Le 6 02 09, Mahmoud Zwahre , de Maassara , directeur de l’association Ash-Shmoh , avec laquelle l’Afps de Caen entretient des relations soutenues depuis plusieurs années , a été arrêté et gardé à vue , dans des conditions difficiles à la suite d’une nième manif pacifique contre LE MUR qui , comme à Bil’in , se construit au détriment d’une grande surface des terres des "villageois". Il a été malmené , menacé de représailles au cas où les manifs se poursuivraient . Voici ce qu’il nous a dit :
" Vendredi 13 février 2009
Des centaines de résidents du village de Ma’sara se sont de nouveau rassemblés aujourd’hui après la prière du vendredi en cortège de protestation , rejoints par beaucoup de militants internationaux et israéliens , seuls ou en groupes . Les manifestants portaient des drapeaux palestiniens et des pancartes appelant à l’arrêt des massacres de civils , à la levée du siège de Gaza , à l’arrêt de la construction de colonies et à l’arrêt de la construction du mur sur la terre du village , où plus de 3500 dunums vont être coupés du village .
La manifestation est partie du centre du village , près du Centre culturel Alshmoh , appelant à l’unité nationale et à la résistance à l’occupation , et s’est dirigée vers le mur d’apartheid qui est construit sur sur la terre de Ma’sara .
Quand les manifestants sont arrivés à l’entrée du village de nombreux soldats ont bloqué la route principale avec des fils barbelés , empêchant les protestataires d’atteindre leurs terres ; ensuite les manifestants ont enlevé les fils barbelés et , quand ils ont essayé de continuer , l’armée a commencé à les frapper , alors deux d’entre eux furent blessés , pas très gravement , et traités sur place .
Le discours du Comité populaire contre le mur signifia aux soldats que cette manifestation était le résultat d’un défi et que nous encouragerions plus de gens encore à participer à la résistance contre le mur et l’occupation . Nous vîmes que l’armée était surprise de voir des centaines de personnes manifester et qu’elle cherchait une occasion d’utiliser la violence contre cette manifestation pacifique , mais les participants ne lui en fournirent pas l’excuse .
Le Comité populaire remercie tous les manifestants , spécialement les internationaux et les Israéliens qui ont participé à cette manif et les encourage à venir chaque vendredi aux autres manif" .
La nuit après la manifestation au village de Ma’sara
Au milieu de la nuit, 7 véhicules de l’armée israélienne sont entrés dans le village , ils avaient ciblé deux endroits à attaquer , la maison de Mohammed BRYJYA , le porte-parole de la communauté populaire contre le mur dans le village et la seconde , la maison de Mahmoud Zwahre le coordinateur du comité populaire contre le mur :
" Vers minuit et demi les soldats ont frappé à la porte de ma maison , me demandant d’ouvrir d’une façon normale , alors j’ai ouvert , plus de 10 soldats sont entrés sans ma permission , m’ont demandé mon identité ainsi qu’à ma femme , et puis ils ont fouillé la maison mettant tout sans dessus-dessous , détruisant les meubles de la maison , ce-faisant ils m’ont poussé dehors dans le froid alors que j’étais vêtu très légèrement , me posant les mêmes questions au sujet de la manif , beaucoup de questions , ils m’ont dit qu’ils allaient m’arrêter , ils m’ont bandé les yeux et attaché , ensuite ils m’ont enlevé le bandeau et commencé à prendre des photos de moi alors que j’étais à genoux par terre , à ce moment j’ai pensé que j’étais à Guantanamo , ensuite ils m’ont détaché et après il m’a dit cette semaine nous sommes venus et nous ne t’arrêterons pas .
Message :cette semaine , fais attention , nous allons t’arrêter la semaine prochaine et nous allons venir d’une façon plus difficile . Alors ne vas pas manifester et et n’organise pas de manif . A ce moment-là j’ai préféré rester tranquille , ne pas répondre et j’ai refusé de leur parler car je sais la façon dont ils se comportent dans ces moments-là .
Trois heures après ils m’ont quitté et j’ai téléphoné à Mohammed et ai constaté qu’ils lui ont fait la même chose.
Tout ce qu’ils font , nous nous y attendions depuis longtemps. Tout cela est un signe de victoire. Aujourd’hui ou demain nous allons gagner parce que nous avons la foi.
Mahmoud "