De très nombreux ateliers se sont tenus au FSM de Nairobi tant par la délégation palestinienne que par des organisations du mouvement de solidarité.
Les thèmes : Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS), la colonisation, Jérusalem, Hébron, les 40 ans d’occupation et les 60 ans de la Naqba (en 2008), l’égalité des droits en Israël pour les Palestiniens, ...
Pour sa part, ECCP (CECP en français), coordination européenne de solidarité avec la Palestine organisait, avec War on Want (GB), deux ateliers : « 40 ans ça suffit ! Mettre fin à l’occupation israélienne de la Palestine » popularisant l’appel d’une journée d’action international le 9 juin 2007 et « Sanctions contre Israël » (avec une intervention de l’AFPS sur le tramway colonial de Jérusalem). Les deux ateliers comprenaient des intervenants palestiniens, sud-africains, israéliens, etc.
La participation variait entre 40 à 120 personnes par atelier avec des discussions riches et des interventions de la salle de militants de nombreux pays.
Autre thème très présent à travers de multiples ateliers : la guerre au Moyen-Orient et tout particulièrement la guerre en Irak. Et parfois le rappel des menaces contre l’Iran.
*********************************************************
Membres de la délégation palestinienne, Nidal Abuzuluf (OPGAI) et Iman Hamouri (PNGO) ont animé un atelier au FSM sur la question du Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS).
L’auditoire comprenait une quarantaine de personnes venant de nombreux pays : Norvège, Danemark, France, Kenya, Tanzanie, ...
Un débat intéressant s’ensuivit sur les difficultés et avancées des uns et des autres dans cette campagne.
Voici, traduite de l’anglais, l’interview de Nidal à la suite de cet atelier.
RK : Pour commencer pouvez-vous nous dire quelques mots de la délégation palestinienne au FSM
NA : Pour la première fois à un FSM, la délégation palestinienne est unifiée. Elle est composée de 5 réseaux avec au total une trentaine de participants.
Les 5 réseaux sont ; PNGO, OPGAI, Stop the Wall, Ittijah, la Coalition pour Jérusalem.
OPGAI, que je représente, comprend des organisations des Territoires Palestiniens Occupés et de Syrie et nous sommes venus à 8 pour le FSM.
La Coalition pour Jérusalem a été créée il y a environ 6 mois. Elle regroupe une vingtaine d’organisations travaillant sur Jérusalem.
RK : Quels ateliers avez-vous tenus au FSM ? Et quelles sont vos impressions ?
NA : Nous avons organisé 2 ateliers sur la question du BDS et intervenus à 3 autres sur d’autres questions et participé à de nombreux autres sur la question de la Palestine et contre la guerre.
La question de la guerre globale est très liée à celle du conflit en Palestine. Le lien est clair, on ne peut séparer ces deux questions.
Les ateliers ont été un succès.
Nous avons mis l’accent sur la question du BDS et les discussions ont été très positives. Nous avons tissé des liens avec des organisations désireuses de soutenir cette campagne.
Les gens qui soutiennent cette campagne veulent savoir comment la mener, comment la cibler, etc.
Nous avons besoin de clarifier les outils que nous pouvons utiliser et les expériences menées à ce sujet.
Nous devons travailler avec acharnement sur cette question peut-être en fournissant une liste de compagnies, d’industries qui soutiennent Israël et qui profitent de l’occupation des territoires palestiniens et syriens, et donner une liste de produits fabriqués illégalement par Israël et les colons israéliens dans les territoires occupés.
Il faut aussi travailler à la suspension de l’accord d’association Union Européenne-Israël en mettant en avant la violation des droits humains par Israël en contradiction avec ce qui est inscrit dans cet accord.
RK : Comme vous le savez, nous menons la campagne pour la suspension de cet accord UE-Israël avec la participation la plus large possible. Sans succès pour l’instant.
NA : Je comprends la nécessité de développer les campagnes en fonction du contexte politique et des difficultés rencontrées.
C’est pourquoi les choses doivent être menées pas à pas pour cibler tous les aspects de la campagne BDS.
Par exemple la campagne contre Veolia et Alstom c’est très bien.
Mettre l’accent sur la violation des droits humains c’est très bien aussi. Nous sommes tous mus par des valeurs universelles, des valeurs humaines, pour condamner l’occupation israélienne et les violations des droits humains.
Il est très important, par exemple, que les organisations syndicales soutiennent le boycott des produits des colonies israéliennes ou le commerce des armes avec Israël, le but étant d’obtenir des déclarations publiques en ce sens.
Ici et là nous pouvons mener d’autres actions : boycotter les professeurs ou acteurs qui soutiennent l’occupation israélienne.
Nous nous appuyons sur le droit international et les valeurs universelles.
RK : ECCP, la coordination européenne des comités Palestine, a soutenu l’idée d’une journée d’action le 9 juin à l’occasion du 40ème anniversaire de l’occupation de 1967. D’autres propositions complémentaires ont été formulées.
NA : Nous avons dit qu’il fallait souligner l’exigence de la fin de l’occupation par une action internationale le 9 juin, par des manifestations, etc. pour la libération des territoires arabes occupés par Israël en Palestine, au Liban, en Syrie.
Et d’appeler aussi au BDS tant qu’Israël ne se conformera pas au droit international et aux droits humains.
Le but est de mettre fin au conflit. Au final cela profiterait à tous : les juifs, les arabes et le monde entier.
Nous avons aussi demandé de marquer le 15 mai 2008, 60ème anniversaire de la Naqba, pour appeler à l’application du droit au retour conformément à la résolution 194 de l’ONU ainsi qu’à l’égalité des droits pour les Palestiniens vivant à l’intérieur d’Israël.
Interview réalisée par Robert Kissous
Samedi 27 janvier 2007