Les élections vont avoir lieu malgré le refus du gouvernement de facto à Gaza de les assurer dans les zones sous son contrôle. Le Hamas a aussi dit qu’il appelle ses sympathisants en Cisjordanie à ne pas participer aux prochaines élections.
Le mouvement, qui n’a pas encore accepté le plan de réconciliation sponsorisé par l’Egypte, dit que des élections quelles qu’elles soient (municipales, parlementaires ou présidentielles) ne devraient avoir lieu qu’ après que les Palestiniens se seront unifiés.
Les partisans des élections insistent sur le fait que les élections municipales sont apolitiques et ne devraient pas être jugées de la même façon que les élections parlementaires. De plus, l’Autorité Palestinienne dit que des élections municipales peuvent avoir lieu progressivement, ce qui veut dire qu’elles peuvent être organisées plus tard à Gaza, une fois fois que la réconciliation aura eu lieu.
L’un des indicateurs du succès des élections à venir sera le niveau de participation. Des affiches et des panneaux ont déjà été posés dans l’ensemble de la Cisjordanie, appelant les Palestiniens à faire entendre leurs voix dans le prochain affrontement électoral local.
Des membres du mouvement du Fatah ont fait des heures supplémentaires pour essayer d’élaborer des listes municipales qui seront présentées lors des élections à venir. Après la défaite aux élections de 2006, qui est due en partie aux différends à l’intérieur du Fatah et à l’échec dans la recherche de bons candidats, le Fatah dit qu’il ne répétera pas l’erreur précédente. Les leaders du mouvement disent qu’ils ne tiennent pas à présenter leurs propres candidats et qu’ils sont prêts à accepter de bons candidats même s’ils ne sont pas nécessairement membres du Fatah.
Politiquement, une discussion a suivi quant à savoir si une large coalition devrait être formée dans les grandes villes . Certains arguent que le meilleur moyen de répondre à la position du Hamas est de présenter une liste nationaliste unie. Des partisans de cette position suggèrent qu’en ayant des listes de l’OLP, le Fatah ne sera pas perçu comme monopolisant les élections.
L’alternative d’une liste unifiée, cependant, a été proposée par quelques personnes qui pensent que cela enlèvera toute suggestion d’un vote concurrentiel. En présentant des listes OLP, argumentent-ils, la plupart des élections locales seront vues comme inutiles, avec des résultats presque prédéterminés par des politiciens dans des pièces enfumées, sans donner l’opportunité au public d’être impliqué dans ce processus démocratique.
Avec le Hamas qui boycotte les élections, la question est de savoir si le Fatah fera montre de discipline et de pertinence en choisissant de bons candidats et si cela sera efficace au niveau du vote. Alors qu’environ 20-30% de la population ne vote pas dans la plupart des élections, un pourcentage encore plus grand d’absentéisme lors de l’élection sera considéré comme un signal négatif pour l’OLP et la direction palestinienne actuelle.
On s’attend à ce que les élections locales soient scrutées de près par les observateurs locaux, régionaux et internationaux. Tenir les élections au moment prévu sera vu comme un vote de confiance pour le gouvernement Salam Fayyad qui gère les affaires.
Avec des élections parlementaires et présidentielles indéfiniment repoussées, ce sera la seule façon de mesurer l’attitude des Palestiniens envers les politiques de Abbas et Fayyad. En particulier, on s’attend à ce que les prochaines élections palestiniennes apportent un soutien et une légitimité plus forts au gouvernement Fayyad. Le gouvernement actuel a fait de l’état de droit et de la stabilité gouvernementale les piliers de sa politique. Une partie d’une telle stabilité est la capacité de tenir des élections régulières.
Si des élections ont lieu avec une grande participation, cela donnera un élan au Premier ministre et au Président Mahmoud Abbas. Les Palestiniens et la communauté internationale observeront aussi ces élections afin d’ évaluer le niveau de soutien dont jouissent Fayyad et sa politique modérée.