Dans la foulée, le gouvernement du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé la construction de seize cents nouveaux logements pour des colons juifs à Jérusalem, dans le quartier de Ramat Shlomo, une colonie juive dans le secteur oriental de la Ville sainte annexé par Israël lors de la guerre des Six-Jours en juin 1967 [1].
Le gouvernement de M. Nétanyahou avait décrété un "gel" de dix mois de la colonisation fin novembre. Mais ce moratoire ne concerne ni Jérusalem-Est, ni les trois mille logements qui étaient déjà en chantier en Cisjordanie, ni la construction d’édifices publics. Lundi, les autorités israéliennes avaient annoncé la construction de cent douze logements dans une colonie de Cisjordanie, à Beitar Ilit, près de Bethléem.
Des déclarations qui n’ont pas manqué de susciter la colère des Palestiniens. "La décision de construire à Jérusalem-Est revient à dire que les efforts des Américains ont échoué avant même que ne commencent les négociations indirectes", a regretté le porte-parole de la présidence de l’Autorité palestinienne.
"DERNIÈRE TENTATIVE"
"Il est clair qu’Israël ne veut pas la paix ou des négociations, et l’administration américaine devra répondre aux provocations israéliennes sans attendre et décider d’urgence d’une action efficace", a poursuivi ce même porte-parole. Déjà, avant l’annonce israélienne, le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, ne dissimulait pas son agacement. "Si les Israéliens veulent des négociations directes, qu’ils stoppent les colonies", avait-il déclaré aux journalistes à Ramallah. M. Erakat a du reste prévenu qu’il s’agissait de la "dernière tentative" pour parvenir à "une solution de deux Etats pour deux peuples, palestinien et israélien".
Il a souligné que les négociations proprement dites n’avaient pas encore démarré et que les Palestiniens "attendaient le retour [dans la région] de M. Mitchell, le 16 mars, pour comprendre le mécanisme des discussions indirectes". Après des mois de navette, George Mitchell, envoyé spécial des Etats-Unis dans la région, avait obtenu la reprise des négociations indirectes entre les deux camps. Des négociations qui ont mal débuté, même si Joe Biden espère encore que ces pourparlers "déboucheront sur des négociations et des discussions directes". M. Biden se rendra mercredi à Ramallah pour rencontrer les dirigeants palestiniens, le président Mahmoud Abbas et le premier ministre, Salam Fayyad.