Ismail Haniyeh (Hamas), Mohamed Al Hindi (Jihad islamique), Nabil Shaath, célèbrent la fin de la guerre à Gaza
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Gaza, dans un cortège politique unique, marquant la fin de huit jours de combats meurtriers. Les partisans du Fatah ont défilé appelant leur parti à mettre fin à sa rivalité avec le Hamas qui gouverne Gaza.
Un dirigeant du Fatah, Nabil Chaath, qui est venu à Gaza dimanche lors du bombardement israélien, a déclaré à la foule qu’Israël n’avait pas réussi à les isoler de la Cisjordanie.
"Quelle joie quand je vois les drapeaux jaunes, verts, rouges et noirs flottant ensemble, unis par le drapeau palestinien. Nous devons tous nous unir et travailler ensemble », a-t-il dit, se référant aux insignes du Fatah, du Hamas, du Jihad islamique et des factions de gauche.
« Aujourd’hui, nous sommes unis, le Hamas et le Fatah sont une seule main, un seul fusil et une seule roquette", a déclaré le haut responsable du Hamas, Khalil Al-Hayya, devant plusieurs milliers de personnes sur la place principale de Gaza.
Le chef du Jihad islamique, Muhammad al-Hindi, a lui aussi affirmé que les différentes factions devraient s’unir dans le mouvement de résistance, faisant allusion au désaccord existant depuis longtemps avec le Fatah qui défend l’option de mesures non violentes et diplomatiques pour mettre fin à l’occupation israélienne.
« Le processus de paix est au bout de sa course et nous sommes maintenant dans les tranchées du jihad et de la résistance", a-t-il déclaré. Les propos de Muhammad al-Hindi étaient toutefois à l’unisson de l’atmosphère de réconciliation "Rien ne renforcera la détermination des Palestiniens plus que les Palestiniens eux-mêmes, avec l’ensemble de leurs factions", a-t-il déclaré.
*Vote à l’ONU
Le 17 novembre, Wafa (l’agence de presse officielle à Ramallah) a déclaré qu’Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas à Gaza et Premier ministre, avait appelé le chef du Fatah, le président Mahmoud Abbas, pour le tenir informé de la situation. Elle a aussi rapporté que Al-Hindi et le vice-président du parlement palestinien, un membre du Hamas, avaient également appelé le président. Selon l’agence Wafa, les trois ont confirmé leur soutien à la demande d’admission de la Palestine comme Etat non membre de l’ONU qui sera soumise au vote la semaine prochaine.
Mais, le porte-parole du gouvernement de Gaza, Taher al-Nunu, a rapidement démenti le soutien d’Haniyeh soutenant que l’affirmation de Wafa était « complètement erronnée ». Dans le même temps, le secrétariat de M. Haniyeh faisait savoir que M. Abbas avait appelé le Premier ministre et « l’avait félicité pour la victoire tout en présentant ses condoléances aux familles des martyrs."
Le 22 novembre, Mustafa al-Barghouti - chef de file du mouvement Palestinian National Initiative qui s’est également rendu à Gaza pendant les bombardements israéliens - avait tenu une réunion des factions nationales et islamiques dans la ville de Gaza. Au cours de la réunion à laquelle assistait également le chef du Palestinian Arab Front, Jamil Shahareh, l’accent a été mis sur l’importance d’achever la "victoire de Gaza" en réalisant enfin la réconciliation, bloquée jusque là.
La réconciliation – l’étape la plus importante pour l’ONU
Le Fatah a organisé des rassemblements à travers toute la bande de Gaza, dont une marche des maires et des personnalités membres du parti dans la ville de Gaza. « Tous les Palestiniens doivent s’unir pour lutter contre l’occupation israélienne," a déclaré à l’agence de presse Ma’an, un responsable du Fatah, Yahya Rabah. Amal Hamad, membre du comité central du Fatah, a déclaré que la réconciliation nationale était l’étape la plus importante pour le succès de la démarche engagée à l’ONU.
A ce propos, rappelons que l’accord de réconciliation Fatah-Hamas, négocié sous l’égide de l’Egypte, a été maintes fois bloqué après l’instauration en Palestine de deux gouvernements distincts suite à la lutte violente qui a opposé les deux partis en 2007.
Enfin, lors du meeting du 22 novembre, le député Fysal Abou Shahla, membre du Fatah, a demandé aux autorités égyptiennes de réunir toutes les factions palestiniennes pour mettre fin à la division.
Le 21 novembre, Israël avait accepté un accord de trêve avec le Hamas et d’autres partis de la Bande de Gaza mercredi, grâce à la médiation égyptienne.