Courrier adressé par Saleem Abou Gazaleh, au nom du PARC
sur sollicitation de l’ AFPS, concernant la commercialisation des fraises en provenance de Gaza.
A l’AFPS à propos des fleurs et des fraises
en provenance de Gaza
et commercialisées par l’intermédiaire
de la compagnie AGREXCO
Au PARC, nous avons examiné avec attention votre lettre, et nous
apprécions votre compréhension du fait que les agriculteurs
gazaouis sont obligés de recourir aux services de la compagnie
AGREXCO pour exporter leurs fleurs et leurs fraises parce qu’il n’y a
pas d’autre solution en raison du blocus et parce que Israël
empêche les entreprises gazaouies d’exporter elle-même leurs produits.
Nous comprenons qu’AGREXCO tente de lancer une campagne de
propagande concernant son rôle dans le soutien aux agriculteurs
gazaouis, alors qu’elle exporte en même temps des produits des
colonies israéliennes qui sont illégales.
Aussi nous souhaitons clarifier le fait que les fraises exportées
par l’intermédiaire de la compagnie AGREXCO le sont sous la marque
« CORAL », et que les emballages indiquent leur provenance de
Palestine.
Les quantités exportées en Europe sont affectées aux quotas
palestiniens par les douanes européennes. La compagnie
AGREXCO ne fournit que les services de logistique.
Aujourd’hui, nous avons pris contact avec Yousef Shaath
de Gaza (chef du projet [voir article sur le projet ci-après – note du traducteur] au PARC) qui nous a donné les informations suivantes :
En ce qui concerne les fleurs :
– • Les fleurs sont commercialisées sur le marché aux
enchères des Pays Bas
– • Les fleurs de chaque producteur sont vendues
séparément : chaque producteur est titulaire d’un numéro
de référence sur le marché aux enchères, et ses produits
sont vendus sous ce numéro de référence
– • Après déduction des frais et de l’ensemble des charges,
incluant les frais de logistique et le commissionnement, le
marché aux enchères transfert le produits de la vente à
AGREXCO en vue de sa rétrocession à chaque
producteur par l’intermédiaire de deux coopératives .
– • AGREXCO passe un contrat avec les coopératives, pour
le compte des producteurs, elles ne jouent qu’un rôle
d’intermédiaire entre les producteurs et le metteur en
marché.
– • Le prix sur le marché aux enchère fluctue selon l’offre et la
demande.
– • Dans certains cas, AGREXCO fournit aux producteurs par
l’intermédiaire de leur coopérative quelques indications et
à la marge quelques conseils notamment en matière de
couleurs de fleurs faisant l’objet d’une forte demande.
En ce qui concerne les fraises :
Elles sont commercialisées à l’étranger dans des emballages sous la
marque « CORAL » - produits en provenance de Gaza – par la
société AGREXCO.
Les agriculteurs sont informés des prix, qui varient chaque
semaine, et les producteurs, par l’intermédiaire de leur coopérative
sont informés de ces prix en début ou en fin de semaine, la plupart
du temps en fin de semaine ;
Les procédures de transfert monétaires sont les mêmes que pour les
fleurs.
Saleem Abou Gazaleh
Additif de Youssef Shaath :
Depuis peu nous avons mis en place une procédure de transmission de
statistiques détaillées aux Ministères des Finance et de l’Agriculture de
l’Autorité Palestinienne permettant de vérifier la concordance avec ce qui est
inscrit sur les formulaires d’exportation. Il s’agit d’une mesure de contrôle
permettant de s’assurer que les formulaires ne sont pas utilisés pour des
produits qui ne proviendraient pas des territoires palestiniens.
La description minutieuse du processus de commercialisation fait apparaître deux systèmes : :
– pour les fleurs, la compagnie AGREXCO ne joue que le rôle de prestataire de service (il n’achète pas la marchandise, il ne fixe pas les prix – sauf bien
sûr en ce qui concerne les frais et commissions, pour lesquels l’Etat d’Israël l’ impose en situation de monopole).
– pour les fraises, AGREXCO achète les produits aux coopératives qui rétrocèdent les bénéfices aux agriculteurs.
L’exportation d’huile d’olive de Palestine suit un parcours, certes moins contraint (les compagnies palestiniennes peuvent exporter sous leur propre nom)…. mais elles sont dans l’obligation de recourir à des sociétés de prestation de service israéliennes (banques, transports, affrètement…etc).
Faudrait-il pour cette raison boycotter l’huile d’olive palestinienne ?….Poser la question c’est y répondre !
Dénoncer la propagande israélienne à propos de ces exportations et faire connaître que le blocus de Gaza se poursuit, dénoncer la compagnie AGREXCO qui
commercialise la majorité des produits des colonies…. Mille fois oui !
Appeler au boycott des productions agricoles de la bande de Gaza, au détriment des agriculteurs apparaît dans ces conditions comme un contre-sens !
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Voir en pj ci-dessous le programme de développement des cultures de vente et d’exportation dans la bande de Gaza et l’échange de courriels entre le PARC et l’AFPS :