Des pourparlers entre les différentes organisations palestiniennes doivent s’ouvrir [le 26 février] au Caire, sous l’égide de l’Égypte. Des discussions qui s’annoncent difficiles tant le dialogue interpalestinien est régulièrement vicié par les interférences étrangères, qu’elles soient arabes, occidentales ou israéliennes, lorsque les deux principales factions, le Hamas et le Fatah, ne freinent pas elles-mêmes des quatre fers.
Alors que les Palestiniens n’ont jamais été si divisés, l’unité de leurs organisations politiques est la condition sine qua non pour pouvoir agir concrètement afin de remettre le processus de paix sur les rails. Les bases de la discussion sont connues. Elles sont comprises dans l’accord passé à La Mecque en 2007, qui s’appuie lui-même sur l’initiative arabe (qui propose la normalisation des relations avec Israël en échange de la fin de l’occupation des territoires arabes, de la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale et un juste règlement du problème des réfugiés palestiniens) et sur le document dit des prisonniers, élaboré sous l’égide de Marwan Barghouti et adopté par les représentants emprisonnés de toutes les factions palestiniennes. À terme, il s’agit d’arriver à la constitution d’un gouvernement d’union nationale, apte à organiser des élections présidentielle et législatives. Au-delà, il s’agit bien d’une refonte du mouvement national palestinien, avec la mise sur pied d’une nouvelle Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui accueillerait alors les mouvements islamistes palestiniens, comme le Hamas et le Djihad.
On voit donc l’enjeu de ces discussions. Or, à la veille de cette rencontre cruciale, le Hamas accuse le Fatah d’avoir arrêté 80 de ses membres en Cisjordanie. Un responsable des services de sécurité du Fatah a expliqué, sans fournir de chiffres, que quiconque nuisait à la sécurité des Palestiniens était susceptible d’être détenu aux fins d’interrogatoire. Côté israélien, alors qu’on négocie une trêve avec le Hamas - ce qui signifie que l’organisation islamique est un interlocuteur -, Shimon Peres presse les Européens de cesser tout contact avec cette même organisation, alors que son toujours premier ministre, Ehoud Olmert, joue la montre en introduisant la libération de Gilad Shalit dans la négociation pour une trêve. Bref, l’imbroglio est total, pour le grand bénéfice de la force occupante. Seul signe positif ces derniers jours, les présidents syrien Bachar al Assad et yéménite Ali Abdallah Saleh, en visite à Damas, où se trouvent les dirigeants du Hamas en exil, ont plaidé pour une réconciliation palestinienne.