Les forces israéliennes retiennent les Palestiniens pendant des heures à l’intérieur des villes palestiniennes, et les taxistes qui font le trajet d’un côté à l’autre du checkpoints perdent souvent tous leurs gains.
En effet, les taxis sont communs et utilisés par des étudiants qui ne peuvent franchir les checkpoints en voiture que le mercredi et le samedi. Les commerçants doivent obtenir des permis spéciaux et les habitants ne peuvent passer que s’ils ont plus de 35 ans. Si les passagers du taxi ne correspondent pas à ces critères, le conducteur ne peut pas les prendre à bord du véhicule.
Annan, un des taxistes, a déclaré à PNN : "Notre travail consiste à faire passer les gens à travers le checkpoint de Beit Iba en passant par Naplouse. Nous devons obtenir un maximum de passagers car chacun d’entre eux ne paye que 2,5 shekels pour une distance relativement importante. Les conditions sont difficiles : les soldats harcèlent la population. De nombreux passagers sont en fin de compte forcés de rentrer chez eux.
Nous avons décidé de faire entendre nos voix. Nous klaxonnons jusqu’à ce que les soldats rouvrent les checkpoints et laissent passer les taxis. Nous les harcelons pour protester contre leurs mesures répressives. Nous sommes tous très contents lorsque cela fonctionne car les passagers peuvent arriver à destination et les conducteurs peuvent récolter de l’argent. Lorsque cela ne marche pas - ce qui est souvent le cas - nous réessayons. Et les gens apprécient cette initiative, même s’ils ont peur car personne n’est censé défier les soldats et certains craignent que l’armée ne chasse les taxis si ceux-ci klaxonnent."
Abu Sharif, l’un des passagers, a par ailleurs déclaré : "Les forces israéliennes me retiennent quotidiennement au checkpoint militaire de Beit Iba. J’ai donc demandé à tous les propriétaires de faire entendre leurs klaxons juste devant les soldats. Leur réaction a répondu à nos attentes : ils ont tenté de déplacer les voitures pour faire cesser les bruits. Lorsque les conducteurs irritent les soldats en klaxonnant continuellement, nous sommes autorisés à passer ou à retourner chez nous où que nous voulions aller".