Le rapporteur d’État d’Israël, Micha Lindenstrauss a déclaré hier que, selon un rapport rédigé par son bureau, Israël aurait été jusqu’à présent trop négligeant vis à vis des destructions de bâtiments à Jérusalem-est, et qu’il fallait être dorénavant plus consciencieux.
Le rapport s’intéresse tout particulièrement à la situation du quartier d’Al-Bustan dans la banlieu de Silwan, également appeler Gan Hamelech par les israéliens. Dans un plan proposé par le maire de Jérusalem Nir Barkat, 22 habitations palestiniennes devaient être rasées pour faire de la place pour un futur parc archéologique éducatif à destination des touristes d’une surface de 2000m². Le premier ministre israélien Netanyahou avait mis ce plan en attente suite à des pressions internationales, notamment du Vice Président des États-Unis, Joe Biden. Néanmoins le plan n’a pas été abandonné, et les maisons sont toujours menacées de destruction.
Malgré les protestations internationales, le rapport de Lindenstrauss réclame de la mairie qu’elle intensifie ses activités à Al-Bustan et Silwan en général pour rendre ces lieux plus conformes à la légalité. "Depuis des années, la municipalité n’a pas agi avec assez de détermination pour lutter contre les constructions illégales qu’elle n’a pas réussi à endiguer" affirme le rapport.
Selon ce même rapport, il y aurait 130 constructions illégales à Silwan, contre 13 seulement en 1967, et plus de 1000 bâtiments sont construits chaque année dans tout Jérusalem-est. Il y aurait actuellement 20.000 habitations illégales à Jérusalem-est, occupées essentiellement par des palestiniens. La densité de population dans ces quartiers est deux fois plus élevée que dans les quartiers juifs dénonce l’association israélienne pour la défense des droits de l’Homme B’Tselem, et les Palestiniens disposeraient d’en moyenne 11.9m² par personne contre 23.8 pour les résidents juifs. Les demandes faites par les palestiniens pour obtenir des permis de construire à la mairie de Jérusalem sont soumises à de nombreuses difficultés, des délais très longs et souvent des refus pour des raisons politiques et idéologiques.
Le résultat est que les Palestiniens sont obligés de construire sans avoir de permissions officielles, donnant à la municipalité un prétexte légal pour détruire ces constructions. Ces démolitions sont légales selon la loi israélienne, mais vont à l’encontre du droit international. Selon l’article 53 de la convention de Genève : "Il est interdit à la puissance occupante de détruire des biens mobiliers ou immobiliers, appartenant individuellement ou collectivement à des personnes privées, à l’État ou à des collectivités publiques, à des organisations sociales ou coopératives, sauf dans les cas où ces destructions seraient rendues absolument nécessaires par les opérations militaires."
Israël n’est malheureusement pas connu pour son stricte respect des lois internationales.