolutions de l’ONU
forme un corps de droit sur lequel peut
reposer un règlement politique de la
question de Palestine. Même si certaines
de ces résolutions, comme celle
qui a été adoptée en 2002 (1397) traduit
aussi fortement le poids des États-
Unis au Proche-Orient et, en l’occurrence,
la vision américaine d’une
solution « en deux États », que George
Bush a exposée dans son discours
« référence » du 24 juin 2002. Cette
option d’une solution « en deux États »,
en effet, n’a pas empêché l’administration
américaine d’écarter toute possibilité
de contact avec le président
Yasser Arafat, en délégitimant ainsi
l’Autorité palestinienne, et de mettre
explicitement en cause la nécessité du
respect des frontières de 1967 dans un
éventuel règlement, légitimant ainsi
les faits accomplis de la colonisation.
Il ne suffit donc pas de s’appuyer sur
les résolutions pertinentes. Il est indispensable,
à mon sens, de rappeler aussi
les principes à partir desquels ces résolutions
doivent être appliquées, en particulier
l’illégalité de la colonisation et
l’inadmissibilité de l’acquisition de
territoires par la force. Le droit international
ne se divise pas et les principes
de la Charte des Nations unies ne
sont pas à géométrie variable.
Dans le même esprit, il serait inacceptable
que le sort de Jérusalem-Est
soit en quelque sorte « préempté » par
les faits accomplis de la colonisation
et du mur d’annexion dont je demande
le démantèlement.
Enfin, la résolution 194 de l’Assemblée
nationale ouvre à une solution qui
n’exclut pas la possibilité pratique
d’indemnisation pour les réfugiés qui
souhaiteraient ne pas rentrer dans leurs
foyers. Mais le sens de cette résolution
est clair : le droit au retour des réfugiés doit être reconnu, c’est ma
conviction. Parce qu’un droit est un
droit, parce que nul ne peut exiger du
peuple palestinien qu’il abandonne ce
droit fondamental appartenant à tout
réfugié dans le monde. Autre chose
est son application concrète. L’Autorité
palestinienne a déjà indiqué sa disponibilité
à la négociation sur ce point.
J’ajoute que la reconnaissance formelle
du droit au retour me semble
d’autant plus indispensable qu’elle
signifiera en même temps une reconnaissance
du tort historique et des souffrances
infligées au peuple palestinien
depuis 1948. Le passé devra être un
jour assumé dans sa complexité et tout
son poids pour qu’une paix durable
puisse s’installer entre les peuples
palestinien et israélien et entre deux
États indépendants et souverains vivant
côte à côte en sécurité et dans la coopération.
Nous n’en sommes pas là. Nous
sommes, hélas, loin de cette perspective.
Mais je suis persuadée qu’il ne faut
à aucun moment fléchir et reculer sur
l’essentiel, sauf à abandonner l’idée
même d’une solution conforme à ce
qui est juste, légitime et légal : un État
palestinien souverain dans les frontières
de 1967, avec Jérusalem-Est
pour capitale.
Je souhaite que la France ne perde
jamais de vue cette exigence politique
et travaille à la faire partager à ses partenaires
européens. C’est un moyen
essentiel pour notre pays et pour l’Union
européenne de jouer un rôle effectif
et de peser réellement en faveur d’une
solution dans la justice, le droit et dans
la sécurité pour tous.
La résolution du conflit israélo-palestinien
figure au rang de mes priorités
en matière de politique étrangère. J’ai
fait de la convocation d’une Conférence
internationale sous l’égide de
l’ONU un de mes quinze engagements
essentiels pour une autre politique. Je
propose l’envoi au Proche-Orient et
dans chaque État membre permanent du Conseil de sécurité d’une mission
européenne d’urgence, à l’initiative
de la France, dès l’élection présidentielle
achevée afin d’établir les conditions
de la convocation et de la réussite
d’une telle Conférence.
Le contexte international et la situation
au Moyen-Orient sont en train de changer.
La faillite d’Oslo et des options intérimaires,
la « Feuille de route » sans
résultat, l’échec de George Bush en
Irak, mais aussi en Afghanistan, les
évolutions politiques aux États-Unis...
tout montre qu’il est temps qu’une initiative
majeure soit prise, avec détermination,
dans la durée et en s’appuyant
sur des opinions publiques fondamentalement
attachées à la justice et
au respect du droit. La sécurité et la paix
pour tous les peuples et les États de la
région sont à ce prix.
➋Je pense qu’il faut inverser les
logiques en cours, faire cesser
les faits accomplis comme l’installation
de nouvelles implantations coloniales
ou la construction du mur
d’annexion, obtenir pour cela l’engagement
d’un processus politique de
négociations susceptible d’imposer un
nouveau climat, une baisse de la tension,
l’arrêt de la répression sous
toutes ses formes, y compris les bouclages
dont les conséquences économiques
et sociales sont très lourdes.
Le gouvernement israélien justifie
toutes ses pratiques actuelles, y compris
la destruction des maisons ou des
cultures, par les nécessités de la sécurité.
La France et l’Union européenne
doivent démontrer que la négociation
et la perspective d’une solution sont les
seuls moyens véritables pour que la
sécurité s’installe réellement au bénéfice
de tous.
Mais la négociation est inséparable de
la fermeté. Il ne faut laisser aucune
marge à la politique de force.
Deux mesures sont envisageables. Premièrement
l’envoi d’une force internationale
robuste de sécurisation et de
protection des populations civiles sous
drapeau de l’ONU, dont le mandat
s’inscrirait dans le respect des conventions
de Genève. Deuxièmement
l’imposition de certaines sanctions
comme l’interdiction de ventes d’armes
à Israël ou la suspension de l’accord
d’association UE/Israël votée par le
Parlement européen en avril 2002,
après les opérations meurtrières tragiques
de l’armée israélienne en territoire
occupé, en particulier à Jénine.
Oui, la libération de l’ensemble des
prisonniers politiques palestiniens,
notamment celle des élus, doit être
obtenue dans les délais les plus brefs.
Cette libération a d’ailleurs déjà fait
l’objet d’accords non appliqués. Cela
devrait permettre aussi la libération
des soldats israéliens détenus par des
groupes palestiniens.
➌Nul ne peut se soustraire au respect
du droit, y compris le droit
international. Les plus hautes autorités
de l’État doivent exiger des entreprises
françaises concernées l’arrêt
immédiat de leur participation à la
construction d’un tramway en territoire
occupé. Si des pressions
concrètes doivent être exercées dans
ce sens ou des sanctions, y compris
judiciaires, il reviendra aux pouvoirs
publics d’en assumer l’initiative. La
construction de ce tramway a suscité
d’ailleurs de l’indignation chez les
syndicalistes de ces entreprises, engagés
dans l’action avec nombre d’organisations
politiques et de la société
civile. Là aussi, je pense qu’une fermeté
s’impose. C’est un dossier sur
lequel, en effet, les autorités françaises
peuvent réellement peser à condition
d’en manifester la volonté politique.
➍Oui, je suis favorable, comme je
l’ai indiqué plus haut, à la suspension
de cet accord. Il n’est pas
acceptable que l’Union européenne
soit si peu regardante à l’égard d’Israël
alors qu’elle manifeste, par exemple,
tant de détermination pour obtenir de
la Turquie, en matière de droits
humains, des réformes et des engagements
qu’elle dit conformes à ses
valeurs. La crédibilité de l’Union
européenne est en question.
➎Il va de soi pour moi que toutes
les sanctions qui visent les
Palestiniens doivent être levées. Pour
des raisons humaines et sociales évidentes
et urgentes. La vie ou la survie
qu’on impose au peuple palestinien
dans des conditions de misère et de
chômage généralisées sont intolérables.
La levée de ces sanctions
s’impose aussi à des fins politiques. Il
faut permettre l’ouverture d’un
contexte favorable à la baisse des tensions
et à la négociation. La constitution
d’un gouvernement palestinien de
coalition peut permettre une stabilisation
de la situation et la levée indispensable
de toutes les sanctions. Le
Quartet a posé plusieurs conditions :
arrêt de la violence, reconnaissance
d’Israël et acceptation des accords
conclus. Un dialogue et une négociation
peuvent difficilement se nouer
sans une forme de respect et d’acceptation
mutuels. Mais il faut alors une
vraie réciprocité. La répression dans
tous ses aspects doit cesser, Israël doit
reconnaître le partenaire palestinien et
appliquer tous les accords passés... ce
qui n’a pas été le cas, loin de là. C’est
parce qu’il y a deux poids deux
mesures que les tensions s’exacerbent
et que le conflit est dans l’impasse.
La mission d’urgence que je propose
aurait aussi pour objectif de faire la
clarté sur les motivations réelles et le
bilan désastreux de ces sanctions. Je
pense que la France doit honorer ce
que l’on appelle les valeurs de la République
en refusant qu’une telle situation
puisse se prolonger.
La reprise des aides internationales,
la restitution des taxes doivent être
obtenues par l’Union européenne
comme mesures immédiates afin
d’empêcher une dégradation plus profonde
encore de la situation sociale et
sécuritaire. Cela doit faire partie de la
relance d’une dynamique de règlement
politique. Il en est de même pour libération des ministres et députés arrêtés.
Si ces mesures n’étaient pas prises, la
suspension de l’accord d’association
UE/Israël s’imposerait aussi dans ce
cas-là.
➏J’ai déjà indiqué que l’envoi
d’une force de protection et
d’interposition sous mandat de l’ONU
constitue pour moi une initiative
nécessaire. Je pense qu’il faudra faire
adopter une résolution spécifique par
le Conseil de sécurité avec un mandat
précis, s’inscrivant dans la reprise
d’un processus politique de règlement.
➐La convocation d’une Conférence
des Nations unies est,
selon moi, une des initiatives majeures
que la France devrait lancer au plus tôt.
C’est pour cette raison que ce choix
figure déjà dans la réponse au premier
point de votre questionnaire. J’ajoute
qu’un règlement du conflit israélopalestinien
est aussi un pas positif à
accomplir pour la stabilité et la sécurité
internationale. Cela doit faire partie des
responsabilités principales que la
France doit s’assigner comme membre
permanent du Conseil de sécurité.
➑Oui, je suis tout à fait favorable à
la mise en place d’une zone
dénucléarisée au Proche et au Moyen-
Orient. Le Traité de non-prolifération
doit être appliqué par tous ses signataires,
y compris l’Iran. On ne peut
« oublier » cependant le sens et la
lettre même du TNP. Celui-ci définit
une exigence de désarmement multilatéral
et contrôlé pour tous les pays
détenteurs de l’arme nucléaire (voir
l’article 6 et l’introduction du Traité).
La France et les autres membres permanents
du Conseil de sécurité doivent
se sentir concernés et doivent
prendre des initiatives pour que ce
Traité soit réellement appliqué.
Israël fait partie des puissances
nucléaires. Cela fait tellement peu de
doutes que l’ambassadeur d’Israël en
France, monsieur Nissim Zvili, n’a pas
hésité à dire, dans une interview à la
revue de l’IRIS (été 2005) : « si Israël
possède une force de dissuasion
aujourd’hui c’est aussi grâce à la
France, il ne faut pas l’oublier. » En
conséquence, Israël doit adhérer au
Traité de non-prolifération et accepter
les inspections de l’AIEA, y compris
les inspections renforcées. Le
désarmement et la sécurité internationale
sont des responsabilités collectives.
SÉGOLENE ROYAL
➊J’ai pris l’engagement, dans le
Pacte présidentiel que j’ai présenté
aux Français, de proposer à nos
partenaires européens une initiative
pour une Conférence internationale
de paix et de sécurité au Proche-
Orient. Les États-Unis seront évidemment
associés à cette initiative.
L’objectif est la recherche d’une solution
du conflit dont chacun connaît
les principes : la sécurité d’Israël et la
création d’un État palestinien indépendant
et viable. Les négociations
devront s’appuyer sur les résolutions
des Nations unies, les termes de référence
acceptés lors de la Conférence
de Madrid et, bien sûr, les engagements
déjà souscrits par les deux parties.
➋Je suis très attachée au respect
des règles du droit humanitaire ;
les Conventions de Genève notamment
doivent, bien entendu, être respectées
par Israël.
➌On ne peut pas considérer que
les coopérations économiques
entre les entreprises françaises et
Israël, en l’occurrence, l’exploitation
d’une ligne de tramway en
construction à laquelle vous faites
allusion, soient destinées à renforcer
ou à légitimer les colonies israéliennes
dans les Territoires occupés.
Le sort de ces colonies devra être
décidé entre les deux parties lors des
négociations pour une paix définitive
et la création d’un État palestinien.
➍Je constate que l’article 2 de
l’accord d’association entre
l’Union européenne et les pays de
l’autre rive de la Méditerranée n’a
jamais été appliqué. Pourtant, l’un des
objectifs de cet accord est la promotion
de la démocratie et le respect des
droits de l’homme dans les pays signataires.
S’agissant d’une éventuelle suspension
de l’accord d’association avec
Israël, je note que la question est effectivement
posée au sein des instances
européennes, notamment au Parlement
européen, à l’initiative du groupe
socialiste. La France ne s’opposerait
évidemment pas à un consensus qui
apparaîtrait dans ce sens.
➎Les aides de l’Union européenne
à l’Autorité palestinienne ont, en
effet, été suspendues après la victoire
électorale du Hamas aux élections
législatives de janvier 2006. J’ai
regretté la position du Hamas qui ne
reconnaît toujours pas Israël et n’a pas
renoncé à la lutte armée. J’ai néanmoins
estimé que la suspension de
l’aide qui frappait durement la population
palestinienne ne contribuait pas à
l’avancée de la paix. J’ai souhaité son
rétablissement qui me semble
aujourd’hui d’autant plus d’actualité
qu’un gouvernement de coalition vient
d’être formé.
➏Comme vous le savez, le gouvernement
de Lionel Jospin
avait en 2001 proposé l’envoi d’une
force de protection et d’interposition
entre Israël et les Palestiniens. Cette
idée pourra faire partie des négociations
que je souhaite voir s’engager.
➐Voir la réponse à la question 1.
➑L’objectif à long terme doit être
un Moyen-Orient sans armes de
destruction massive. C’est l’aspiration
des peuples de la région et c’est une
exigence pour la paix dans cette partie
du monde. Je souhaite qu’Israël signe
le Traité de non-prolifération nucléaire
qui permettra à l’AIEA d’inspecter ses
installations nucléaires. Je répète ma position à propos de l’Iran qui doit se
conformer aux demandes de l’AIEA et
donner des garanties sur sa non accession
au nucléaire militaire.
NICOLAS SARKOZY
Je crois d’abord utile de rappeler
quelques vérités premières :
Le conflit israélo-palestinien met aux
prises deux revendications, deux droits
qui sont également incontestables et
légitimes, car ils puisent leurs racines
dans l’Histoire : le droit du peuple juif
et celui du peuple palestinien à avoir
leur État.
Ces droits ont été reconnus par la communauté
internationale : Israël a été
créé par les Nations unies au sortir de
la deuxièème guerre mondiale et il
existe aujourd’hui un consensus international,
y compris en Israël, pour que
les Palestiniens aient aussi leur État.
On ne trouvera donc pas la solution
en opposant le droit des Israéliens et
celui des Palestiniens à avoir leur Etat,
mais en les conciliant. L’objectif,
comme l’a rappelé à plusieurs reprises
le Conseil de sécurité des Nations unies,
consiste en « deux États, Israël et la
Palestine, vivant côte à côte dans la paix
et la sécurité. »
Ceci implique que chacun des protagonistes
reconnaisse le droit de l’autre.
Personne ne saurait perdre de vue deux
réalités fondamentales : d’un côté, le terrorisme
dont est victime la population
israélienne est inacceptable et, de l’autre,
un peuple occupé ne renoncera jamais,
quoi qu’il endure. Les Palestiniens doivent
donc renoncer à la violence et
Israël à sa politique d’implantation qui
hypothèque l’avenir. C’est pourquoi
il importe d’adopter une position équilibrée.
Je défendrai donc, avec la même
énergie, d’une part, le droit des Palestiniens
à disposer d’un État et, d’autre
part, la sécurité d’Israël.
À nos amis palestiniens, je veux dire
que l’existence et la sécurité de l’Etat
d’Israël ne sont pas négociables et que
rien ne peut justifier la violence. Les
terroristes qui prétendent agir en leur
nom et pour leur bien sont en fait les
véritables ennemis des Palestiniens car
ils les privent d’une paix à laquelle ils
aspirent et ont droit. C’est la raison
pour laquelle la France, avec l’ensemble
de la communauté internationale, a
posé comme condition à la reprise du
dialogue avec le gouvernement palestinien
que ce dernier respecte les trois
conditions posées par le Quartet : la
reconnaissance d’Israël, le renoncement
à la violence et le respect des
accords antérieurs.
Nous devons cette même franchise à
nos amis israéliens. La poursuite d’une
politique de faits accomplis sur le terrain
est contraire aux intérêts d’Israël
à long terme. Une telle politique hypothèque
lourdement l’avenir : en renforçant
les antagonismes, elle éloigne
chaque jour un peu plus la possibilité
d’une paix négociée.
Israël doit se tenir prêt à faire les concessions
nécessaires pour permettre aux
Palestiniens d’établir un État viable.
Mais les Palestiniens doivent aussi de
leur côté reconnaître sans équivoque le
droit d’Israël à exister et à vivre dans
la sécurité. Sur cette base, je suis
convaincu qu’une solution pourra être
trouvée, et je relève aussi que c’est la
volonté de l’immense majorité des
deux peuples. Je crois de façon plus
générale que la paix ne sera trouvée
que dans la coopération économique
entre États voisins.
La relance d’un processus pour l’établissement
d’une paix juste et durable
au Proche-Orient apparaît plus que
jamais urgente. Ni le statu quo, ni les
actions unilatérales ne sont viables.
Ma conviction est que la seule solution
durable passe par une paix juste,
donc négociée, avec l’établissement
de deux États viables, démocratiques,
indépendants, vivant côte à côte dans
la sécurité et dans des frontières sûres
et reconnues. Il faut rétablir la confiance
aujourd’hui disparue entre les parties.
C’est le rôle de la communauté internationale,
qui doit offrir à chaque partie
la garantie que ses intérêts vitaux
seront respectés dans ce processus.
Dans cette phase cruciale, la France et
l’Union européenne doivent apporter
leur appui au président de l’Autorité
palestinienne. Ce dernier est le seul
interlocuteur possible pour la reprise
d’un processus de paix. Par ailleurs,
aucune avancée notable n’est possible
sans la libération du soldat Shalit.
Les pays européens ont un rôle à jouer.
L’UE a poursuivi son aide aux populations
palestiniennes et l’a même accrue
en 2006, par le biais d’un mécanisme
qui lui a permis de la distribuer sans
passer par les ministères détenus par
le Hamas. En 2006, le montant de l’aide
européenne a ainsi été de 150 millions
d’euros supérieur à l’année précédente
(650 millions contre 500 en 2005).
L’UE ne doit pas être seulement un
« payeur » mais également un véritable
acteur : elle peut et doit contribuer à la
relance du processus politique, par
exemple en proposant aux deux parties
de participer au règlement final.
La France a un rôle important à jouer.
Mais elle n’a pas de leçon à donner et
elle ne peut évidemment pas se substituer
aux Israéliens et aux Palestiniens
pour faire la paix et décider de leur avenir
à leur place. Notre rôle, à titre national
ou à travers l’Union européenne,
doit avant tout être celui d’un facilitateur,
en utilisant nos bonnes relations avec
les deux parties pour les encourager à
faire les gestes nécessaires pour recréer
la confiance et faire ensuite les concessions
qui seront indispensables pour
parvenir à une solution juste.
L’implication des États arabes modérés
est une perspective intéressante.
Avec la montée en puissance de l’Iran,
l’instabilité en Irak, la montée de l’intégrisme,
les voisins arabes semblent
maintenant prêts à véritablement s’impliquer.
Nous devons suivre ce mouvement
de près et l’accompagner.
La question des réfugiés palestiniens
est fondamentale, tant pour les populations
concernées que pour les pays qui
ont accepté de les accueillir. Cette question
complexe n’est, par définition, pas
séparable du règlement du conflit
israélo-palestinien. Et celui-ci ne pourra
être résolu de manière durable que dans
le cadre d’une négociation globale. Je
crois qu’il faut laisser toute sa place à
la négociation. Il ne sert à rien de vouloir
faire du règlement de la question
des réfugiés un préalable à la négociation
: c’est l’objet même de cette
négociation. La région n’a plus besoin
de slogans, elle a besoin de solutions.
C’était d’ailleurs toute l’intelligence
de l’initiative de paix saoudienne de
2002 que de laisser à la négociation le
soin de régler des questions aussi délicates
que celle des réfugiés.
Le plan de paix saoudien de 2002 représente
une très bonne initiative, reconnue
comme telle par la communauté
internationale. Il repose sur un principe
simple, celui de l’échange des territoires
contre la paix, avec la création
d’un État palestinien indépendant dans
les frontières de 1967. Ce plan laisse
aux parties le soin de discuter des points
les plus délicats, comme la question
des réfugiés par exemple. Son ambition
est, au-delà du règlement du conflit,
la « normalisation » des relations avec
Israël. C’est un point capital, car la
paix ne pourra se construire durablement
dans la région que si tous les
acteurs reconnaissent et respectent
l’existence d’Israël. Je me réjouis que
le plan de paix saoudien ait été récemment
réactivé au sommet de Riyad,
car la paix ne pourra se construire durablement
que si tous les pays de la région
sont impliqués dans le dialogue.
DOMINIQUE VOYNET
➊La France devra faire preuve de
fermeté pour affirmer une diplomatie
qui oeuvre dans le respect du droit
international. Elle usera de son siège de
membre permanent pour réclamer le
respect de l’ensemble des résolutions
pour la création d’un État palestinien.
➋Le représentant de la France
demandera de faire appliquer
l’avis de la Cour internationale de Justice
qui condamne la construction par
Israël du mur au-delà de la ligne verte.
Là aussi, nous sommes pour un respect
scrupuleux des règles du droit international.
La libération des prisonniers
politiques sera exigée (voir point 5).
➌La France devra être ferme avec
ses entreprises. Il faut interdire à
Veolia et Alstom la construction d’un
tramway sur des territoires internationalement
reconnus comme palestiniens
sous occupation israélienne.
➍La France n’ira pas jusqu’à suspendre
l’accord d’association.
Par contre, elle demandera fermement
l’application de l’article 2.
➎La France demandera le rétablissement
de l’aide financière européenne
à l’Autorité palestinienne. La
suspension de cette aide apparaît
comme une punition collective. De plus, elle entérine la non-reconnaissance
des résultats d’une élection
reconnue par l’Europe comme démocratique.
L’UE doit contribuer à la réparation
des infrastructures nécessaires aux
besoins de base de la population et à
la libération des prisonniers politiques,
des élus et des membres du gouvernement
détenus par Israël. La voie de
la paix juste et durable est la seule possible
pour assurer le droit à la sécurité
pour tous les peuples de la région.
➏La France devra demander la
convocation d’une conférence
régionale sous l’égide des Nations
unies le plus rapidement possible pour
relancer le processus de paix. Au sein
du Conseil de sécurité, la France exigera
le respect des résolutions existantes
et des frontières de 1967. Par
ailleurs, nous condamnons l’action
militaire comme mode de règlement
des conflits. Nous agirons pour une
diminution du poids des armes et du
nucléaire dans la région. Il est indispensable
d’avancer non seulement vers
le désarmement nucléaire de l’Iran,
mais également vers une dénucléarisation
de toute la région (Israël compris).
➐Au niveau européen, nous l’avons
dit, la France demandera le respect
scrupuleux de l’article 2 de l’accord
Israël/UE. Elle demandera la tenue d’une
conférence européenne pour la relance du
processus de paix de façon multilatérale.
La France demandera le rétablissement
de l’aide financière européenne
à l’Autorité palestinienne. La suspension
de cette aide apparaît comme une
punition collective. De plus, elle entérine
la non-reconnaissance des résultats
d’une élection reconnue par
l’Europe comme démocratique.
➑Nous sommes favorables à une
dénucléarisation totale de la
région, y compris pour Israël. Nous
souhaitons également qu’Israël ratifie
le TNP. Nous ne sommes pas opposés
à une inspection d’Israël par l’AIEA.