Le Royaume-Uni jouit déjà, à tort ou à raison, du statut de capitale européenne de l’hostilité vis à vis d’Israël . Cette image ne devrait pas s’améliorer si le “lib-dem” Nick Clegg confirme dans les urnes, jeudi 6 mai, la percée dont le gratifient les instituts de sondages. Les autorités israéliennes ont eu tout le loisir de relire certaines tribunes publiées par la presse britannique et écrites par le troisième homme de la compétition électorale britannique en passe devenir faiseur de roi.
Le 7 janvier 2009, au plus fort de la guerre de Gaza, voilà ainsi ce qu’écrivait M. Clegg dans le Guardian :
“Brown doit mettre fin à l’exportation d’armes vers Israël et persuader nos homologues européens de faire de même" [1]
Auparavant, dans un souci d’équilibre, il estimait que :
“L’UE est, de loin, le plus gros marché d’exportation pour Israël et de loin le plus grand donateur pour les Palestiniens. Elle doit immédiatement suspendre le nouvel accord de coopération avec Israël qui est proposé, en attendant que la situation change à Gaza, et elle doit appliquer des conditions drastiques pour toute aide à long terme aux Palestiniens" [2]
En décembre de la même année, le chef des libéraux démocrates s’en prenait avec virulence au blocus de Gaza , toujours dans les colonnes du Guardian :
“Gordon Brown et la communauté internationale doivent déclarer de toute urgence que trop c’est trop. Le blocus doit cesser [3]
Ces prises de position ont attiré l’attention depuis longtemps , mais elles pourraient prendre une toute autre dimension au soir du 6 mai, même si les succès politiques précèdent souvent les conversions à la realpolitique.