C’est le même peuple qui a élu Abbas aux élections présidentielles il y a un an et qui a voté majoritairement pour le Hamas aux élections législatives.
Il ne marque pas ainsi son acquiescement à la destruction de l’Etat d’Israël mais sa méfiance vis à vis d’un processus de paix qui porte mal son nom. Il est même probable que le Hamas continue l’évolution qu’il a entamé avant les élections vers plus de réalisme.
L’important c’est que le peuple palestinien se soit exprimé dans le calme et il faut respecter son choix. Le Hamas a été probablement récompensé pour son image d’intégrité, ses oeuvres sociales, son unité.
Mais ce scrutin est surtout l’expression d’un ras le bol des palestiniens d’un processus de paix qui n’a ni permis la construction de l’Etat Palestinien ni assuré aux palestiniens une vie digne sur leur terre.
Après l’isolement d’Arafat, président élu des Palestiniens, les Israéliens ont décrédibilisé Abbas en l’ignorant et en l’empêchant de recueillir les fruits politiques de la trêve et des réformes.
Et Gaza...il suffit de signaler ici que le plan unilatéral de retrait de Gaza avait été décidé avant l’accession au pouvoir d’Abbas. La communauté internationale a accepté que le plan unilatéral israélien supplante le plan international que constituait la feuille de route.
Démilitariser, assurer la sécurité d’Israël, l’ordre, la monde a repris les préoccupations israéliennes et a accepté qu’elles soient dressées en préalable. Tant que le peuple palestinien n’a pas la conviction que les négociations ont pour objectif de lui assurer la jouissance de ses droits, il ne pourra pas faire confiance au processus de paix.
Tant que l’objectif de la communauté internationales n’est pas avant tout la fin de l’occupation nous ne pourrons pas avancer.
On ne peut démilitariser les groupes armés tant que l’occupation perdure. Il y avait une opportunité avec la trêve qui a duré près d’un an pour parler des questions de statut final. C’est une chance perdue dans un coin du monde qui en connait si peu.
Israël a continué à construire le mur, les colonies, une politique du fait accompli qui en rendant impossible la construction d’un Etat Palestinien viable détruit toute perspective de paix.
Le monde a préféré prétendre que nous étions entrain d’avancer mais les Palestiniens voyaient sur le terrain l’occupation être pérénisée. Il faut analyser ce résultat et en comprendre la portée. Il faut surtout respecter le vote des Palestiniens. A bon entendeur, salut !