La Maison Blanche a appelé lundi 23 mars à mettre fin à une « occupation qui dure depuis près de cinquante ans », répétant son attachement à une solution à deux Etats, israélien et palestinien, et dénonçant une nouvelle fois les propos du premier ministre Benyamin Nétanyahou sur le sujet. Le 16 mars, à la veille de l’élection législative, celui-ci avait déclaré que l’établissement d’un Etat palestinien et l’évacuation de la Cisjordanie offriraient une plate-forme à l’islam radical pour attaquer Israël.
Evoquant les déclarations « troublantes » de M. Nétanyahou, Denis McDonough, secrétaire général de la Maison Blanche, a déclaré :
« Nous ne pouvons simplement pas faire comme si ces propos n’avaient jamais été prononcés ou ne soulevaient pas des questions sur l’engagement du premier ministre à atteindre la paix à travers des négociations directes. »
« Les Etats-Unis ne cesseront jamais de travailler en faveur d’une solution à deux Etats », a-t-il poursuivi, jugeant, lors d’un discours à Washington devant l’organisation J Street, qu’il fallait « mettre fin à une occupation qui a duré près de cinquante ans ».
Volte-face
Après la large victoire de son parti à l’issue des élections du 17 mars, M. Nétanyahou a changé de discours, assurant, dans de nombreuses interviews accordées à des médias américains, qu’il n’était en réalité pas opposé à l’idée d’un Etat palestinien coexistant avec Israël. Mais cette volte-face n’a pas convaincu la Maison Blanche, qui a annoncé son intention de réévaluer sa position vis-à-vis d’Israël à l’ONU, où les Etats-Unis lui apportent traditionnellement un soutien indéfectible.
Dénonçant avec force les « propos contradictoires » de M. Nétanyahou, M. McDonough a souligné que les Palestiniens devaient « avoir le droit de vivre dans un Etat souverain et de se gouverner eux-mêmes » :
« Les enfants palestiniens méritent le même droit d’être libres sur leurs terres que les enfants israéliens sur les leurs. »
Le secrétaire général de la Maison Blanche n’a fait aucune allusion aux excuses publiques présentées lundi par M. Nétanyahou pour avoir dénoncé le « danger » de la mobilisation massive des Arabes israéliens lors des élections législatives. Le jour même du vote, ce dernier avait posté une vidéo alarmiste sur sa page Facebook. « Le pouvoir de la droite est en danger. Les électeurs arabes se rendent en masse vers les bureaux de vote », y disait-il. Le président américain Barack Obama a vivement critiqué ces propos, soulignant que la démocratie reposait « sur le principe d’un traitement équitable et juste pour chacun ».