Samedi 17 Octobre 2009
Nous sommes arrivés hier soir en fin d’après midi.
Ce matin, Abdulhadi Hantash, responsable du Land Defense General Committee vient nous chercher pour un briefing sur la situation à Hebron. C’est une association qui regroupe seize bureaux en Cisjordanie. Leur but est de collecter les informations sur les agressions israéliennes envers les Palestiniens en matière d’expropriation de terre et de maisons, ceci afin de constituer des dossiers permettant d’intenter des procès devant la haute cour « de justice » israélienne.
Abdulhadi est un expert en matière de colonies israéliennes et est intervenu devant de nombreuses instances étrangères, dont une représentation du congrès américain dernièrement.
Il nous parle des plans Israéliens A1 et E1 dont le but est de couper la Cisjordanie sur un axe Jerusalem Jericho et de partitionner en 5 grandes zones colonisées où les parties palestiniennes seraient isolées des colonies et reliées les unes aux autres par des tunnels et routes.
Il nous explique aussi le découpage de Hébron en deux zones H1 et H2, H1 étant sous contrôle Palestinien et H2 aussi excepté pour la « sécurité » qui est assurée par la police et l’armée israéliennes. C’est dans cette partie que se sont installées les 4 colonies « intra Muros » d’Hébron (l’une est un séminaire Hébraïque orthodoxe). Elles regroupent 550 colons « protégés » par 3000 soldats Israéliens. Le district d’Hebron qui fait environ 1100 km2 (25 km x 35 km environ) comprend 28 colonies principales et 26 colonies secondaires qui regroupent 17000 colons.
Les routes qui relient les colonies entre elles partagent le district d’Hebron en 5 zones auxquelles il faut ajouter une zone militaire (en hachuré rouge sur la carte) dont la population Palestinienne a été complètement expulsée de force : 700 personnes en une nuit d’hiver et de neige pour la partie sud de la zone, ou à la suite d’agressions constantes de la part de l’armée Israélienne qui a transformé leur habitat en terrain d’exercice militaire. Les militaires se servaient des enfants comme appui pour leurs armes pour tirer sur les cibles installées sur les collines. Malgré qu’ils aient obtenus gain de cause devant la justice, ils n’ont pû construire de nouvelles habitations et vivent toujours dans des grottes.
Les terrains dont les palestiniens ont été expropriés par l’armée sont ensuite loués aux colons, ce qui montre le fait d’une réelle politique de nettoyage ethnique de la part du gouvernement israélien. L’implantation des colonies en bleu sur la carte montre la technique d’encerclement d’Hebron. Les zones rouges sont des carrières qui ont été réquisitionnées par les Israéliens. Cette pierre est revendue ensuite en Europe.
Nous continuons la journée par une visite de la vielle ville d’Hebron. Notre guide nous fait grimper sur les toits ce qui met en évidence le « mitage » d’Hebron par les colonies et l’occupation des toits des maisons palestiniennes par les militaires isréliens. Nous rencontrons le responsable du CPT (Christian PeaceMaker Team), association qui assiste les palestiniens dans leur démarche contre les Israéliens et dans leur vie quotidienne dans un pays occupé (notamment les enfants pour aller à l’école). Nous assistons au refoulement d’une palestinienne au check point qui jouxte le tombeau des patriarches, édifice qui est partagé en deux, mosquée et synagogue afin que les fidèles ne se rencontrent pas, excepté dix jours par an.
Dimanche 18 Octobre 2009
Ce matin nous sommes pris en charge par le directeur local de L’UAWC (Union of Agricultural Work Committees). Il nous explique, dans ses bureaux de Halhul, les objectifs principaux de l’association qui sont au nombre de trois : l’aide aux agriculteurs, l’accès à l’eau et la protection de l’environnement. Leur action s’étend sur toute la Cisjordanie et Gaza avec un siège à Ramallah.
Pour information l’eau est accaparée et distribuée par Israël, puissance occupante. Son prix pour les palestiniens est de cinq shekels le m3 jusqu’à 15 m3 et de 15 shekels ensuite. Pour les colons le prix est de un shekel le m3, sans aucune limite.
Il nous explique aussi que l’année 2009 est une très mauvaise année pour les olives et qu’ils s’attendent à une production comprise entre 10 et 50% de la production habituelle. L’objectif des missions de cette année sera donc autant d’aider les paysans palestiniens à accéder à leurs terres pour la récolte que pour replanter des oliviers, ceux-ci étant souvent déracinés ou coupés à ras par les colons. L’olivier est un enjeu tant économique que culturel pour les palestiniens.
Nous nous rendons donc sur l’oliveraie d’un paysan en bordure d’une petite colonie située entre Yatta et Karmel au Sud d’Hébron.
Bien que la colonie semble tranquille nous sommes rapidement sous la surveillance d’un groupe de soldats israéliens qui resteront là tout le temps de la cueillette. La cueillette terminée nous redescendons quelques centaines de mètres plus bas pour nous installer sous les oliviers pour manger. On pourrait presque se croire à un pique-nique entre amis un dimanche midi, si ce n’était le bruit incessant des avions de chasse résonnant entre les collines qui vient nous rappeler, s’il en était besoin, la réalité de l’occupation et de la colonisation israélienne.
Lundi 19 octobre 2009
Aujourd’hui retour de notre hôte qui était en déplacement professionnel. Il nous accompagne dans notre mission du jour, à savoir retrouver des paysans dans le nord d’Hébron. Il nous explique les nouveaux accords au sein du comité de coordination, instance qui régule les relations entre Israël et l’Autorité Palestinienne. Ceci concerne en particulier l’accès pour les paysans à leur parcelle qui sont en bordure des colonies ou du mur. Les militaires accepteraient maintenant le travail dans les oliveraies, avec un calendrier précis fixé par eux, et à la condition que le travail soit effectué par les paysans et leurs familles. La présence de toute autre personne, en particulier les observateurs internationaux est interdite. Les syndicats on refusé ces accords au motif que les paysans ne doivent pas se soumettre à une autorisation israélienne pour travailler leur terre. Néanmoins certains paysans acceptent ce compromis plutôt que de n’avoir aucun accès à leur terre, d’autant plus que l’Autorité Palestinienne leur a écrit, les menaçant d’une amende s’ils emmenaient des internationaux sur leurs terrains. Nous ne sommes donc plus assurés, comme les années précédentes, d’être les bienvenus. Nous nous rendons en direction de Bethléem aux environs de la colonie de Bat-Ayin qui est réputée pour la violence de ses colons. Le mois dernier un paysan y a été assassiné.
Il faut savoir que cette colonie fait partie de la stratégie de la construction du grand Jérusalem jusqu’à la Mer Morte dans le but de couper définitivement la Cisjordanie en deux. Les colons menacent les paysans, détruisent les cultures en y mettant le feu et font brouter la vigne par leur troupeau de chèvres, tout cela sous la protection de l’armée. Le Comité de Défense de la Terre (son représentant nous a reçu samedi et était avec nous aujourd’hui) nous indique que des actions juridiques sont en cours à propos de l’extension actuelle de la colonie : verdict le 15 décembre. Si les paysans sont déboutés, ils sont décidés à aller jusqu’à la Haute Cour de Justice en Israël. Ils sont en mesure de fournir la preuve que la terre leur appartient depuis 300 ans. De l’autre côté le dossier est vide, mais « le pouvoir est du côté des colons » indique notre guide.
Revenons à notre action. Dans un premier temps, nous restons sur le versant de la vallée face à la colonie. Par téléphone nous prenons contact avec le paysan que nous devions aider. Celui-ci a réussi à y venir travailler et nous déconseille de nous approcher. Nous craignons que notre présence entraine des représailles et nous décidons de partir.
Au retour nous nous arrêtons dans un chemin. A gauche il y a un verger israélien entouré de grillage et de barbelés (sur des terrains volés il y a plus de 15 ans) et à droite un verger palestinien. Le contraste est très fort parce que le verger israélien est irrigué...
Notre journée nous interpelle quant aux prochaines missions de cueillette des olives. Pourrons-nous continuer si l’Autorité Palestinienne renonce à soutenir la résistance civile et admet implicitement en signant des accords avec l’occupant, qu’un paysan n’est pas libre de disposer de ses champs quand il le veut ?
Pour positiver, ce qui nous arrive aujourd’hui prouve que la présence d’internationaux sur le terrain et leur témoignage gène énormément Israël, habituellement si soucieux de son image.
Mardi 20 Octobre,
Ce matin départ pour un petit village Al Khader situé près de Bethlehem. Ce village de 12000 habitants est traversé par le mur qui l’a amputé de 22000 dunums sur un total de 25000 dunums de terres agricoles. Le mur n’est pas terminé et l’accès au-delà reste possible, des portes pour le traverser sont prévues mais les paysans n’ont pas de doute sur la confiscation à terme de leurs terres. Ce village a énormément souffert lors de la deuxième intifada où vingt Palestiniens ont été tués, mille cinq cents personnes arrêtées dont cinquante sont toujours en prison.
Nous sommes accueillis par un représentant du village dans une oliveraie où une famille est en train de travailler. Le propriétaire a reçu une lettre de l’Autorité Palestinienne le menaçant d’une amende s’il faisait intervenir des internationaux sur ses terres. Néanmoins, il refuse de céder à de telles intimidations et nous accueille dans sa parcelle pour la récolte des olives. Ces dernières, contrairement à la moyenne générale en Palestine cette année, sont abondantes. Cette parcelle, qui est restée accessible (pas d’ennui avec les colons), est bien entretenue avec un olivier multi centenaire qui a connu l’empire ottoman nous dit la fille de l’agriculteur.
Le terrain est dominé par des bâtiments en construction dont la fin des travaux est compromise à cause de la proximité du mur et de la situation en zone C du lieu. Cinq autres maisons proches ont déjà été abattues.
Sur le chemin du retour nous longeons la ceinture de colonies censées constituer le futur grand Jérusalem...
Mercredi 21 Octobre
Aujourd’hui, nous partons en direction de Bethlehem pour la récolte d’olives. Nous allons précisément dans le village palestinien de Nahhalin situé "du côté israélien" du mur qui pénètre vingt kilomètres à l’intérieur de la Cisjordanie. Le mur, pour le moment, est interrompu mais il englobera très rapidement beaucoup de villages palestiniens. Ces villages seront reliés à Bethleem par un tunnel, déjà construit, passant sous la route des colons.
Nous arrivons au village de Nahhalin qui se trouve enclavé entre l’imposante colonie de Betar-Ilit et une zone militaire qui deviendra une colonie supplémentaire, la viabilisation ayant déjà commencé.
Nous nous dirigeons vers les champs d’oliviers. Il y a une source et un réservoir d’eau qui autrefois était potable et maintenant pollué par les eaux usées de la colonie. Les colons israéliens ont balisé un chemin de randonnée qui passe devant le réservoir.
Les paysans sont régulièrement attaqués par les colons. Est-ce notre présence qui maintient à l’écart un groupe de colons qui randonnait sur le sentier ?
Après la récolte, nous sommes reçus par la famille du paysan pour le thé de l’amitié.
Cette journée nous a permis de mieux appréhender le plan de colonisation. Tout est prêt pour la finalisation du plan Sharon élaboré en 1996 pendant la campagne électorale. Ce plan consiste à occuper tout le territoire palestinien pour bâtir le grand Israêl et à créer quinze îlots palestiniens, de type bantoustan.
Huit d’entre nous décident de partir à Bethlehem, plus particulièrement au camp de réfugiés d’Aïda afin de découvrir (ou de redécouvrir pour certains) les fresques du « mur », celles du camp et prendre contact avec le Dr Abdelfattah Abusrour, responsable du centre culturel « Al Rowad ».
Aïda est un camp de réfugiés géré par l’ONU, crée en 1948 pour accueillir les Palestiniens expulsés de leurs villages annexés puis rayés de la carte par Israël. Nous arrivons par la porte surmontée de l’immense clé, symbole du droit au retour de tous les réfugiés de 48. Chance, une partie de la troupe du centre culturel, danseuses et comédiennes, donne une représentation devant un groupe de cyclotouristes « Bicycles for peace » que nous avions croisés deux jours plus tôt à Halhul alors qu’il se dirigeait vers Hébron. Nous sommes conviés à la représentation et sommes éblouis par la qualité du spectacle de ces enfants. Nous apprécions la projection de deux films produits par le centre. Le premier est le témoignage d’une femme dont le fils est emprisonné depuis 17 ans, elle n’a pu lui rendre visite qu’au bout de 7 années. Le second, « Check Point » montre la réalité du quotidien des Palestiniens de Cisjordanie travaillant à Jérusalem, qui doivent patienter des heures au check point afin de se rendre sur leur lieu de travail (la queue se forme à 4h du matin !) Après un bref entretien avec le Dr Abdelfattah Abusrour, qui nous confirme la tournée d’une partie de la troupe en France pour le début de l’été 2010. Nous nous dirigeons vers le « Mur » où les fresques et graffitis expriment l’indignation internationale face à l’enfermement, la spoliation, le vol des terres palestiniennes par l’état d’Israël.
Jeudi 22 octobre 2009
Aujourd’hui noud sommes allés manifester à Hébron pour la libération de Ahmed Saadat, secrétaire général du FPLP, condamné à 30 ans de prison, supposé commanditaire de l’assassinat du ministre israélien du tourisme, Rehavam Zeevi ami d’Ariel Sharon. Un peu d’histoire. Lors du siège de la Moukata’a siège de l’autorité palestinienne à Ramallah, en avril 2002. Saadat se trouve avec Arafat dans le palais. Les Israéliens réclament la reddition de Saadat. Arafat refuse, mais il accepte de l’emprisonner à Jéricho sous contrôle anglo-américain. Les Israéliens attaquent la prison de Jéricho et enlèvent Saadat. Comme par hasard au moment de l’attaque les observateurs étrangers s’étaient absentés. Depuis il est détenu dans une prison israélienne. Le rassemblement a lieu pour protester de l’isolement complet dans lequel est tenu Saadat depuis sept mois : pas de radio, télé, livres, pas de visites. Une centaine de personnes de plusieurs partis et des internationaux manifestent auprès de la Croix Rouge Internationale. À la fin de la manifestation nous sommes invités dans les locaux du PPP (Parti Populaire Palestinien), ancien parti communiste palestinien. Le PPP n’est pas très tendre pour l’Autorité Palestinienne, il réclame que les élections qui devaient avoir lieu en janvier soient tenues.
L’après midi est libre et quelques membres du groupe restent à Hébron.
Un membre de l’équipe rencontre un groupe d’enfants de colons se promenant dans la vielle ville, protégés par des soldats.
D’autres veulent voir une des colonies de plus près. Ils rencontrent un groupe d’internationaux qui ont le même but. Ils arrivent à traverser la colonie et à parler avec les colons. Cette colonie est près d’un cimetière musulman. L’accès y est très problématique, il est complètement entouré de barbelés.
Un troisième groupe décide de retourner visiter la vieille ville. Des étudiantes palestiniennes de l’Université d’Hébron sont intéressées par leur présence et les interrogent dans le cadre d’un devoir universitaire : le sujet est la vision des étrangers sur l’accueil en Palestine. Exemple de question : « qu’est-ce qu’il vous manquerait pour vivre ici ? » ; réponse : la liberté. Dans la vielle ville ce groupe discute avec une personne d’une coopérative gérée par des femmes. Soudain des cris dans la rue : une vingtaine de soldats israéliens attrapent des enfants et entrent dans les maisons pour en trouver d’autres : des pierres ont étè lancées sur une maison de colons. Des membres d’une ONG britannique observent l’action prêts à témoigner. La présence de l’ONG semble un obstacle pour les Israéliens.
Vendredi 23 Octobre
Ce midi nous partons pour une manifestation aux environs de Hébron. Deux colonies sont en train de s’accaparer un terrain qui leur permettrait de faire la jonction. Il s’agit des colonies de Givat Ha’avot et de Kiryat Arba.
Une tente a déjà été installée par des colons et un chemin entre les deux colonies semble déjà assez fréquenté. L’objectif de la manifestation est de monter une tente palestinienne en face de la tente des colons et de protester contre le vol du terrain. Les organisateurs rappellent à tous qu’il s’agit d’une manifestation non violente et qu’il ne faut en aucun cas céder à la provocation. D’ailleurs ils n’ont pas fait beaucoup de publicité pour éviter un trop grand nombre de personnes et d’éventuels débordements. Il y a une centaine de personnes, Palestiniens, Israéliens et internationaux. Nous retrouvons le responsable du CPT ‘Christian Peacemaker Team) d’Hébron que nous avions rencontré samedi dernier. . Nous approchons par la cour d’une maison proche de l’endroit en question. Il faut faire vite pour monter la tente avant l’intervention de la police et de l’armée. Nous nous précipitons vers le lieu d’installation et formons un cordon autour des personnes qui s’activent à monter la tente pendant que d’autres creusent une tranchée destinée à empêcher les jeeps de l’armée de venir jusque là.
En quelques minutes voitures de police et véhicule militaires sont là et commencent à nous encercler alors que les slogans contre l’occupation sont lancés.
Les policiers contrôlent l’identité des Israéliens présents et les menacent d’arrestation s’ils ne quittent pas les lieux. Ces derniers s’assoient par terre et forment une chaîne. Un colon Israélien s’approche et nous invective, nous ne saurons pas ce qu’il disait. Le cordon de militaires se rapproche et sépare les manifestants israéliens du reste du groupe et nous repousse vers l’endroit d’où nous sommes venus. Un responsable du PPP que nous avions rencontré la veille s’interpose. Il est emmené sans ménagement vers un command-car et sera arrêté. D’autres policiers en uniforme gris, non armés, arrivent et s’emparent des manifestants Israéliens pour les arrêter. Des grenades assourdissantes sont tirées pour repousser le reste des manifestants. Nous remontons vers notre point de départ. Un cordon de militaires s’installe, un deuxième palestinien est arrêté, le face à face va durer une heure environ. Pendant ce temps la tente qui avait été montée est détruite : le drapeau palestinien n’aura flotté sur son propre sol que quelques minutes face à l’étoile de David.
Un deuxième groupe de volontaires prend le relais...
Voici son compte-rendu pour cette journée de Dimanche 25 octobre
Nous sommes allés, ce matin, en groupe rendre visite à une famille du village de Soussya près de la colonie de Kharsina.
Depuis sept ans, ces agriculteurs ne peuvent accéder à leurs champs d’oliviers qui dominent leur maison, car les barbelés de la colonie la touchent quasiment et les privent de la moitié de leur verger. Bien sûr, a l’origine, il leur a été dit qu’ils pourraient y accéder en prenant contact avec les autorités israéliennes, mais à chaque fois, le téléphone ne répond pas.
Cette famille subit fréquemmemt les provocations des colons qui arrivent par dizaines pour détruire, harceler. Les puits ont été rendus inutilisables, un des puits a été détourné, il a fallu en creuser un autre. Les arbres fruitiers, la vigne ont été détruits, ils ont donc perdu une part importante de leurs ressources.
Ils nous ont montré les photos du harcèlement constant, la liasse des quatre-vingt dix plaintes qui ont été déposées dont une seule a été suivie d’effet. Mais le colon a fait appel et l’affaire a été étouffée.
Les autorités palestiniennes apportent un très modeste soutien à cette famille par l’éclairage qui protège la maison. Elle attend le bitumage de la piste qui permettrait un soutien collectif plus fort.
Cette famille est doublement menacée car à 500 m, un camp militaire est installé qui ’’garantit la sécurité ’’ des deux colonies proches. Ils s’attendent à ce que les terres entre les deux colonies soient sous peu confisquées.
En écoutant le témoignage, nous nous sommes vus dans les conditions de cette famille tendue, le père était encore à essayer de défendre ses droits, ils ont l’ impression d’être oubliés de tous. Nous leur avons témoigné de notre soutien et sympathie.
Le thé et le café à la cardamone ont accompagné ce moment important de la journée
Dans l’après-midi, notre hôte, qui nous recoit avec beaucoup de disponibilité et souci de nous faire comprendre la situation du peuple palestinien, recevait une délégation du Parlement Europeen parmi laquelle on a retrouvé Nicole Kiil-Nielsen, membre du comité rennais de l’AFPS et députée européenne.
Raed a présenté la coopérative qu’il anime, les projets de développement, les difficultés pour écouler leur production avec les barrages routiers, les vexations de l’armée israelienne. Un exemple, pour vendre leur production a une expo de produits palestiniens à Nazareth, ils avaient envoyé 1200 bouteilles, 150 ont été cassées aux chek point. Un membre du groupe a présenté les raisons de notre présence à Halhul à la délégation européenne.
Une députée européenne a rapidement présenté leur mission . Les accompagnant, une femme de Gaza a présenté son association qui promeut la paix en association avec des Israéliennes, suivant les principes du droit international.
La devinette du jour :
Pourquoi il n’y a pas de motos en Cisjordanie ?
Le premier qui donne réponse exacte pourra passer un chek point avec nous !