Les 14 autres membres du Conseil avaient en revanche approuvé cette résolution que les Américains ont fait capoter à la suite du refus des Palestiniens de retirer ce texte d’inspiration arabe.
Le représentant palestinien aux Nations unies, Riyad Mansour, avait déclaré peu avant la réunion des Quinze qu’il espérait que les Etats-Unis n’opposeraient pas leur veto au texte.
Le président américain Barack Obama avait demandé jeudi par téléphone au président palestinien Mahmoud Abbas de retirer le projet de résolution réclamant l’arrêt des constructions dans les colonies juives.
Mais en dépit des pressions américaines, l’exécutif de l’Organisation de Libération de la Palestine et le comité central du Fatah réunis vendredi à Ramallah ont décidé à l’unanimité de maintenir le projet de résolution, a déclaré Wassel Abou Youssef, membre de l’exécutif de l’OLP.
Obama a dit par le passé que les colonies juives dans les territoires capturés par Israël lors de la Guerre des Six Jours, en 1967, étaient illégales et compliquaient le processus de paix. Mais il s’est dit opposé au vote à l’Onu qui, selon Washington, risque de compromettre les espoirs de relance de discussions de paix.
Un responsable de l’OLP s’exprimant avant la réunion de Ramallah a dit sous le sceau de l’anonymat que céder aux pressions américaines et retirer la résolution risquait d’entraîner une catastrophe politique.
"La population descendrait dans la rue et renverserait le président", a-t-il dit en évoquant les soulèvements populaires qui ont chassé du pouvoir les présidents égyptien et tunisien.
Un responsable de l’OLP a déclaré que la direction de la centrale palestinienne était déterminée à ne pas céder, même si cela devait aboutir à une crise diplomatique avec les Américains.
"Maintenant, nous n’avons rien à perdre", a-t-il dit [1].
Par la suite, Nabil Abou Rdainah, proche collaborateur de Mahmoud Abbas, a déclaré à l’agence Reuters que le veto américain "(...) ne sert pas le processus de paix et encourage Israël à poursuivre son entreprise de colonisation ainsi qu’à échapper à ses obligations vis-à-vis de ce processus".
"Ce veto compliquera les choses au Proche-Orient", a-t-il ajouté.
Pour sa part, Susan Rice, représentante permanente des Etats-Unis au Conseil de sécurité, a expliqué devant les Quinze que le veto de son pays "ne devrait pas être interprété à tort comme un soutien (des Etats-Unis) aux activités de colonisation" qui, aux yeux de l’administration Obama, manquent de légitimité.
Mais, a-t-elle fait valoir, le projet de résolution "risque de provoquer un durcissement des positions dans les deux camps".
Il s’agit du premier veto américain à l’Onu depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama.
Dans un communiqué, la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a fait part de ses regrets.
"La position française sur la colonisation israélienne est constante. La colonisation est illégale au regard du droit international. Elle doit cesser", a-t-elle indiqué.