Les ministres des Affaires étrangères ont abandonné la référence antérieure qui déclarait explicitement que Jérusalem-Est devait être la capitale d’un Etat palestinien.
Les Palestiniens ont bien accueilli la déclaration. Pour Israël, elle ne contient « rien de neuf ».
Le statut de Jérusalem est l’une des questions les plus sensibles et les plus complexes du conflit israélo-palestinien.
« S’il doit y avoir une paix véritable, il faut trouver une solution, par la négociation, pour régler le statut de Jérusalem en tant que future capitale des deux Etats, » indique la déclaration des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. « L’Union européenne ne reconnaîtra comme modifications des frontières d’avant 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, que celles qui seront convenues entre les parties. »
Israël, qui s’est emparé de la Cisjordanie en 1967, revendique actuellement la souveraineté sur toute la ville, et la prétend sa capitale. Son gouvernement s’est félicité de ce qu’il appelle « l’équilibrage et l’amélioration » du texte de l’UE, mais il dit qu’il ignore « le principal obstacle au succès d’un règlement entre Israël et les Palestiniens : le refus palestinien de revenir à la table des négociations ».
« Israël regrette que l’UE ait choisi d’adopter un texte qui, tout en ne contenant rien de nouveau, ne contribue pas à la reprise des négociations, ».
Selon Rafik Alhusseini, secrétaire du cabinet du président palestinien Mahmoud Abbas : « La déclaration dans son ensemble est satisfaisante parce qu’elle stipule que Jérusalem doit être la capitale des deux Etats et parce qu’elle se réfère au territoire en tant que territoire occupé… et elle mentionne que les colonies sont illégales et construites en territoire occupé. »
Lundi, des dizaines de Palestiniens sont venus protester devant les consulats de France et de Suède à Jérusalem, en soutien à la proposition de la présidence suédoise de l’Union européenne, pour que soit retenue une référence explicite à l’Est de la ville, rapporte l’AFP.
Les prétentions israéliennes de souveraineté sur Jérusalem ne sont pas reconnues internationalement, et Jérusalem-Est est considérée comme un territoire occupé.
Les Palestiniens espèrent établir la capitale de leur futur Etat à Jérusalem-Est.
« Le Conseil est profondément préoccupé à propos de la situation dans Jérusalem-Est, » indique la déclaration des ministres des AE de l’Union.
« Au vu des récents incidents, elle appelle toutes les parties à s’abstenir de toutes actions provocatrices ».
Selon les ministres, la dernière décision israélienne visant à restreindre la croissance des colonies en Cisjordanie occupée – bien qu’elle n’inclut pas Jérusalem-Est – est « un premier pas dans la bonne direction ».
Mais ils ont également souligné que « les colonies, la barrière de séparation étaient construites sur un territoire occupé, que la démolition des maisons et les expulsions étaient illégales en vertu du droit international, et qu’elles constituaient un obstacle à la paix et menaçaient de rendre une solution à deux Etats impossible ».
L’Autorité palestinienne a exigé l’arrêt de toutes les constructions pour revenir à des pourparlers de paix.
Analyse de Jérémy Bowen, rédacteur en chef de la BBC pour le Moyen-Orient
L’Union européenne tente de renforcer le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas. Une source diplomatique de l’UE indique qu’elle a voulu lui donner « une échelle pour redescendre » vers la table des négociations.
L’UE avait auparavant déclaré que Jérusalem-Est occupée devait être la capitale d’un Etat palestinien, c’était la première fois selon les sources diplomatiques européennes dans ce forum.
Ce qui est le plus important dans cette dernière déclaration, c’est sa date. Elle espère que le président Obama sera capable de réaliser rapidement des progrès vers une paix fondée sur une indépendance palestinienne à côté d’Israël, paix qui a été durement écornée.
L’UE, avec les Etats-Unis et les autres Etats, est préoccupée par une impasse diplomatique qui fait le jeu des extrémistes et pousse à aggraver les tensions, conduisant à plus de violence à Jérusalem, Gaza et à la frontière d’Israël avec le Liban.